Ce vendredi 2 juin 2023, Benoît de Ruffray, P-DG du groupe Eiffage, a participé à une cérémonie marque une étape intermédiaire de la construction du futur siège d'Eiffage Énergie Systèmes. Un bâtiment recourant au réemploi d'ancien containers maritimes (lire notre article).

En marge de l'événement, Benoît de Ruffray a répondu aux questions d'Infos Dijon concernant le partage de la valeur et les difficultés de recrutement. Les salariés d'Eiffage détiennent plus de 20% du capital du groupe, constituant un actionnaire de référence.

«On partage le projet, on partage la propriété»

Dans le cadre du débat actuel sur le partage de la valeur, Eiffage serait-il un groupe en avance ?

«L'actionnaire de référence du groupe, ce sont toutes nos équipes. Plus de 80% des salariés du groupe sont actionnaires. C'est les cadres mais aussi tous nos compagnons donc c'est vraiment une aventure collective. Du coup, en étant actionnaire salarié dans le groupe, on utilise tous les dispositifs légaux de la participation, des schémas d'intéressement (…) et des schémas qui permettent, à des conditions privilégiées, d'être actionnaires. À terme, quand l'entreprise va bien, on partage les fruits.»

«En termes de partage de la valeur, on partage d'abord un projet. Quand vous faites de l'intéressement, vous êtes obligé d'avoir un dialogue social de qualité qui va permettre de dire : 'qu'est-ce qu'on va faire ensemble ? Quels sont les buts à atteindre ? Et si ces buts sont atteints, comment on intéressera les gens à les réussir.»

«Quand on fait ça, on partage le projet. Et quand, en plus, on ouvre le capital aux salariés pour qu'ils soient actionnaires, on partage la propriété. Pour le groupe, de très très loin, ce bloc d'actionnaires salariés est le premier actionnaire donc, fondamentalement, la stratégie du groupe va rechercher le développement à long terme, l'emploi parce que c'est un alignement d'intérêts très fort. Nos autres actionnaires le comprennent très bien.»

«Quand vous développez l'actionnariat salarié, c'est un excellent outil pédagogique : les gens comprennent les fondements de l'économie, participent à cette création de richesse. Il n'y a pas meilleur partage de valeur que la mise en place de tous les dispositifs, en passant par la participation – c'est une obligation légale – et l'intéressement.»

«Les métiers du BTP ont cette grand force de promouvoir un vrai ascenseur social»

Est-ce qu'aujourd'hui, en France, Eiffage est bloqué dans son développement du fait des difficultés de recrutement ?

«C'est, aujourd'hui, notre frein. On a un besoin très fort de recrutement et aussi d'accompagnement et gestion des compétences. Vous générez une croissance qui est liée à des évolutions qui émanent, pour beaucoup, de la transition digitale et écologique. Quand vous faites un logement neuf, ce n'est pas pareil que rénover un logement.»

«C'est à la fois recruter, parce qu'il y a beaucoup de besoins, mais aussi accompagner ces évolutions de métiers. Ce matin, on a eu un très bel exemple de métiers qui sont très différents : faire le projet avec du recyclage de containers et autres, on emploie des techniques qui sont très différentes d'une construction classique. Ma fierté, c'est que l'installation de tous ces éléments-là, c'est fait par des équipes du groupe. Donc, ça prouve bien qu'on a réussi à les accompagner.»

«Pour que l'entreprise reste performante, il ne faut pas qu'elle prenne plus qu'elle ne sait faire. Le frein à notre développement est aussi lié à notre capacité à recruter.»

«Le plus important en termes de recrutement, c'est du savoir-être. On a les capacités, en interne, de former les gens à l'évolution de leurs métiers. Ce que l'on veut, c'est gens qui ont envie, qui s'intéressent à l'entreprise, à nos métiers.»

«Les métiers du BTP et des concessions ont encore cette grand force d'être capable de promouvoir par de la gestion des compétences dynamique un vrai ascenseur social.»

Eiffage Énergie Systèmes propose des emplois en Bourgogne-Franche-Comté

À l'échelle des régions Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est, Eiffage Énergie Systèmes compte encore 150 postes à pourvoir en lien avec le génie électrique et le génie climatique : monteur, technicien, encadrant, ingénieur... Des postes ouvert aux hommes comme aux femmes.

«Localement, on a le plus gros carnet de commandes de notre histoire mais, à un moment donné, on doit choisir parce qu'on ne peut pas générer une croissance trop vite», ajoute Marc Gratius, directeur territorial de la filiale d'Eiffage, «il faut qu'on génère une croissance continue et maîtrisée».

Eiffage Énergie Systèmes intègre des containers maritimes à son futur siège en Bourgogne-Franche-Comté