Moyen de transport doux adopté en milieu urbain, il
fait grincer des dents certains piétons et en moindre mesure les
automobilistes. Pour une bonne cohabitation, Philippe Surot ,directeur régional en Bourgogne-Franche-Comté de l’association Prévention
routière, fait le point sur les bonnes règles à
adopter.
Trottinette électrique,
hoverboard, gyropode, monoroue, cyclomobile skateboard électrique, ces
nouveaux moyens de déplacement doux font de plus en plus d’adeptes dans les
centres-villes comme à Dijon mais aussi dans des villes de taille moyenne. Avec l’augmentation du
prix de l’essence, la multiplication des embouteillages, la trottinette
électrique a, depuis quelques années, séduit un large public, de tous les âges
et de toutes les catégories sociales. Peu onéreuses à l’achat si vous restez
dans des modèles standards, elles ont généralement une autonomie de 30 km,
selon bien-sûr votre poids et le dénivelé de vos trajets.
La trottinette oui,
mais attention danger !
Danger tout d’abord
pour les utilisateurs. Autorisés désormais à circuler sur les pistes cyclables,
si les vélos peuvent franchir assez facilement un dos d’âne, un nid de poule ou
un trottoir un peu trop surélevé, il n’en est pas de même pour les
trottinettes. Avec leurs petites roues, la manœuvre peut rapidement devenir périlleuse.
Concernant les couloirs mixtes bus - vélos - trottinettes,
bien que pratiques pour rouler en centre-ville, à Dijon comme ailleurs, ces
axes sont souvent apparentés à un espace stressant pour les trois usagers.
Trottoir
ou voie unique pour voitures ?
Le
choix est toujours compliqué. A Dijon, certaines rues, comme une partie de l’avenue
Jean Jaurès, laissent peu de place pour une cohabitation entre voitures et
trottinettes. Pour fluidifier le trafic, certains trottinettistes font le choix de
rouler sur les larges trottoirs sous le regard noir des piétons. Qui à tort ?
qui a raison ? nous avons rencontré Philippe Surot Directeur régional Bourgogne
Franche-Comté de l’association prévention routière.
Une
amende de 135 euros
Philippe
Surot : «La réglementation évolue pour les propriétaires de trottinette
électrique, et évoluera encore dans les prochains mois. Dernièrement l’âge
pour monter sur une trottinette est passé de 12 à 14 ans. Ce qui est toujours
interdit est le fait de monter à deux personnes ou de transporter des sacs et
autres objets encombrants, d’avoir un casque ou des oreillettes audio, ou
encore un GPS. L’amende est de 135 euros, même tarif si vous roulez sur un
trottoir»
L’interdiction
de circuler sur un trottoir
«Le
code de la route est clair. Le trottoir est réservé aux piétons, aux fauteuils
roulants électriques, aux rollers, skateboards et aux deux roues non motorisées,
sauf les vélos pour adulte, électrique ou non. Compte tenu de ses dimensions, le
vélo est considéré comme un véhicule et doit circuler sur la route. Si vous
utilisez un engin de déplacement personnel motorisé (EDPM) comme les trottinettes électriques avec ou sans selle, les
gyropodes, les hoverboard, monoroue, cyclomobile léger, vous devez emprunter
la piste cyclable lorsqu'elle existe ou la route. En cas de non-respect, l’amende
est de 135 euros. Je rappelle d’ailleurs que ces deux roues électriques sont
soumis au code de la route et doivent respecter les feux tricolores, les Stop
et autres panneaux de signalisation au risque d’être également verbalisé»
Vers une
tolérance ?
«Je suis bien
conscient que la cohabitation n’est pas toujours évidente. Moi je ne peux que
préconiser le respect du code de la route et la tolérance entre les
automobilistes et des deux roues motorisées pour une circulation le plus fluide
possible sur la route. A Dijon, la municipalité est toujours sur une logique du nouvel outil de mobilité ou
il y a une tendance à la tolérance, de manière à rendre accessible à tous
ce nouveau moyen de déplacement. Après
c’est aussi la bonne volonté des pouvoirs publics et des forces de l’ordre de
contrôler et de sanctionner, ou faire passer un message de prévention»
Vers
le port du casque obligatoire ?
«La
question ne devrait même pas se poser. C’est du bon sens. On circule sur un
deux roues, motorisé ou pas, on porte un casque. Il faut savoir,
concernant les accidents de trottinettes électriques, que la tête et les
membres supérieurs sont les premiers impactés, les chutes ayant lieu en
majorité vers l’avant. Des accidents qui entrainent souvent des interventions
chirurgicales très lourdes du visage et des séquelles souvent durables. Malheureusement, le port du casque n’est pas encore obligatoire»
Les
gilets auto-réfléchissants
«Vous
devez vous vêtir d'un équipement rétro-réfléchissant en cas de circulation la
nuit ou de visibilité insuffisante la journée. Hors agglomération cet
équipement est obligatoire. Il faut savoir que dans une zone dépourvue de
lumière, un gilet réfléchissant est vu par un automobiliste à 150 mètres, de
quoi éveiller sa vigilance. Actuellement nous travaillons
pour rendre cet équipement obligatoire la nuit, également en agglomération»
La trottinette du
parfait trottinettiste
«Il faut savoir
l’entretenir et changer les pièces défectueuses. Votre
engin doit être équipé d'un système de freinage, d'un avertisseur sonore, de
feux avant et arrière, et de dispositifs réfléchissants arrière et latéraux. La
vitesse de doit pas dépasser les 25 km/heure»
Une assurance
obligatoire
Selon
le site service-public.fr, la trottinette électrique est, depuis 2019, considérée
comme un véhicule motorisé. Pour utiliser une trottinette électrique y compris les
trottinettes en libre-service, vous devez avoir une assurance responsabilité
civile. Cette assurance couvre les dommages causés à autrui (blessure d'un
piéton, dégâts matériels sur un autre véhicule. Le défaut d’assurance peut être sanctionné par une
amende maximale de 3 750 euros.
Norbert Banchet Photo : N.Banchet
Devenir bénévoles
La Prévention Routière de Côte-d'Or recherche des bénévoles. Les personnes
de tous les âges seront formées pour présenter les actions menées par
l’association auprès de différents organismes et animer des ateliers de
prévention. Infos sur le site : preventionroutiere.asso.fr