La Ville de Dijon a commandité un sondage auprès d'Ifop intitulé «Observatoire de la ville de Dijon». Du 3 au 8 mars, 803 personnes de 18 ans et plus, constituant un échantillon représentatif de la population dijonnaise selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession de l’interviewé) après stratification par quartier. La marge d'erreur varie de 1,5 point (résultat de 10% ou 90%) à 3,5 points (résultats de 50%).

Quatre thématiques ont été abordées : l'identité locale et la vie dans la commune, l'action de la municipalité, les attentes et priorités des habitants et le regard sur la crise de la Covid-19.

77% de satisfaction sur le «travail accompli par la municipalité»

À 93%, les Dijonnais se disent satisfaits de vivre à Dijon (dont 38% de très satisfaits). L'évolution de la ville ces dernières années est jugée positivement à 64%. Face à ces premiers résultats, 74% des Dijonnais se disent optimistes en ce qui concerne l'avenir de Dijon.

77% des sondés se disent satisfaits du «travail accompli par la municipalité». Les actions en direction des enfants scolarisés et de la petite enfance sont plébiscitées avec respectivement 78% et 77% de satisfaction. Dans le détail, sur les 15 items, un seul est jugé négativement : le stationnement avec 54% d'insatisfaits (et même 22% de très insatisfaits).

Il faut regarder dans le détail pour trouver des nuances aux réponses. La palme de la satisfaction revient à la propreté de la ville avec 25% de «très satisfaits», suivie de près par l'animation, le sport et la culture à 24% de «très satisfaits» aussi.

La rénovation du musée des Beaux-arts fait consensus

Une quinzaine d'actions spécifiques ont été testées. La quasi totalité de la population applaudit à la rénovation du musée des Beaux-arts. Là aussi, il faut regarder attentivement pour distinguer des nuances tellement les résultats sont positifs, le plus bas taux de satisfaction se situant à 59% pour «la lutte contre l'étalement urbain par la densification de l'habitat».

La piétonnisation du centre-ville, le réseau bus et tram, les commissions de quartiers, la politique en faveur du vélo sont approuvées à des degrés variés mais contenant toujours les «très insatisfaits» sous les 10%. Même l'installation controversée des «bulles à verre» ne fait pas descendre l'item «lutte contre le gaspillage, collecte des déchets et compostage» qui obtient 75% de satisfaction dont «21% de très satisfaits».

À noter, devant le succès des résultats portant sur l'accueil des enfants, qu'un nombre non négligeable de Dijonnais ne se sentent pas concernés puisque 7 à 9% des sondés n'ont pas entendu parler de l'accueil périscolaire, de la restauration scolaire ou de la rénovation des écoles.

Un tiers des Dijonnais se sentent destinataires d'une politique publique municipale

Pas de lutte des classes à Dijon. 49% des sondés jugent que la Ville s'occupe «ce qu'il faut» des catégories sociales défavorisées (15% «trop», 31% «pas assez», 5% ne se prononcent pas).

Une question plus réflexive demandait à chaque sondé d'estimer si «la mairie de Dijon est à l'écoute de gens comme vous ?» En réponse, 18% jugent que la Ville s'adresse «aux gens socialement plus aisés» qu'eux, 33% aux gens «comme eux», 43% «aux gens socialement plus modestes qu'eux», 6% ne se prononçant pas.

Cela révèle que seulement un tiers des Dijonnais se reconnaissent comme étant spécifiquement destinataires d'une politique publique les concernant. C'est soit un signal adressé au maire de Dijon sur la lisibilité de son action, soit une inadéquation entre la perception du sondé et sa position sociale réelle. Pour autant, 59% des sondés trouvent que la marie est «à leur écoute».

La cote du maire s'établit à 73% de satisfaction

La fiscalité est un thème incontournable de tout sondage municipal. Il se trouve que les Dijonnais sont satisfaits de l'usage des deniers publics, sans marquer d'enthousiasme avec 13% qui jugent que la Ville utilise «très bien» l'argent des impôts locaux et 62% «assez bien».

Autre passage obligé, la cote du maire. Le résultat est sans appel. 18% sont «très satisfaits» et 55% «assez satisfaits» (soit 73%), 16% «pas vraiment satisfaits» et 10% «pas satisfaits du tout» (soit 26%), 1% ne se prononçant pas.

Des projets phares encore peu identifiés

Les items sur l'avenir de Dijon révèlent avant tout un problème de communication puisque de nombreux projets ne sont pas connus des habitants. Le projet d'alimentation durable 2030 – qui a plusieurs fois changé de nom – n'est connu que de 16% des Dijonnais. Le projet On Dijon – qui apparaît pourtant souvent dans le magazine municipal – ne parle qu'à 31% des Dijonnais.

En revanche, la Cité internationale de la gastronomie et du vin faisant l'actualité depuis 2017 est connue par 84% des Dijonnais. Pourtant traitée depuis peu, la réhabilitation du centre Dauphine – dévoilée en avant-première par Infos Dijon – est déjà connue par 62% des personnes interrogées.

Sans pour autant être très connus, des projets au public relativement ciblé bénéficient cependant d'une certaine notoriété : le nouveau skate-park (42% des Dijonnais en ont entendu parler), l'installation de nouvelles écoles d'ingénieurs (40%) ou encore la plantation de vergers urbains (35%).

Plébiscite pour la mise en accessibilité de la gare de Dijon

Une question est posée sur l'utilité des dits projets sans préciser si même les personnes qui ne les connaissent pas ont répondu. La palme de la reconnaissance est attribuée à la mise en accessibilité de la gare de Dijon avec 97% de personnes interrogées qui le jugent «utile» et même 74% «très utile» (la première phase de l'opération a été financée à hauteur de 5% par Dijon Métropole, 39% par la Région et 56% par l’État).

En fait, les 18 items sont jugés utiles à 75% et plus. Seul l'armement de la police municipale révèle un certain clivage avec un bond des «tout à fait inutile» à 14% alors que les autres items maintiennent les avis très négatifs sous les 10%.

La solidarité consécutive à la crise sanitaire méconnue

Des questions ont été posées concernant la gestion de la crise sanitaire, que les collectivités locales ont bien souvent subie, surtout dans les premiers temps, faisant ce qu'elles pouvaient alors que l’État avaient la main sur de nombreuses dimensions de cette gestion.

Sans enthousiasme, les Dijonnais sont «satisfaits» de la gestion de la crise sanitaire par la Ville : 60% «assez satisfaits» et 15% «très satisfaits». Les actions de la Ville de Dijon ont été portées à la connaissance des habitants à des degrés variés : 75% des personnes interrogées ont entendu parler de l'importante distribution de masques de protection et 61% des aides pour les commerces et entreprises locales quand 55% ne connaissent pas le plan en faveur des jeunes et 60% le plan en faveur des personnes les plus défavorisées.

Au final, c'est un véritable satisfecit en faveur de l'action de la collectivité conduite par François Rebsamen (PS) que met en avant ce sondage. De larges consensus se dégagent sur des actions emblématiques comme la rénovation du musée des Beaux-arts ou la mise en accessibilité de la gare de Dijon. Reste le point épineux du stationnement et de la circulation automobile, casse-tête de bien des mairies dans une période de transition des mobilités.

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