Ce jeudi 9 février, le maire de Chenôve a présenté au préfet de la Côte-d'Or les programmes en cours de réalisation au titre de la politique de la ville sans omettre les sujets de sécurité. Franck Robine a salué «l'excellence de la réponse républicaine» de la municipalité.
La rénovation urbaine de Chenôve était au programme du préfet de la Côte-d'Or Franck Robine lors d'un déplacement dans cette banlieue de Dijon, ce jeudi 9 février 2023.
Le représentant de l’État s'est penché sur les programmes accompagnant la politique de la ville et sur les sujets d'actualité. Autour de lui, Thierry Falconnet (PS), maire de Chenôve, Patrick Audard (PS), adjoint au maire, et Joëlle Boileau (sans étiquette), adjointe au maire, ainsi que Bruno Gallot, directeur départemental de la sécurité publique en Côte-d'Or pour la Police nationale, et Romain Dirand, délégué du préfet pour la politique de la vielle.
Un nouveau centre de loisirs protégé par une clôture et des caméras
La visite débute sur les hauteurs de la ville, au bord d'une petite prairie entourée d'arbres. Là, s'élevait auparavant le centre de loisirs du plateau de Chenôve, détruit par un incendie criminel en mars 2020, deux jours avant le premier tour des élections municipales. Après l'incendie, il a été démoli.
Le bâtiment datait de 1980 pour accueillir les jeunes Cheneveliers hors temps scolaire dont 65% habitant dans le quartier du Mail. «Le centre de loisirs est situé là d'abord pour les enfants du quartier du Mail», déclare Thierry Falconnet, «pour qu'ils puissent s'aérer, prendre contact avec la nature, jouer sur le plateau».
À présent, la Ville prévoit la construction d'un bâtiment à l'identique, en fonction des normes actuelles, qui serait protégé par une clôture et des caméras. L'ancien bâtiment du gardien, intact, accueillerait la restauration et la Maison du Plateau, distante de quelques centaines de mètres, serait intégrée au projet. L'ouverture est prévue en 2025.
Les études de conception laissent apparaître un budget de 4,1 millions d'euros hors taxes. Bien qu'en dehors du périmètre autour du quartier du Mail défini par l'Agence nationale pour la rénovation urbaine, la proximité du plateau et la proportion de jeunes habitants du Mail accueillis fait que l'ANRU participera au financement du nouveau bâtiment.
«C'est un lieu qui est plutôt préservé des difficultés même si on a parfois du rodéo moto qui gêne les riverains», indique toutefois le maire dans ce cadre boisé propice aux marches pour se détendre ou aux joggings.
Après l'important feu de végétation survenu en 2015, un reboisement du plateau est toujours en cours. Dans cette zone Natura 2000, l'Office national des forêts travaille à reconstituer la forêt communale et à protéger les pelouses calcaires de façon à prévenir les incendies.
L'incendie du CCAS, «une attaque contre la République»
Autre incendie, autre date symbolique. Dans la nuit précédant le 14 juillet 2022, trois départs de feux touchaient à différents degrés l'Hôtel de Ville et les locaux du Centre communal d'action sociale (CCAS). Les incendiaires sont entrés par effraction et ont eu recours à des cocktails Molotov.
«C'est une attaque contre la République, c'est clair», constate le préfet, «on ne peut pas l'accepter, on ne l'acceptera pas».
Après quatre mois de travaux de travaux, l'accueil de la mairie a retrouvé sa place dans le hall tandis que les locaux du CCAS sont quasiment dans l'état suite à l'intervention des sapeurs-pompiers. Les services du CCAS ont été transférés dans des bureaux de l'immeuble d'entreprise Dionysos, dans le quartier du Mail.
«C'est bien la preuve que les premières victimes de l'insécurité, ce sont les gens modestes», commente le préfet tandis que le maire espère que les auteurs «a posteriori peuvent prendre conscience de ce qu'ils font».
Franck Robine assure que les engagements de son prédécesseur seraient tenus pour participer au financement de la remise en état du CCAS avec une enveloppe «indicative» de 200.000 euros qui pourrait être revue à la hausse en fonction des évaluations.
La Ville de Chenôve se retrouve tributaire de ses engagements contractuels avec les assurances impliquant une franchise de 300.000 euros ce qui induit la municipalité à «revoir» son programme pluri-annuel d'investissements pour financer les travaux de l'Hôtel de Ville et du CCAS dorénavant dans le cadre d'«une politique globale de sécurisation» des bâtiments et espaces publics.
Un futur parc de 400 arbres
La visite se poursuit avec des sujets plus sympathiques : le maire présente les effets de la rénovation urbaine du quartier du Mail avec les nouveaux commerces au pied de la résidence Cour Margot, l'équipement culturel Le Cèdre et l'esplanade surplombée par une grande Marianne chenevelière. Choisie parmi plusieurs projets par les habitants, l’œuvre est signée Don Mateo.
Le nouveau programme de renouvellement urbain prévoit la construction de 300 logements sur la période 2018-2026 et l'aménagement d'un parc urbain.
Au centre-ville, sont construits des logements en accession abordable à
la propriété – à partir de 2.600 euros du m² pour donner un ordre de
grandeur – ou en locatif libre.
Derrière le Cèdre, l'ancien site du centre commercial Saint-Exupéry est toujours en chantier. Le premier des 400 arbres sera planté au printemps prochain. En 2025, le parc végétalisé et clôturé de deux hectares sera à disposition des habitants. L'enveloppe des travaux totalise 5,5 millions d'euros financés par la Ville, l'ANRU et la Métropole.
Prochainement, la fédération Léo-Lagrange installera une crèche au voisinage du parc dans le cadre du projet gouvernemental d'accompagnement des mille premiers jours des enfants.
«Les policiers attrapent les voyous»
Au moment de s'installer dans la Maison du projet pour échanger autour des sujets abordés au cours de la visite, Thierry Falconnet salue «un partenariat fort avec l’État» à propos de la rénovation urbaine à Chenôve et de lutte contre la délinquance.
La préfecture de la Côte-d'Or note une augmentation des faits de délinquance de 4,5% en 2022 par rapport à l'année précédente. Cela correspond à un nombre de délits sensiblement équivalent à celui de 2019. Parallèlement, le nombre de personnes interpellées a bondi de 25% en 2022.
«Les policiers sont sur le terrain et ils attrapent les voyous», se félicite le préfet qui rappelle «l'augmentation des moyens de la Police nationale» sur la circonscription de sécurité publique de Dijon et de Chenôve. «On continuera de façon inlassable à perturber les trafics.» (
lire notre article)
En matière de tranquillité publique, la Ville est passé de six à dix policiers municipaux armés et complétés par deux agents de surveillance de la voie publique (ASVP). Les horaires de patrouille ont été étendus au samedi, jour de mariages.
Jusqu'en 2026, la vidéoprotection sera augmenté de vingt nouvelles caméras. À cet effet, le préfet signale un «effort particulier» du ministère de l'Intérieur pour accompagner le financement des communes souhaitant se doter de tels équipements.
Cependant, le maire rappelle son attachement à la médiation notamment au travers des «bataillons de la prévention». Ainsi, un médiateur est présent dans chaque collège même si, toutefois, «l’Éducation nationale a retiré un certain nombre de postes de médiateurs dans les collèges».
En fonction de quoi, Franck Robine salue «l'excellence de la réponse républicaine» de la Ville de Chenôve.
«Faire de Chenôve un pôle d'attractivité majeur de la métropole»
Dans l'ensemble, les projets structurants de rénovation urbaine à Chenôve – menés par l'État, la Ville et bailleurs sociaux – mobilisent des financements s'élevant à 62 millions d'euros pour lesquels l’État participe, en moyenne, à hauteur d'un tiers.
En dehors des investissements, le préfet souligne que l’État mobilise chaque année environ 750.000 euros pour financer les postes liés à la quinzaine de dispositifs de la politique de la ville à Chenôve.
«Malgré les difficultés qu'elle rencontre, Chenôve est attractive y compris pour les promoteurs», ajoute Thierry Falconnet qui entend «faire de Chenôve un pôle d'attractivité majeur de la métropole notamment en accueillant une nouvelle population». La cible étant les primo-accédants, les jeunes couples avec enfants pour qui les prix des biens immobiliers dijonnais sont trop élevés.
De ce fait, la population chenevelières évoluent avec de plus en plus de jeunes et de plus en plus de personnes âgées, présentant ainsi une pyramide des âges dite «en sablier».
«Sur les futures constructions, on a déjà des commerçants qui
manifestent leur souhait de revenir en cœur de ville», signale le maire
en évoquant un coiffeur ou encore un magasin de vêtements.
Une attention pour l'éducation, la culture et le sport
Le gymnase du Mail de 450 places assises et de 1.000 m² d'aire de jeu a été reconstruit afin d'en faire un bâtiment à énergie positive avec 250 m² de panneaux photovoltaïques pour un coût de 5 millions d'euros (financés par l'ANRU, l'Agence nationale du sport, la Région Bourgogne-Franche-Comté et le Département de la Côte-d'Or). Une fois l'ancien bâtiment déconstruit, le parvis sera réaménagé.
La médiathèque François-Mitterrand sera restructurée et étendue pour un montant estimé de 7,4 millions d'euros et une livraison prévue en 2026. «Cela fait partie de la politique municipale soutenue par l’État : vous avez un équipement publique de culture au cœur du quartier politique de la ville», insiste Thierry Falconnet.
Une ludothèque sera installée dans la médiathèque pour «travailler la relation parent-enfant dès le plus jeune âge» en lien avec le centre de protection maternelle et infantile ainsi que l'association P'tit Bleu P'tit Jaune.
Dans le contexte où Chenôve est labellisée «Cité éducative», l'école des Violettes sera reconstruite pour un montant de 7,5 millions d'euros. La nouvelle école pourra accueillir onze classes.
Jean-Christophe Tardivon