
François Rebsamen reproche à la direction du CROUS Bourgogne-Franche-Comté de considérer Dijon comme «un site territorial» malgré un nombre d'étudiants supérieur à celui de Besançon. Le sujet s'est invité au conseil métropolitain du 2 février dernier.
Lors de ses vœux de janvier 2023, François Rebsamen (PS, FP), président de Dijon Métropole, avait évoqué «une situation indigne» en matière de restauration pour les étudiants du campus dijonnais de l'université de Bourgogne (
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Les questions de vie étudiante, comme le logement, la restauration et l'accompagnement social, relève du Centre régional des œuvres universitaires et scolaires Bourgogne-Franche-Comté (CROUS).
Or, depuis 2022, les élus de la majorité de la Ville de Dijon mettent la pression sur l'opérateur régional dont le siège est à Besançon. Le sujet a été de nouveau abordé lors du conseil métropolitain du 2 février 2023.
«25.000 étudiants à Besançon, 40.000 étudiants à Dijon»
Alors que la métropole compte 40.000 étudiants, Hamid El Hassouni (PS) revient sur le sujet de la restauration universitaire. «Cette dynamique n'a pas été anticipée par le CROUS Bourgogne-Franche-Comté, l'opérateur historique de la vie étudiante notamment sur les questions liées au logement et à la restauration», lance le conseiller délégué à la vie étudiante.
«Le restaurant Montmuzard, depuis quelques années, s'avère sous-dimensionné pour répondre aux besoins des effectifs actuels», pointe l'orateur qui regrette la fermeture en 2014 du resto U de la rue du Docteur-Maret, au centre-ville de Dijon, sans offre de remplacement.
Le désormais traditionnel comparatif entre Besançon et Dijon apparaît dans l'intervention qui souligne que «le nombre de repas fournis est quasi équivalent à Dijon et à Besançon pour un nombre d'étudiants inférieur à Besançon : 25.000 étudiants à Besançon, 40.000 étudiants à Dijon».
François Rebsamen poursuivra le comparatif durant les débats en signalant que, pour le logement, le taux de demande de logement étudiant est de 2,7 pour une chambre à Dijon et de 2 pour une chambre à Besançon et que, pour la restauration universitaire, Dijon compte deux restos U et Besançon sept.
Considérant qu'il s'agit d'«une situation inquiétante», Hamid El Hassouni incite à approuver la participation de la collectivité à hauteur de 30.000 euros aux 40.000 euros que coûte une étude à l'initiative du CROUS pour envisager un accroissement de l'offre de restauration universitaire à Dijon (
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«Il y a plus d'assistantes sociales à Besançon qu'à Dijon»
«On a une grosse alerte aussi sur le service social du CROUS», rebondit Antoine Hoareau (PS) en signalant que seuls deux des cinq postes d'assistants sociaux sont remplis à Dijon.
«Il y a plus d'assistantes sociales à Besançon qu'à Dijon alors qu'il y a quasiment deux fois moins d'étudiants. Cela pose la question de la répartition du CROUS BFC (sic) et depuis que le CROUS est parti à Besançon, la difficulté est que Dijon est devenu un site territorial du CROUS et n'est plus le siège du CROUS», développe le socialiste.
Vers un nouveau resto U financé par la Métropole et la Région
Pour Denis Hameau (PS), l'offre de logements à loyer modéré pour les étudiants correspond à «un élément-clé de l'attractivité d'un territoire». «On a un mandat de retard parce que le CROUS n'a pas anticipé ces besoins.»
Celui qui est également conseiller régional rappelle que le financement d'un restaurant universitaire à Dijon est prévu dans le cadre du contrat passé entre la Région Bourgogne-Franche-Comté et la Métropole de Dijon. «On va peut-être avancer», espère-t-il.
«Ce n'est pas encore signé», tempère François Rebsamen qui reconnaît qu'un tel financement, à parts égales, est dans les tuyaux des deux collectivités. «Il va falloir que le CROUS participe un peu à tout ça !»
Le rapport sur le financement de l'étude de l'accroissement de l'offre de restauration universitaire est adopté à l'unanimité, signe du soutien apporté tant par les oppositions, tant par les différentes composantes communales, à ce dossier métropolitain.
Jean-Christophe Tardivon