
Ensemble, cassons les stéréotypes autour du handicap, c'est le thème du
séminaire organisé à destination des étudiants en deuxième année de
médecine à Dijon. Objectif : former les futurs médecins à la
prise charge des personnes en situation de handicap.
Initiée par l’Agence Régionale de Santé Bourgogne
Franche-Comté en partenariat avec la Faculté de médecine de Dijon et de
nombreux partenaires, la démarche vise à former les futurs médecins aux enjeux de l’accès aux soins.
«Former des étudiants
en 2ème année de médecine à la Fac de Dijon en futurs médecins adaptés à
la prise en charge des personnes en situation de handicap, c'est l'objectif du
séminaire qui se tiendra cette semaine à Dijon», explique Caroline Racine,
cheffe de clinique au CHU Dijon Bourgogne, à
Infos Dijon.
Casser les stéréotypes
autour du handicap
Caroline Racine :
«Nous voulons casser les stéréotypes autour du handicap mais pas uniquement. Ce séminaire est une demande des étudiants, du corps enseignant
mais aussi des familles. Vous savez les étudiants ne sont pas forcément à
l’aise face à des personnes en situation de handicap. Ils ont besoin d’être
guidé et accompagné»
Mieux comprendre le
handicap
«Quelques 250
étudiants en 2ème année de médecine à la Faculté de Dijon vont participer à
cette semaine de découverte. Le lundi, lors du séminaire, des personnes
atteintes de mucoviscidose ou porteuse d’un handicap moteur viendront
témoigner. Des responsables d’association de personne handicapées intellectuelles
s’exprimeront également. Nous aurons aussi la chance d’accueillir des
personnalités comme Stéphanie Vacherot conseillère municipale en charge du
handicap à la mairie de Dijon mais aussi Pascal Jacob Président de l’association
handidactique»
«Ils seront confrontés
à toutes sortes de handicap»
«Les étudiants vont
passer trois jours en immersion dans des structures qui accueillent des usagers
porteurs de handicap à Dijon et sur la Métropole. Il seront confrontés à toutes sortes de handicap, qu'il soit visible,
invisible, moteur ou intellectuel par exemple. Et en fin de semaine, un débriefing
avec des psychologues permettra à chacun de pouvoir s’exprimer sur qu’il a ressenti,
vécu et sur ce qu’il va retenir de cette semaine»
Un repas en situation
de cécité
«Nous allons aussi
leur proposer un repas en situation de cécité. Il seront en binôme, un aura les yeux bandés et l’autre sera l’accompagnant. L’objectif
est de leur faire prendre conscience ce que cela implique pour réaliser un acte
du quotidien, en étant dans le noir et en tant qu’accompagnant. Pour avoir déjà
testé ce concept, on s’aperçoit que le rôle de l’accompagnant n’est pas si
évident à tenir dans un environnement mal adapté, comme ce sera le cas, ici,
dans la cafétéria de la Faculté à Dijon»
Les questions des
étudiants
«Les étudiants se
posent beaucoup de questions face à une personne en situation de handicap. Il y
en a une qui revient très souvent quand il y a des difficultés cognitives.
Comment dois-je lui parler. Et grâce à ces immersions, ils s’aperçoivent
rapidement qu’il faut leur parler tout à fait normalement et surtout avec du
bon sens pour une bonne interaction»
L’objectif à long
terme
«Actuellement les
personnes présentant un handicap ne sont pas toujours reçues comme il le
faudrait lors d’une consultation chez un médecin. Il peut aussi y avoir des
refus de prise en soin et parfois les accompagnants ne sont pas acceptés.
L’idée est de sensibiliser ces étudiants dès la 2ème année de médecine au
handicap, pour qu’à terme, ils soient formés et informés pour bonne prise en
charge, dans leur cabinet, des personnes porteuses de handicap. La nouvelle
génération de médecins se prépare»
Norbert Banchet
Photo : N.Banchet
Caroline Racine, Cheffe de clinique au CHU Dijon Bourgogne
Marie-Myriam Arnoult, Cheffe de projet, plateforme d'Expertise Maladie Rares Bourgogne-Franche-Comté
