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26/01/2023 12:59

SANTÉ : Un pont aérien médical entre Dijon et Nevers

Ce jeudi 26 janvier a eu lieu la première opération «Flying Doctors» à l'initiative du maire de Nevers Denis Thuriot. Il s'agit de transporter des médecins dijonnais pour des consultations au centre hospitalier neversois. Huit praticiens sont donc partis pour la journée depuis l’aéroport Dijon-Bourgogne-Franche-Comté.
7 heures 30 à Longvic, ce jeudi 26 janvier 2023. Une scène peu commune se déroule à l'aéroport Dijon-Bourgogne-Franche-Comté. Affrété par la compagnie suisse Fly 7, le vol des «flying doctors» se prépare sur le tarmac avec le pilote et la copilote du Pilatus PC-12, un monomoteur de huit places.

Justement, huit médecins arrivent les uns après les autres avec leur trousse médicale, pour prendre le premier vol médical entre Dijon et Nevers. Parmi eux, on compte un pneumologue, un cardiologue, un médecin nucléaire, un médecin maxillo-facial, un orthopédiste, un gynécologue ainsi que le Docteur Barra devant préparer la mise en place d’une antenne  SOS Médecins dans la capitale de la Nièvre.


«Les infrastructures d’aéroport sont vitales»


Avant le départ du vol, chaque partenaire a expliqué les raisons de ce choix aérien.

Olivier Galzi, vice-président d’EDEIS, groupe d’ingénierie qui exploite l’aéroport Dijon-Bourgogne-Franche-Comté, a insisté sur le rôle joué par les aéroports pendant la crise sanitaire ou encore les incendies : «les infrastructures d’aéroport sont vitales, vitales pour des patients qui ont besoin d’être soignés, on s’en est rendus compte au moment du Covid. Sur 17 aéroports gérés, notre quotidien en 2022 c’est plus de 2.000 vols sanitaires et un réseau de plus de 10.000 vols de la sécurité civile».

«Nevers n’est pas le désert mais on est en pénurie de médecins»


Si certains parlent de «déserts médicaux», le maire de Nevers Denis Thuriot (RE) a réfuté cette expression pour évoquer les problématiques qu’il rencontre concrètement : «Nevers n’est pas un désert mais on est en pénurie de médecins».

Le Neversois a signalé que le CHU Dijon-Bourgogne et le centre anti-cancer Georges-François Leclerc sont partenaires de cette action.

Celui qui est également conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté, siégeant dans l'opposition, a rappelé les enjeux de mobilité alors que la circulation des TER entre Dijon et Nevers vont prochainement s'interrompre durant sept mois pour cause de travaux (lire notre article).

«On équilibrera en compensation le CO2 de l'avion»


Tentant de contrecarrer d’éventuels contradicteurs, Denis Thuriot a souligné l’éloignement géographique de la cité ligurienne en rappelant que «Nevers a l’hôpital départemental le plus éloigné en temps de trajet d’un hôpital CHU en France, et c’est à prendre en compte dans cette décision».

Le Pilatus PC-12 est «un des avions qui consomment le moins», a insisté l'élu progressiste en vantant les engagements «exemplaires» de Fly 7 en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

«En évitant les déplacements de Nivernais à Dijon, on équilibrera en compensation le CO2 de l'avion. Plutôt que de faire venir les gens vers le médecin, c'est faire venir le médecin vers les gens», a-t-il développé. Parallèlement, EDEIS acquièrent des certificats de compensation de CO2.

Un coût initial de 670 euros par passager


Le budget du premier vol aller-retour sur une journée est estimé à 5.200 euros, soit 670 euros par passager, pris en charge par le centre hospitalier de Nevers Agglomération (CHAN).

«Cela reste moins cher que de devoir régler un médecin mercenaire, que je distingue des intermédiaires conventionnés qui, eux, viennent dans des conditions plus raisonnables», a pris soin d'indiquer le maire de Nevers.

L'élu neversois envisage de solliciter la Région Bourgogne-Franche-Comté ainsi que l'agence régionale de santé Bourgogne-Franche-Comté.

Une réflexion sur l’usage de l’aéroport qui s’inscrit dans l'aménagement du territoire


Pour sa part, Céline Tonot (PS), a rappelé que la Métropole de Dijon finance l'aéroport Dijon-Bourgogne par le biais du syndicat mixte syndicat mixte de gestion de l'aéroport Dijon Longvic. La vice-présidente métropolitaine chargée de la commande publique voit dans l'aéroport dijonnais «un allié du territoire».

L’opération «Flying Doctors» de ce jeudi ouvre la voie à de nouvelles réflexions sur l’usage de l’avion dans les vols intra-territoires, ce qui a amené Michel Neugnot, vice-président du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté chargé des mobilités, à souligner l'enjeu de l'aménagement du territoire.

Le vice-président de la Région a envisagé «la nécessité de revisiter dans le cadre du schéma l’ensemble des mobilités, notamment les plateformes aériennes de Bourgogne-Franche-Comté».

«Nous avions fait une première stratégie en 2017 et il en ressortait déjà la nécessité d’avoir un maillage territorial sur les mobilités par avion compte tenu de la taille de la région Bourgogne-Franche-Comté. L’étude sur la mobilité est en cours de réalisation», a-t-il indiqué.

Objectif 40 vols dans l'année


Les huit médecins se sont ensuite installés dans l'avion, sous le regard de Denis Thuriot, restant à Dijon afin de participer à une session de la Région, pour un vol de 35 minutes devant arriver à l'aéroport de Nevers Fourchambault, situé à proximité du centre hospitalier neversois.

Les vols devraient s'échelonner tous les jeudis pendant 40 semaines dans l'année avec l'option de vols sur deux jours, jeudi et vendredi, pour les médecins qui suivent leurs patients sur 48 heures. Des acteurs économiques ont également fait part de leur intérêt en cas d'instauration de deux allers-retours dans une même journée.

Texte et photographies
Sabrina Dolidze





































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