Le CHU Dijon Bourgogne annonce la création de l’Institut Universitaire du poumon Dijon Bourgogne, service hospitalier qui fédère ses entités spécialisées dans le traitement des pathologies du poumon : l’oncologie thoracique, la pneumologie et les soins intensifs respiratoires.

Ces entités continuent d’exister en tant que telles ; elles constituent désormais les entités opérationnelles du nouvel institut, dont la vocation couvre à la fois le soin, la formation et la recherche. Le chef de service de l’Institut du Poumon est le professeur Philippe Bonniaud. Il est entouré de deux chefs de service adjoints : la professeure Marjolaine Georges, en charge de l’entité pneumologie-soins intensifs respiratoires, et le docteur Ayoub Zouak, en charge de l’oncologie thoracique.


La création de cet institut a pour objectif de donner une meilleure visibilité et lisibilité à l’offre de soins proposée par le CHU en matière de maladies respiratoires et de cancers du poumon.

Des maladies fréquentes et en progression

- Les maladies respiratoires chroniques figurent au troisième rang des pathologies chroniques et sont en constante progression en lien avec les expositions environnementales et notamment le tabac et la pollution.
- Les cancers du poumon sont la première cause de mortalité par cancer en France et dans le monde. Ils sont les troisièmes cancers les plus fréquents avec 52 777 nouveaux cas estimés en 2023 en France, dont 63 % chez les hommes.
- 4 % de la population générale est atteinte d’apnée du sommeil ; la prise en charge des patients s’intègre dans une véritable démarche de santé publique, en particulier du fait des risques d’endormissement au volant et de la surexposition à des affections cardio-vasculaires diverses.
- 7 % de la population souffre d’asthme et d’allergies respiratoires sévères.

La création de l’Institut Universitaire du Poumon permettra également de valoriser les savoir-faire et spécificités du CHU Dijon Bourgogne dans l’accueil et le traitement des patients atteints de maladies du poumon.

- Le centre hospitalier dijonnais est l’un des huit CHU français dotés d’un service de soins intensifs respiratoires, destiné à recevoir des patients souffrant d’hémoptysie ou de détresse respiratoire dont les causes peuvent être très variées (infection respiratoire, emphysème, cancer, fibrose pulmonaire...), et nécessitant une assistance respiratoire urgente par ventilation au masque, une intubation ou par oxygène à haut débit.

- Le CHU Dijon Bourgogne est l’un des trois hôpitaux français à s’être dotés d’une unité de sevrage ventilatoire : cette unité accueille des patients ayant souffert d’une infection respiratoire sévère dont les pneumonies à Covid-19 sévères, passés en réanimation, parfois trachéotomisés, auxquels il est proposé l’engagement de séances de kinésithérapie au plus tôt afin de leur permettre un meilleur rétablissement. Cette unité recrute des patients dans la grande région, bien au-delà des limites de la Bourgogne-Franche-Comté.

- Le CHU-Dijon Bourgogne assure une prise en charge complète des patients suspects ou atteints de cancers du poumon et ce dès la suspicion diagnostique. L’Oncologie thoracique prend en charge rapidement, selon les référentiels de bonnes pratiques mis à jour régulièrement, les patients à tous les stades de la maladie en leur donnant accès à l’ensemble des traitements innovants disponibles (immunothérapies, thérapies ciblées...). En lien avec l’Institut du Poumon, l’équipe du service de chirurgie thoracique du CHU prend en charge tous les patients nécessitant une intervention chirurgicale.

- L’établissement est centre de référence constitutif pour les maladies pulmonaires rares de l’adulte – une labellisation qui ne concerne que dix hôpitaux en France. Il gère une file active de plus de 600 patients de la région et au-delà, souffrant de maladies rares différentes, le plus souvent sévères et nécessitant des traitements spécifiques comme les fibroses pulmonaires.
Certaines de ces maladies sont familiales.

- Le CHU est également centre expert reconnu par la Société française de recherche et médecine du sommeil (SFRMS) pour la prise en charge de l’apnée du sommeil : l’Institut du Poumon travaille, pour cette pathologie qui dégrade la santé et la qualité de vie des patients, avec les services de neurologie et de psychiatrie du CHU.

- Le CHU Dijon Bourgogne est centre de compétence pour l’hypertension pulmonaire, maladie sévère nécessitant une prise en charge très spécialisée. Elle peut être d’origine génétique ou être provoquée par une embolie ou par une d’autres maladies respiratoires comme la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ou les fibroses.

- Il est également membre du réseau national des centres « asthme sévère » (réseau Crisalis), parmi 16 centres hospitaliers français. Cette expertise permet de prendre en charge les patients asthmatiques les plus sévères, qu’ils soient allergiques ou non, avec des traitements innovants pouvant révolutionner leur état de santé.

- L’Institut réalise différents examens chez les patients suspects de maladies respiratoires : endoscopie bronchique souple (visualisation de l’intérieur des bronches à visée diagnostique) et explorations fonctionnelles respiratoires (examen du souffle, y compris chez l’enfant essoufflé).

- Il faut enfin rappeler que le CHU Dijon Bourgogne est le seul établissement de toute la grande région à assurer une garde d’urgence respiratoire 24 heures sur 24. L’Institut est le seul intervenant qui peut réaliser une désobstruction des bronches lorsque la respiration est mise en danger par un obstacle (tumeur, corps étranger).

Au quotidien, les équipes de l’Institut du poumon prennent en charge une grande diversité de pathologies. Outre les cancers du poumon, infections respiratoires, BPCO, emphysèmes, fibroses... évoqués plus haut, on peut citer :
- Les allergies respiratoires (asthme, rhume des foins...) et les allergies aux venins d’hyménoptères pour lesquelles il est proposé une désensibilisation ;
- Les maladies neuromusculaires affectant les muscles respiratoires, en particulier la sclérose latérale amyotrophique (maladie de Charcot) ; pour ces pathologies, l’Institut du Poumon dote ses patients de respirateurs à leur domicile, soit une file active de 1 500 patients et le déploiement d’une centaine de nouveaux appareils chaque année ;
- La mucoviscidose ; les adultes atteints sont pris en charge par deux pneumologues de l’Institut qui interviennent au sein du Centre de ressource et de compétence de mucoviscidose affilié au service de Pédiatrie ;
- La dépendance au tabac ;
- Les maladies professionnelles dues, par exemple, à l’exposition à l’amiante (cancer de la plèvre), à la farine (asthme du boulanger) ou à l’activité de ponçage sont également traitées ;
- Quelques cas chaque année de tuberculose.

Les équipes du CHU sont amenées, comme dans d’autres disciplines, à assurer des consultations dans les hôpitaux de Bourgogne (Auxerre, Beaune, Nevers, Semur-en-Auxois...) mais aussi de Haute-Marne (Langres et Chaumont, au titre du Groupement hospitalier de territoire 21 52).

L’Institut du Poumon, à l’image du CHU, assure le soin mais également la formation des professionnels de santé et la recherche. Au titre de la formation, il accueille chaque année quatre ou cinq internes, futurs pneumologues. Ses médecins assurent des enseignements au sein de l’UFR Sciences de la santé de l’Université de Bourgogne et deux d’entre eux siègent d’ailleurs au conseil d’administration de l’UFR.

Au titre de la recherche, les équipes de l’institut sont engagées dans des programmes de recherche fondamentale, translationnelle ou clinique conduits dans quatre grands domaines, avec des publications à la clé et une reconnaissance internationale :
- Fibrogénèse et toxicité pulmonaire : en lien avec l’unité Inserm 1231, une dizaine de chercheurs spécialistes est mobilisée sur des solutions thérapeutiques nouvelles pour bloquer la progression des fibroses pulmonaires ; des marqueurs ont été identifiés et des molécules ont été brevetées dans ce cadre.
- Insuffisance respiratoire et troubles respiratoires du sommeil : un programme est notamment engagé sur l’efficacité de la ventilation non-invasive (VNI) chez des patients atteints d’insuffisance respiratoire.
- Oncologie thoracique : la recherche porte notamment sur l’identification de biomarqueurs prédictifs permettant d’identifier les causes de la réponse à l’immunothérapie chez un grand nombre de patients.
- Goût et maladies respiratoires : en collaboration avec le Centre des sciences du goût et de l’alimentation (CSGA) de Dijon, l’objectif est de travailler sur la perception du goût chez les patients atteints d’insuffisance respiratoire. Trois études sont en cours sur des patients atteints d’apnée du sommeil, de cancer du poumon et de sclérose latérale amyotrophique.

Plus largement, l’Institut du Poumon participe à de nombreux essais cliniques, en phase précoce ou en phase 2 ou 3, ce qui permet à ses patients de bénéficier des toutes dernières avancées de la recherche médicale dans l’ensemble des maladies respiratoires dont le cancer du poumon. La création de l’institut aura pour conséquence de renforcer l’engagement des équipes dans ces programmes de recherche et d’accroître la visibilité du CHU auprès des promoteurs d’autres centres hospitaliers ou laboratoires pharmaceutiques.

Chiffres-clés de l’Institut du poumon

- 14 médecins dont 9 praticiens hospitaliers, 5 hospitalo-universitaires dont 2 chefs de clinique ; 3 cadres de santé, 69 infirmier(e)s, 41 aides-soignantes, 11 agents de propreté hospitaliers (ASH) ; interventions au sein de l’institut de psychologues, kinésithérapeutes, tabacologues, diététiciennes, enseignants en activité physique adaptée...
- 12 lits en soins intensifs respiratoires, 11 lits en pneumologie conventionnelle, 6 lits en unité de sevrage respiratoire, 6 lits dédiés aux appareils respiratoires à domicile et au diagnostic des troubles respiratoires du sommeil, 15 lits en oncologie thoracique ; 10 lits en hôpital de jour oncologie thoracique.
- Plus de 5 000 consultations par an en pneumologie, 3 000 pour les troubles respiratoires du sommeil, plus de 2 000 pour l’oncologie thoracique.
- 3 500 hospitalisations de jour en oncologie thoracique (pour plus de 3 000 séances de chimiothérapie ou d’immunothérapie), 2 900 hospitalisations complètes (dont 2 000 en pneumologie conventionnelle et 900 en oncologie thoracique). 400 patients par an sont appareillés pour traiter un syndrome d’apnée du sommeil.
- Environ 6 000 examens par an pour évaluer les fonctionnalités respiratoires et 2 000 endoscopies bronchiques.

La création de l’Institut du Poumon va permettre de concrétiser des projets importants, destinés notamment à améliorer la capacité d’accueil, élargir l’offre de soin et renforcer les collaborations au service des patients atteints de maladies du poumon.

- 10 nouveaux lits vont être ouverts en hospitalisation de jour de pneumologie conventionnelle permettant de prendre en charge en ambulatoire un grand nombre de patient atteints de diverses maladies respiratoires sévères.
- Une filière « Opacité thoracique » va être mise en place, permettant une prise en charge rapide des images et des nodules découverts sur une radiographie ou un scanner thoracique, l’objectif étant de fluidifier et d’accélérer le parcours patient.
- Un programme d’éducation thérapeutique est engagé pour aider les patients souffrant d’insuffisance respiratoire et de troubles respiratoires du sommeil. La formation d’infirmières est en cours.
- Au côté de l’Institut du Poumon, une unité transversale d’allergologie va être créée en lien avec le service de dermatologie du CHU, dotée de 6 lits et de salles de consultation.

Vidéo de présentation de l’Institut universitaire du poumon Dijon Bourgogne :
https://www.youtube.com/watch?v=8ZDa_rQQ_NI