
«Si on fait des exercices, on a une capacité d'agir et de porter secours dans les meilleurs délais à l'ensemble des victimes», a indiqué le préfet Paul Mourier, ce mercredi 24 septembre, en lançant la simulation qui a mobilisé plus de 300 personnes.

Un exercice pour sauver des vies à l'avenir. La préfecture a organisé, ce mercredi 24 septembre 2025, un exercice de sécurité civile de grande ampleur sur la base d'un accident de la route dans un tunnel.
Le lieu : le tunnel de Talant de la rocade de Dijon. Le scénario : un accident se produit entre deux voitures puis un car transportant des voyageurs percute à son tour les véhicules et un incendie se déclare dans une voiture. Le bilan : 59 victimes – dont 3 décédées – à prendre en charge. Les participants : 326 personnes avec 34 véhicules engagés.
Un exercice grandeur nature
Pour faire face aux différents types de catastrophes – naturelles, technologique ou routière –, les services de l’État planifient régulièrement des exercices grandeur nature.
Planifié, l'exercice portait sur la réponse de la chaîne de secours et non sur leur réactivité ni sur la sécurité des tunnels. Toutefois, la simulation a été suivie avec attention par Fabian Ruinet (LR), maire de Talant, et Christophe Avena (PS), conseiller métropolitain et médecin, puisqu'il s'agissait du premier exercice de ce type depuis que la gestion de la rocade de Dijon a été transférée à la Métropole.
«Il faut avoir les bons réflexes»
«C'est important de coordonner, dans le bon ordre, l'ensemble des secours qui vont intervenir», a indiqué Paul Mourier, préfet de la Côte-d'Or, «il faut avoir les bons réflexes». «Il faut également que les personnels qui interviennent se connaissent car, quand on se connaît, on a une capacité de réaction et une efficacité beaucoup plus importante.»
«Si on fait des exercices, on a une capacité d'agir et de porter secours dans les meilleurs délais à l'ensemble des victimes», a insisté le préfet.
Depuis le début de l'année, des exercices de sécurité ont eu lieu au CEA Valduc, au dépôt pétrolier de Longvic, sur le site de la coopérative agricole Dijon Céréales et un prochain portera sur le risque d'inondation.
De nombreuses parties prenantes pour un exercice annuel
Le tunnel de Talant faisant plus de 500 mètres, le cadre réglementaire fixe l'organisation d'un exercice, plus ou moins important.
Cette fois, le scénario a impliqué le centre opérationnel de défense (COD) de la préfecture de la Côte-d'Or, la Ville de Talant, la Métropole de Dijon, l'agence régionale de santé Bourgogne-Franche-Comté, la direction départemental des territoires, la Police nationale, la Gendarmerie nationale, le SAMU 21 avec 40 soignants, le Services départemental d'incendie et de secours avec 57 sapeurs-pompiers, la Protection civile, la Croix-Rouge française, les agents de sécurité du tunnel, le PC Osiris, le CHU Dijon Bourgogne avec 60 soignants, l'Hôpital privé Dijon Bourgogne, l'Institut de formation de soins infirmiers dont 60 étudiants ont joué les victimes et Keolis Dijon Multimodalité qui a prêté un bus.
«Au plus près de la réalité»
Le commandement des opérations de secours a été confié à un sapeur-pompier, le lieutenant-colonel Olivier Roy, qui a découvert, comme l'ensemble des intervenants, le scénario au fur et à mesure.
«Tout se déroule dans les conditions les plus proches du réel avec une montée en puissance de la chaîne de commandement des secours engagés», a témoigné le lieutenant-colonel Olivier Roy, «on est au plus près de la réalité».
Détection d'un incendie par le PC Osiris
Autour de 22 heures, un animateur de l'exercice a déclenché un fumigène auprès des véhicules et victimes prépositionnés dans le sens de la montée. La fumée a progressivement envahi la section du tunnel jusqu'à déclencher les systèmes de secours dont les ventilateurs.
Le PC Osiris de la direction interdépartementale des routes centre-est, basé à Albertville a alors prévenu les différents secours via des salles opérationnels interconnectées.
Dans le cadre de l'exercice, des sapeurs-pompiers venus de toute la Côte-d'Or ont été mobilisés afin de préserver la réponse opérationnelle au niveau de la métropole dijonnaise. En cas de véritable accident sur la rocade, les agents du SDIS basés dans les centres de secours de Dijon nord et Dijon Transvaal seraient prévenus en première intention.
Les primo-intervenants ont été les urgentistes du SAMU 21 et les sapeurs-pompiers.
Un rôle pour chaque victime
«L'urgence était de traiter l'incendie pour accéder aux victimes et leur porter les premiers secours», a précisé le commandant Philippe Andreucetti, «l'objectif des secouristes était d'aborder tout de suite les victimes, d'essayer de faire un recensement le plus rapide possible et les sortir vers le point de rassemblement des victimes.»
La zone en question a été positionnée dans le second tube du tunnel, en bas de la descente. Toutes les victimes avait un rôle à tenir. Ainsi, grièvement blessé, le chauffeur du bus devait rester inerte. D'autres victimes avait pour mission de chercher à s'échapper rapidement des lieux du sinistre pour appeler les secours, d'autres encore devaient jouer la confusion pour quitter le site au milieu des secours. Des mannequins figuraient les personnes décédées.
Dans un contexte de déclenchement de plan d'urgence ORSEC avec une spécificité de nombreuses victimes (NOVI), les secours ont eu recours à la procédure SINUS pour identifier chaque victime avec une fiche. Un code-barre permet leur suivi informatique de la prise en charge jusqu'à l'éventuelle hospitalisation.
«Les intervenants sont quand même sous pression»
Le colonel Larry Chatillon-Ouvrard, directeur du SDIS 21, a suivi les opérations depuis le poste de commandement où un plan du tunnel de Talant a permis de schématiser les évolutions de la situation.
«On a des procédures établies, on a le plan d'établissement», a précisé le directeur du SDIS 21, «en amont, on référence tous les organes de sécurité, on établi des stratégies d'intervention que, le jour J, on adapte en fonction de la situation à laquelle on est confrontée».
«Ça a beau être un exercice, les intervenants sont quand même sous pression», a confié le commandant Philippe Andreucetti, «derrière, il y a des enjeux, des observateurs, des autorités, des médias». «Il y a une volonté de bien faire comme dans la vraie vie. Ce sont également de vraies mises en situation professionnelle qui ont un intérêt pour toute une chaîne de secours.»
Un prochain retour d'expérience
De nombreux observateurs ont effectivement suivi l'exercice jusqu'à 2 heures du matin. Un debriefing à chaud du commandant des opérations de secours a été programmé dans la nuit même au COD puis un retour d'expérience plus détaillé sera effectué prochainement pour rassembler les différents points de vue. «L'exercice majeur qui est réalisé nous permettra de tirer le meilleur des enseignements», a ainsi envisagé le préfet.
Le tunnel de Talant étant fermé à la circulation, des déviations avaient mises en place à Plombières-lès-Dijon et à Ahuy. À minuit, les services de la préfecture ne relevaient aucun incident lié à cette modification de circulation.
Jean-Christophe Tardivon









































































