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31/03/2023 14:26

RELATIONS INTERNATIONALES : Le directeur de l'OIV voit Dijon comme «une capitale diplomatique attractive et accueillante»

Une fois l'Organisation internationale de la vigne et du vin pleinement installée dans la capitale de Bourgogne-Franche-Comté, des réunions pourront rassembler jusqu'à 700 experts du monde du vin, ainsi que l'a envisagé Pau Roca, le 23 mars dernier.
Depuis 2019, l'Espagnol Pau Roca est le directeur général de l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), un organisme intergouvernemental fondée en 1924 qui rassemble 49 États produisant du vin. L'OIV est présidée par l'Italien Luigi Moio.

Le 25 octobre 2021, les représentants de l'OIV ont voté à l'unanimité pour que le siège déménage de Paris à Dijon. Cela fait suite à une demande d'Emmanuel Macron que des sièges d'organismes internationaux soient implantés en régions, comme Interpol à Lyon.

L'hôtel Bouchu d'Esterno, situé rue Monge, a été retenu. Des travaux de rénovation thermique sont entrepris dans ce bâtiment du XVIIème siècle. Estimés à 11,5 millions d'euros, ils sont financés par la Ville de Dijon et la Région Bourgogne-Franche-Comté.


L'entrée dans les lieux est prévue à l'automne 2024, pour le centenaire de l'organisme. En attendant, les personnels de l'OIV sont accueillis à la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin. À terme, une vingtaine de salariés travailleront à Dijon.

Le 23 mars dernier, François Rebsamen (PS, FP), président de la Métropole de Dijon, a invité Pau Roca à s'exprimer devant les élus en amont de l'assemblée plénière.

François Rebsamen remercie la préfecture de la Côte-d'Or


«Je suis très fier de cette installation», déclare François Rebsamen en préambule. Le président de la collectivité remercie particulièrement Fabien Sudry, préfet de la Côte-d'Or à l'époque, et les services qui ont œuvré au moment de la préparation du dossier entre la Ville, l’État et l'OIV.

«Le processus continue», indique Pau Roca puisque les différents pays remettent progressivement la ratification de l'accord concernant le déménagement du siège.

Si les effectifs propres à l'OIV sont constitués d'une vingtaine de personnels, la réunion des différents groupes d'experts internationaux peut atteindre 700 personnes.

Réussite de «l'opération Dijon»


«En tous points, je vois dans 'l'opération Dijon' une réussite», s'enthousiasme  le directeur en évoquant une restructuration interne à l'OIV et les relations avec la France permettant un déménagement alors que la demande d'un nouveau siège se faisait de plus en plus pressante.

«La perspective du centenaire en 2024 a servi pour remuer les esprits, non seulement de la France, qui n'assumait pas tous les coûts afférents dérivés d'une situation tout à fait débordée et insupportable des coûts parisiens du mètre carré», explique Pau Roca. «Dans cette situation, d'autres pays aussi auraient pu faire des offres pour avoir le siège. Le fait d'avoir abordé ce sujet de façon très efficace par le quai d'Orsay a été une réussite pour la France et pour l'OIV.»

«Dijon a des atouts», complète le directeur en évoquant «une ville de dimension humaine», «une grande université», «une offre d'un site représentatif», «la qualité des infrastructures culturels et sportives», «un écosystème de qualité et de proximité lié à l'activité viti-vinicole» et «une offre hôtelière suffisante».

«L'éloignement des aéroports internationaux»


En revanche, quelques «difficultés» sont à prendre en compte comme «l'éloignement des aéroports internationaux». L'OIV compte ainsi sur la reprise d'une desserte depuis Roissy-Charles de Gaulle voire des liaisons Dijon-Lyon-Saint-Exupéry ou encore Dijon-Rome sans oublier une amélioration des dessertes depuis l'Allemagne.

Sur ce sujet, François Rebsamen signale que «la modernisation à 220 km/h de la ligne Luxembourg-Nancy-Dijon-Lyon» et qu'un «shunt court est en train d'être réalisé» entre Mulhouse et l'aéroport de Bâle (Suisse) à quelques 200 km de Dijon.

Dijon future «capitale diplomatique»


L'OIV maintiendra une cellule de travail à Paris pour faciliter les échanges avec les différentes ambassades dans la capitale française en attendant un éventuel transfert de cette cellule à Genève à moins que les pratiques des ambassades évoluent.

Pau Roca voit Dijon devenir avec les années «une capitale diplomatique attractive et accueillante» où d'autres organisations internationales pourraient s'implanter car «Dijon est attractive pour les organisations de petites tailles».

«Il est acquis que les bénéfices de la présence de telles organisations sur le territoire sont très largement supérieurs aux coûts financier et fiscal», signale-t-il. Le ministère des Affaires étrangères dispose d'un service dédié pour accompagner les collectivités locales en ce sens.

Un manque de locations destinées aux cadres supérieurs


«Dijon est une ville où les jeunes professionnels s'y trouvent bien. On peut travailler et avoir une vie de famille en même temps. Les femmes peuvent le faire dans les mêmes conditions que les hommes», analyse le directeur de l'OIV.

En revanche, après les dessertes ferroviaires, l'Espagnol pointe un autre bémol pour ces professionnels : «l'offre immobilière en location est trop réduite et trop ciblée à la seule population tournante de Dijon, les étudiants».

Il manquerait à Dijon une offre immobilière pour «les fonctionnaires internationaux avec de très bons salaires» restant en poste durant quatre à six ans. «Une piste sur laquelle nous devons travailler», concède François Rebsamen.

Plan alimentaire territorial et changement climatique


«La transition alimentaire, ce n'est pas que ce qu'on mange, c'est aussi ce qu'on boit», glisse le vice-président Philippe Lemanceau (PS) en abordant la dimension environnementale du plan alimentaire territorial de la Métropole.

«Nous avons des initiatives importantes par rapport à la gestion de la vigne, sur toute la partie sol et sur des méthodes pour développer une meilleure immunité de la plante et donc réduire l'usage de pesticides», signale-t-il.

«C'est au cœur des travaux que nous faisons à l'OIV avec les États membres», réagit Pau Roca en signalant que trois des six axes du plan stratégique en cours concernent l'adaptation du secteur viticole au changement climatique.

«La délocalisation des cépages n'est pas une option»


Pour sa part, Laurent Bourguignat (LR, NE) revient sur l'accès au public de l'hôtel Bouchu d'Esterno, sous «l'impulsion» de François Rebsamen depuis 2001. Le bâtiment et son jardin étant désormais privatisée. L'opposant appuie la suggestion que le site soit ouvert au moins pour les Journées du Patrimoine.

Conseiller délégué, Denis Hameau (PS) revient sur la numérisation des archives par l'université de Bourgogne et espère pouvoir travailler avec l'OIV sur «la stratégie métropolitaine de la donnée» via On Dijon.

À son tour, Olivier Muller (EELV) aborde «le problème du changement climatique» qui risque de «toucher tous les cépages et tous les producteurs de vin dans le monde».

Concernant cette problématique, Pau Roca reprend sa déclaration effectuée à la COP 27 pour insister sur le fait que «la délocalisation [des cépages] n'est pas une option, (…) ce qui est acquis, il ne faut pas y toucher». Autrement dit, «si le climat change, l'avenir est sur la recherche sur les cépages et pas nécessairement de changer le cépage».

Jean-Christophe Tardivon

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