Recherche
Pour nous joindre
redaction.infosdijon@gmail.com
SMS au 07.86.17.77.12
> Vie locale > Vie locale
07/12/2022 03:17

TRANSITION ÉCOLOGIQUE : «La neutralité carbone en 2050 devrait avoir une valeur constitutionnelle», a déclaré Olivier Véran

Ce lundi 5 décembre, le ministre du Renouveau démocratique a participé à une réunion dijonnaise de la concertation nationale «Notre avenir énergétique se décide maintenant».
Lors de son déplacement à Dijon, ce lundi 5 décembre 2022, Olivier Véran, ministre chargé du Renouveau démocratique, a participé à une réunion régionale dans le cadre de la concertation nationale «Notre avenir énergétique se décide maintenant».

L'occasion pour le ministre ainsi que pour les autres invités dont Marie-Guite Dufay d'échanger avec les acteurs régionaux. Cette réunion régionale s'est déroulée notamment en présence des parlementaires côte-d'oriens François Patriat et Fadila Khattabi.


Olivier Véran

Ministre chargé du Renouveau démocratique


« On peut discuter tous les scénarios mais une chose avec laquelle on ne va pas transiger c’est  la neutralité carbone en 2050. C’est même pour moi un objectif qui a une valeur constitutionnelle. Il faudrait que personne ne puisse revenir sur cet objectif. Car revenir sur cet objectif serait prendre le risque de saccager encore plus notre planète. Une fois que l’on a dit ça on peut discuter de tous les moyens pour y arriver. »

« Effectivement, il y a des élus qui considèrent qu’on ne sera pas prêt pour arrêter la vente de véhicule thermique en 2035. On ne va pas danser le Tango, il n’y aura plus de véhicules thermiques neufs en vente dans notre pays. On ne fera jamais 100% d’avis favorable à ce sujet car ça interroge nos modes de vie et de consommation. Le rôle des politiques public est de faire en sorte que les français puissent conserver leur qualité de vie tout en respectant les mesures qui sont appliquées. 
L’interdiction de location des passoires thermiques va aussi être très impopulaire. Quand je vais sur un plateau télé et que je dis que dans 3 ans on ne pourra plus louer des passoires thermiques classées F ou G on me dit que c’est bien. Mais quand on sera dans 3 ans les gens diront que c’est trop tôt. »

« Personne n’a dit qu’on allait passer au tout électrique. Il faut parfois un peu plus d’électricité pour décarbonater notre industrie mais ça n’empêche pas qu’on utilise d’autres moyens comme la mécanisation par exemple. 
L’objectif de la transition énergétique est un objectif commun. Le nucléaire nouvelle génération, l’éolien en mer, l’éolien terrestre, le solaire : tout cela est une aventure collective. Ça ne sera pas simple et peut-être qu’il faudra aller encore plus loin. »

« J’ai parfaitement conscience qu’avoir un véhicule électrique dans un territoire comme celui-ci ce n’est pas la même chose que chez moi et personne ne dit le contraire. De la même manière que lorsque le maire écolo de la ville où j’ai été élu député disait que tout le monde pouvait prendre le vélo pour aller bosser ou emmener ses enfants à l’école : ce n’est pas vrai. »

« On peut conjuguer croissance et transition énergétique mais aussi conjuguer transition énergétique et bien social. »



Marie-Guite Dufay

Présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté

« La région BFC a une histoire et une expérience avec le débat public sur l’énergie. Nos deux anciennes régions avaient contribué activement en 2013 et en 2018 en co-organisation avec l’État au débat public sur l’énergie et à la programmation pluriannuelle. C’est à cette occasion qu’avait été lancé notre concept, notre fourmilière de 500 pionniers de la transition énergétique. 
Les régions sont tout a fait légitimes de contribuer à ce débat, en tant que chef de file de la transition énergétique et écologique. »

« À un moment où l’exercice n’a jamais été aussi lourd de sens vu le contexte. Nous sommes au plus important tournant de notre histoire et nous ne pouvons pas nous tromper de trajectoire. Ce sont les 15 ans qui viennent qui dicteront notre capacité à maitriser l’augmentation des températures, à nous adapter, à entreprendre les ruptures et les virages énergétiques nécessaire pour réduire drastiquement les émissions de carbone. 
En France nous avons été biberonné à une énergie abondante et pas chère qui nous a poussé à surconsommer. Revers de la médaille, nous ne pouvons plus penser l’énergie comme hier, sans nous soucier des conséquences sur l’environnement et le climat. On pensait le pétrole infini, on consommait du gaz de manière excessive. Ce temps-là est révolu et pourtant, jamais le gaz et le charbon ne se sont aussi bien porté dans le monde pour compenser l’absence de gaz russe reconnaissons-le quand même. 
Il aura fallu un emballement climatique, la guerre avec la fermeture du gaz russe, mais aussi la conjugaison de nombreuses questions de maintenance autour de notre parc nucléaire pour nous apercevoir de notre grande dépendance au plan énergétique.
Les énergies renouvelables sont les garantes de la paix de ce 21ème siècle. Nous en avons besoin partout. »

« La division par deux de nos besoins énergétiques, la sortie des énergies fossiles, la division par au moins cinq des émissions de gaz à effet de serre, la multiplication par quatre des énergies renouvelables pour atteindre un mix renouvelable de 75% des besoins régionaux... Tel est l’engagement de notre région, qui je l’espère sera pris en compte dans cette concertation. »

Texte et photographies
Manon Bollery




Infos-dijon.com - Mentions légales