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12/12/2021 14:09

TRANSITION ÉCOLOGIQUE : L'université de l'économie de demain du Mouvement Impact France

Une table-ronde sur la transition écologique s'est tenue le 7 décembre dernier à Dijon. Le député européen écologiste Claude Gruffat a défendu la «concurrence juste» prenant en compte l'impact des entreprises sur le climat. La vice-présidente socialiste de la Région Bourgogne-Franche-Comté Océane Charret-Godard a présenté les «leviers politiques» que sont les écoconditionnalités.
Le Mouvement Impact France organisait le 7 décembre 2021, au Consortium à Dijon, l'Université de l'économie de demain. Le temps fort de la journée portait sur la transition écologique et sociale mise en actes.

Se revendiquant comme «le réseau des entrepreneurs et dirigeants qui mettent l’impact écologique et social au cœur de leur entreprise», le Mouvement Impact France considère que «les entreprises doivent entendre l’appel de la jeunesse pour un changement immédiat. Elles doivent prendre leurs responsabilités pour assurer leur avenir et celui de la planète».

«Les leviers politiques sont là», selon Océane Charret-Godard



«Il est trop tard pour être pessimiste», lance Océane Charret-Godard (PS), première à prendre la parole de la table-ronde. En termes d'actes, la vice-présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté revient sur les financements issus du plan de relance régional, accompagné d'une charte signée avec les organisations sociales et patronales.

«Les leviers politiques sont là», assure-t-elle en faisant référence à la mise en place d'écoconditionnalités pour obtenir certaines aides de la collectivité. Également élue de Dijon Métropole, Océane Charret-Godard souligne les clauses d'insertion qui figurent dans les marchés publics : «il y a un vrai travail sur la commande publique qui s'est opéré au niveau de la Métropole».

Puisque le Mouvement Impact France entend «[s']inscrire dans une perspective européenne et internationale pour contribuer à une société plus juste, plus solidaire et plus durable», l'élue métropolitaine signale le dialogue mis en place avec la fédération du Monde de la Propreté portant sur l'emploi des femmes du secteur notamment pour permettre du travail en journée, en continu : «ça a un impact social extrêmement fort parce qu'il y a beaucoup de petits enfants qui restent seuls tôt le matin ou tard le soir quand une maman ou un papa travaille en discontinu».

Vice-présidente en charge des lycées, Océane-Charret Godard insiste sur le levier que représentent les aides à la rénovation énergétique pour créer de l'emploi et «lutter contre les inégalités». La Bourgogne-Franche-Comté compte 127 lycées qui représentent 2,3 millions de m². Dans ce cadre, l'élue assume : «il y a des bâtiments que l'on fermera pour tenir compte de la démographie et répondre aux enjeux climatiques».

Thierry Bièvre veut «embarquer les gens vers l'écologie inclusive»


Président d'Elithis, Thierry Bièvre intervient à son tour pour exposer un acte de constructeur : celui de bâtir à Dijon une tour à énergie positive de 16 étages (lire notre article). «Qui va en tirer les bénéfices ? C'est l'usager», lance-t-il avec la volonté de «faire savoir au plus grand nombre que l'on peut vivre dans un bâtiment décarboné».

L'ingénieur voit là un moyen d'«embarquer les gens vers l'écologie inclusive» en permettant de «vivre avec plus de confort sans avoir de facture énergétique à payer». L'intervenant renverse la problématique et se demande pourquoi le monde de la construction ne «s'engouffre pas dans cette ouverture». Les tours à énergie positive d'Elithis sont construites «à coût standard». Celle bâtie près de l'Auditorium de Dijon en 2009 «résiste» à la Réglementation Environnementale 2020 dont la mise en application par le secteur du bâtiment reste pourtant difficile en 2021.

«Pourquoi l'impôt sur les sociétés est à 33% pour tout le monde», se demande Alexis Nollet


Cofondateur d'Ulterïa, une entreprise à impact, Alexis Nollet évoque rapidement l'usine Mobil Wood, reprise en 2006, basée à Cravant, dans l'Yonne. Le site est spécialisé dans l'agencement de magasins de produits bio et de vrac. L'entrepreneur salue «un gros soutien de la Région», notamment pour accéder aux aides européennes.

Pour sa part, Alexis Nollet appelle à «récompenser ceux qui génèrent des externalités positives supérieures aux externalités négatives» et «ne comprend pas pourquoi l'impôt sur les sociétés est à 33% pour tout le monde».

«Il y a tout un mouvement d'entrepreneurs qui ont vraiment à cœur de développer leur territoire, de prendre soin de leur collaborateurs, de faire sortir les gens des villes, de revenir dans nos belles campagnes», analyse-t-il. «Plutôt que de faire plus de lois, qu'on nous simplifie les choses», conclut-il.

«La Poste accompagne les transitions de la société française», indique Kildine Bataille


Déléguée régionale adjointe à la RSE du groupe La Poste, Kildine Bataille constate que l'entreprise a à traiter «moins de lettres, plus de colis». dans ce contexte, «comment ancrer cette nouvelle activité tout en respectant l'environnement ?»

«La soutenabilité est une question de survie à La Poste», lance Kildine Bataille. «Quand La Poste lance des offres 100% neutres en carbone, l'image de La Poste sert l'image de nos clients», assure-t-elle.

«La Poste est une entreprise à mission de service public, on accompagne les transitions de la société française, les nouvelles activités sont pensées autour des transitions» indique-t-elle en référence aux nouvelles missions des facteurs comme accompagner la lutte contre les passoires énergétique ou proposer des solutions qui permettent de veiller sur les aînés.

Claude Gruffat défend la «concurrence juste»


Élu député européen en 2019 sur une liste d'Europe Écologie Les Verts, Claude Gruffat a pris ses fonctions en février 2020, suite au Brexit. Entrepreneur dans le secteur du bio dès 1993, Claude Gruffat a été président du réseau Biocoop de 2004 à 2019.

Au Parlement européen, l'élu écologiste travaille particulièrement sur les dossier de relocalisation, de consommation durable et de lutte contre le blanchiment des capitaux.

Claude Gruffat réfute la notion d'«écologie punitive» qui aurait «pollué» le débat autour des «bonnes initiatives qui peuvent se prendre pour améliorer les choses dans le sens 'climat' du terme».

«Les entreprises, c'est le maillon qui va faire changer les choses dans le monde», préfère envisager l'ancien entrepreneur, dans «une situation de concurrence juste».

Pour ce faire, Claude Gruffat demande à lutter contre la concurrence carbone entre l'intérieur de l'Union européenne et le reste du monde en instaurant une taxe carbone aux frontières de l'Union européenne. «Pour relocaliser, il faut donner de la valeur à ce bien commun du savoir-faire dans le territoire national ou européen», insiste-t-il.

Faisant écho à la demande d'Alexis Nollet, le législateur européen appelle finalement de ses vœux que le bilan des entreprises ne soit pas «réduit à la comptabilité mais intègre les impacts positifs et négatifs» sur le climat, la biodiversité et la société, ce qui pourrait «changer la donne et faire émerger des entreprises avec une richesse extraordinaire qui n'est pas visible».

En fin de table-ronde, les intervenants échangent autour des propositions faites par le Mouvement Impact France lors des débats portant sur la loi Climat et Résilience et qui se prolongeront durant les échéances électorales à venir.

Jean-Christophe Tardivon

Les neuf propositions du Mouvement Impact France
Un index d'Impact social et écologiste pour encourager la transformation des entreprises françaises
Instauration d'un bonus/malus fiscal fondé sur des critères sociaux et écologiques
Écoconditionnalité des aides et des investissements publics (dans l'innovation, dans les plans de relance et pour la sauvegarde des emplois)
Réorienter la commande publique vers les entreprises les plus engagées
Une TVA réduite au taux inférieur pour les produits écologiquement et socialement responsables
Des fonds de conversions vers l'Impact
Une agence de lutte contre le greenwashing
Des «Grandes écoles de la transition» pour former aux métiers de la transition écologique et sociale
Un statut «entreprise à impact» pour soutenir le développement des entreprises à impact






















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