
«L'objectif est de maintenir notre niveau sans déborder dans le surtourisme», a indiqué François Rebsamen, président de la Métropole de Dijon, en présentant le bilan de la haute saison touristique, ce vendredi 26 septembre.
Le secteur du tourisme marque le pas, globalement, en Bourgogne-Franche-Comté mais pas à Dijon où la fréquentation a été stable durant la saison estivale 2025. Ce bilan a été présenté par François Rebsamen (FP), président de la Métropole de Dijon, ce vendredi 26 septembre 2025, à Dijon.
«L’été 2025 à Dijon s’inscrit dans une dynamique globalement positive, malgré un contexte contrasté marqué par la météo capricieuse (alternance de fortes chaleurs et de journées maussades) et une attention accrue des visiteurs à leurs dépenses», selon l'office de tourisme Dijon Bourgogne tourisme et congrès.
«L'activité touristique au sens large est souvent dépendante du temps», a commenté François Rebsamen a la lecture des indicateurs, «attention au dérèglement climatique».
«Le tourisme est solide à Dijon à l'été 2025»
En compilant les données transmises par les différents opérateurs, l'office de tourisme décompte 2 millions de nuitées marchandes et non marchandes en juin, juillet et août derniers, soit -0,2% par rapport à la même période en 2024 et +2,5% par rapport à 2023. 4,56 millions de nuitées ont été totalisées depuis le début de l'année.
La durée de séjour atteint quasiment les deux nuitées tant attendues par les différents opérateurs.
«Le tourisme est solide à Dijon à l'été 2025», a constaté François Rebsamen, «Dijon confirme son attractivité alors que certaines destinations souffrent quand le surtourisme est là». «Notre modèle est robuste, il montre sa résilience.»
Progressions des touristes américains et chinois
«La clientèle française est tout à la fois en progression en nuitées – 55% des nuitées [NDLR : +3 points] – et vient des régions avec lesquelles on a de très bonnes connexions : Île-de-France, Rhône-Alpes et Grand Est», a-t-il analysé au regard principales des liaisons routières et ferroviaires passant par Dijon.
«Le TGV sera rétabli en 2028», a-t-il assuré après avoir évoqué précédemment l'année 2027. «Alstom a pris du retard», a-t-il justifié. «Il est absolument indispensable d'avoir une liaison directe avec [l'aéroport] Charles de Gaulle et avec l'ouest de la France à Marne la Vallée.»
Du côté des clientèles étrangères, le nombre de touristes allemands est en baisse, idem pour les Hollandais, les Britanniques et les Belges. En revanche, les visiteurs venant de Chine augmentent (+17%), idem pour les États-Unis, la Suisse, l'Espagne et l'Italie.
«Des gens du sud viennent chercher un peu de fraîcheur», a commenté François Rebsamen avant de résumer : «la métropole bénéficie d'un socle qui est stable au niveau français et d'une clientèle étrangère qui est diversifiée». «Cette diversification est le gage de la sécurité en matière touristique et du rayonnement en matière internationale.»
Envolée de la fréquentation des espaces culturels de la Cité de la gastronomie
L'office du tourisme totalise 200.000 visiteurs dans les musées dijonnais durant la saison estivale et 356.000 depuis le début de l'année. «Le combat pour la gratuité des musées porte ses fruits», a considéré François Rebsamen.
Cette fréquentation s'inscrit en hausse. Le musée des Beaux-Arts a reçu 80.000 visiteurs (+6%) et le musée archéologique 18.000 (+123%, en lien avec l'exposition sur la rotonde de Saint-Bénigne,
lire notre article).
La fréquentation du pôle culturel de la Cité de la gastronomie s'est envolée en juillet et en août (+50%). Le président de la Métropole voit, là encore, un effet de la mise en gratuité des expositions permanentes (
lire notre article).
Les réservations de produits de touristiques se font en dernière minute
Dans ses différents points d'accueil, l'office de tourisme de la Métropole de Dijon a reçu 110.000 personnes (+0,2%).
La montée à la tour Philippe le Bon, les ateliers Moutarde, la visite Dijon découverte et le Dijon City Tour restent les produits touristiques les plus demandés. Les réservations se font de plus en plus la veille ou le jour même.
«Le tourisme d'affaire entraîne du tourisme»
En matière de tourisme d'affaire, 113.000 participants ont été accueillis, au gré de 129 événements, et ont généré 50 millions d'euros de retombées économiques.
François Rebsamen a assuré qu'ils ont été «satisfaits» : «le tourisme d'affaire entraîne du tourisme, ils reviennent à titre personnel». «Le bureau des congèrs est aussi la vitrine d'une ambition métropolitaine. (…) On est parfaitement équipé pour accueillir de grands événements nationaux.»
«On a fait quand même pas mal des choses», a déclaré François Rebsamen en faisant le bilan depuis son accession à la mairie de Dijon, en 2001. «On fête les 20 ans de beaucoup de choses, l'année 2005 a été très riche en réalisations.»
D'«excellentes» rentrées de la taxe de séjour
Sur les six premiers mois de l'année, les rentrées de la taxe de séjour sont jugées «excellente» par l'office de tourisme métropolitain et pourraient dépasser les 2,7 millions d'euros engrangés en 2024. En particulier, les locations de meublés ont rapporté 500.000 euros.
L'élu progressiste a alerté sur le développement des meublés non déclarés tout en considérant qu'«on est protégé de ça parce qu'on a un centre historique totalement piétonnisé» même s'«il y a encore des progrès à faire en termes de végétalisation».
Le phénomène des logements transformés en location saisonnière est «suivi» en lien avec le Club hôtelier pour «éviter qu'il se développe surtout à travers des non-déclaration ou les boîtes à clés». «Si [les boîtes à clés] étaient sur l'espace public, on pourrait les enlever.»
Le nombre de chambres d'hôtel pourrait plafonner
Les hôtels de la métropole totalisent 4.708 chambres. Cela pourrait représenter un plafond alors que la Métropole de Dijon avait fixé un objectif de 5.000 chambres.
«Il faudra s'arrêter à un moment», a estimé François Rebsamen, «pas mal la peine d'en rajouter». «Ça permet d'accueillir tous les grands congrès.»
Les établissements cinq ou quatre-étoiles se portent bien, ainsi que les établissements ayant amélioré le confort des trois-étoiles. Les hôtels de gamme inférieure sont plus à la peine.
À la Cité de la gastronomie, le projet d'hôtel est à l'arrêt en raison de la restructuration financière du groupe Naos Hotels. L'établissement pourrait changer d'affectation commerciale.
«L'objectif est de maintenir notre niveau sans déborder dans le surtourisme», a conclu François Rebsamen, «le surtourisme – c'est le danger de demain –, ça ne nous guette pas».
Baisse de participation durant les JEP 2025
Au-delà de l'été, durant les 42ème Journées européennes du patrimoine, 45.000 visiteurs se sont pressés dans les lieux patrimoniaux et musées dijonnais. Plus le samedi que le dimanche, particulièrement pluvieux, d'où une baisse de 12% sur les deux jours par rapport à 2024.
Le palais des ducs de Bourgogne a été privilégié avec 12.300 visiteurs. La Cité internationale de la gastronomie et du vin a connu un bond de 70% par rapport aux JEP de 2024.
Le nouveau siège de l'Organisation internationale de la vigne et du vin a attiré 5.000 visiteurs. En lien avec la Ville de Dijon, l'institution envisagerait ouvrir le dimanche ou de laisser le public accéder au jardin «une fois sécurisé».
Les touristes sont accueillis même durant l'arrière-saison
Interrogé par
Infos Dijon, Yann Glauser, responsable du Pôle communication et digital de l’office de tourisme métropolitain, a présenté les perspectives d'ici la fin de l'année.
«Il n'y a plus de creux entre septembre et décembre», a-t-il signalé à propos de la fréquentation touristique. «Cela nous permet de continuer à accueillir les visiteurs et de préparer l'arrière-saison avec des visites plus temporalisées.»
Comme durant le reste de l'année, les visites classiques comme Dijon découverte sont disponibles. Deux Jeudivins auront lieu au réservoir Darcy (dates à confirmer, début novembre)
Les équipes de l'office de tourisme mettent déjà le cap sur les fêtes de Noël durent lesquelles est prévue une décoration spécifique de la tour Philippe le Bon. Des balades à la lanterne seront organisées en nocturne.
Des produits touristiques revus en 2026
«On est en train de planifier 2026», a confié Yann Glauser, «on a monté un groupe de travail pour reconstruire notre offre d'activités de l'office».
Dijon Bourgogne tourisme et congrès emploie 50 personnes. En 2025, une commerciale a été embauchée pour démarcher spécifiquement les marchés lointains.
Le bureau des congrès a été consolidé avec le recrutement d'une troisième personne, prenant prochainement ses fonctions, pour cibler prioritairement les entreprises, en lien avec le tourisme d'affaire.
Jean-Christophe Tardivon
