Durant l'été 2022, 276 agents du SDIS 21 ont été mobilisés pour participer à la lutte contre les incendies dans d'autres départements comme la Gironde, le Gard, l'Allier, le Morbihan ou encore le Jura.

Ce lundi 12 septembre 2022, le conseil départemental de la Côte-d'Or a organisé une réception pour remercier les soldats du feu. L'événement s'est déroulé dans les Jardins du Département, à Dijon, au pied de l'Hôtel de Région. Près de 150 sapeurs-pompiers côte-d'oriens ont participé.

Autour de François Sauvadet (LCOP), président du Département, et de Hubert Poullot (LR), président du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS 21), étaient présents de nombreux conseillers départementaux de la majorité et de l'opposition. Christophe Bonnefond (LR) représentait le SDIS de l'Yonne.

«Vous êtes à l'honneur de la France»

«Vous êtes intervenus activement dans un contexte difficile de sécheresse et de méga-feux. J'ai souhaité vous réunir pour vous dire merci», indique François Sauvadet en prenant la parole devant les sapeurs-pompiers. «Je vous redis à tous ma confiance. (…) Vous êtes à l'honneur de la France.»

En France, près de 50.000 hectares ont été ravagés par les flammes cet été alors que la moyenne sur quinze ans s'établit à 5.600 hectares. En plus de l'ampleur des incendies, la particularité de l'été 2022 est qu'ils se sont déclarés également au nord de la Loire.

«La sécurité est garantie partout en Côte-d'Or»

En Côte-d'Or, une cinquantaine de départs de feu ont eu lieu. Globalement, le nombre d'interventions des agents du SDIS 21 augmente tendanciellement pour atteindre 30.000 interventions par an, soit 17.000 personnes secourues, avec un délai moyen de 10 à 15 minutes. «La sécurité est garantie partout en Côte-d'Or», assure François Sauvadet.

Le Département finance le budget du SDIS 21 à hauteur de 53%, ce qui représente 20 millions d'euros en 2022 (+12% par rapport à 2021).
 

«Chacun doit se sentir concerné par ce défi du volontariat»

Le SDIS 21 compte 75% de sapeurs-pompiers volontaires. «Il faut que l'on réarme cette capacité de mobiliser le volontariat, que l'on maintienne cette force au service de la sécurité civile», déclare le président d'une collectivité qui compte 36 sapeurs-pompiers volontaires, dont 5 femmes, parmi ses agents. «Chacun doit se sentir concerné par ce défi du volontariat», ajoute-t-il en songeant tout particulièrement aux agents des communes (lire le communiqué).

Redisant son «attachement profond» à l'«engagement civique» des sapeurs-pompiers volontaires, François Sauvadet revient sur les revalorisations d'indemnité horaire de de prestation de fidélisation portées par l'Assemblée des Départements de France (lire le communiqué). «L'idée est de les exhorter à rester un peu plus longtemps à l'issue de leur engagement volontaire.»

«Un phénomène nouveau lié au changement climatique»

Concernant le risque de feu de forêt, «aucun territoire n'est à l'abri car c'est un phénomène nouveau lié au changement climatique», selon François Sauvadet. Un phénomène qui interroge les élus sur le financement du modèle français de sécurité civile.

En tant que président de l'ADF, François Sauvadet appelle donc la sécurité civile – donc l’État - à «se doter de moyens nouveaux pour faire face à des risques nouveaux».

Une «mission flash» a été confiée à André Accary (divers droite), président du conseil départemental de la Saône-et-Loire et président de la commission des SDIS au sein du bureau de l'ADF, et Jean-Luc Gleyze (PS), président du conseil départemental de la Gironde (lire le communiqué).

«Rééquilibrer» la part des Départements et des Métropoles

«Tout le monde devra participer à cet effort à due proportion», ajoute-t-il en référence à d'éventuels financements supplémentaires de la part de l’État ainsi que des intercommunalités dont les Métropoles.

Alors que l'évolution de la contribution des communes est plafonnée par l'inflation, François Sauvadet prend l'exemple de la Côte-d'Or et de Dijon pour appeler à un «rééquilibrage» : «Métropole de Dijon, la moitié de la population du département, 8 millions pour la Métropole, 20 millions pour le Département. La moitié des interventions sont conduites sur le territoire de la Métropole».

Le centriste demande la création d'un fond d'aide à l'investissement afin d'accompagner les «Départements particulièrement exposés avec peu de ressources».

Vers un prépositionnement territorial en fonction des risques

François Sauvadet rappelle sa demande au gouvernement de création d'un fonds d'aide à l'investissement pour accompagner les Départements.

En Côte-d'Or, le président du Département annonce des «investissements supplémentaires pour faire face aux feux de forêt avec des prépositionnements».

Selon nos informations, lors de la session du 21 octobre prochain, la majorité départementale compte soumettre au vote des élus la proposition d'investir directement dans de nouveaux engins pour lutter contre les incendies avec une mutualisation de leur utilisation entre le SDIS 21 et le SDIS 89.

«La forêt ne s'arrête pas à l'Yonne», glisse François Sauvadet. «Il faut que l'on ait un prépositionnement territorial en fonction des risques.»

Sur les aspects de prévention, le président du Département compte sur l'implication de l'Office national des forêts ainsi que des propriétaires privés de petites parcelles non-exploitées car «ce sont des foyers de propagation».

21% de femmes parmi les sapeurs-pompiers volontaires

À l'issue du discours, François Sauvadet félicite tout particulièrement des femmes sapeurs-pompiers (on dénombre 3% d'effectifs féminins parmi les professionnels et 21% parmi les volontaires) ainsi que des agents nouvellement formés en 2022.

Des agents de différents départements de France en formation à l'École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers (ENSOSP) ont également participé à l'événement dont l'animation musicale était assurée par le quatuor à cordes M21 et la restauration par le traiteur du Central.