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12/02/2023 20:21

VIN : Dijon célèbre saint Vincent

Ce dimanche 12 février, François Rebsamen a marché en tête du défilé des confréries œnogastronomiques en portant le saint Vincent de Dijon. À la cathédrale, l'homélie musicale du père Didier Gonneaud a ému les participants à la célébration du saint patron des vignerons.
Dans le prolongement de la Saint-Vincent tournante de Couchey qui s'est tenue aux portes de la capitale régionale, l'association de secours mutuel des vignerons de Dijon a fêté saint Vincent, ce dimanche 12 février 2023.

La célébration s'est déroulée en trois temps : une conférence à l'église Saint-Philibert, un office religieux à la cathédrale Saint-Bénigne et des allocutions officielles à l'Hôtel de Ville.

L'ancienne splendeur du vignoble dijonnais


Devant les premiers arrivés, l'historien Guillaume Grillon, membre du Cabinet d’études historiques de Pierre en Vigne, a proposé la conférence «Grandeur et splendeur du vignoble du Dijonnois».

Dans l'assistance, se trouvaient notamment Pierre Derey, vigneron à Couchey et président de l'association de secours mutuel des vignerons de Dijon, Yann Juban, directeur général adjoint de l'OIV, Franck Robine, préfet de la Côte-d'Or, Gilles Carré (sans étiquette), maire de Couchey, Jean-François Verpillot (sans étiquette), maire de Marsannay-la-Côte, ainsi que des élus municipaux dijonnais : Cathy Du Tertre (Modem), Fabien Robert (EC) et Karine Savina (GE) pour la majorité, Emmanuel Bichot (LR) et Laurence Gerbet (NC) pour l'opposition.

Homélie musicale


Les différentes confréries œnogastronomiques – association de Saint-Vincent de Dijon en tête – ont ensuite effectué une brève procession de Saint-Philibert à Saint-Bénigne où la messe a été célébrée par le père Didier Gonneaud.

Durant son homélie, le curé de la paroisse a tissé des correspondances entre la musique et le vin : «musique et vin ont en commun d'être à la fois puissants et fragiles. Puissants parce qu'ils éveillent en nous des choses inattendues, ils permettent de se retrouver en communiant dans la même force vitale. Fragiles : la musique peut être criarde, casser les oreilles, comme on dit, et le vin peut faire des dégâts».

«L'homme est responsable de ce double mouvement par lequel le vin et la musique nous apportent le meilleur et, nous l'espérons, le moins possible apporter le pire», a-t-il nuancé.

«Le vin et la musique n'existent pas naturellement, c'est l'homme, par son génie, par sa patience, par son inventivité a fait surgir des profondeurs de la Création la vigne qui ne donnait pas d'elle-même le bon vin. C'est l'alliance de l'intelligence de l'homme et de la Création qui permet cette merveille qui réjouit le cœur et qui nous rassemble, un bon vin», a développé le père Didier Gonneaud.

L'homme d'église a laissé la parole à la musique de l'organiste Frédéric Mayeur qui a proposé des improvisations superbes et émouvantes sur le thème des saisons qui rythment la vie des vignerons.

Les travaux de restauration du grand orgue de la cathédrale, financés par l’État, seront terminés à l'automne prochain mais l'instrument se révèle déjà en capacité d'emplir la cathédrale de ses sonorités puissantes.

Le vigneron Pierre Derey a ensuite versé dans le tastevin un peu de mercurey blanc 2018, un vin devenant «le symbole de l'amour de Dieu à travers l'eucharistie», comme l'a souligné le curé.

François Rebsamen porte la statuette du saint Vincent de Dijon


La messe terminée, les confréries ont quitté la cathédrale pour se préparer à défiler dans les rues de Dijon. Alors que Pierre Derey était chargé des cadeaux protocolaires à remettre par la suite, il a proposé à François Rebsamen (PS, FP), maire de Dijon, ayant rejoint les groupes sur le parvis de la cathédrale, de porter à sa place la statuette de saint Vincent, sculptée par Henri Vincenot.

Fabien Robert en porteur de bannière et François Rebsamen en porteur de saint ont alors pris la tête du défilé, suivis par les confréries et quelques Dijonnais ayant rejoint les groupes. Une centaine de personnes sont ainsi arrivées dans la salle de Flore du palais des ducs de Bourgogne.

Les vignerons de Couchey offrent une pièce de vin aux aînés dijonnais


Le maire de Dijon a salué le «formidable succès populaire» de la Saint-Vincent tournante de Couchey. En présence de Denis Fournier, président du comité d'organisation, Pierre Derey a annoncé que, pour remercier la Ville de sa contribution à l'organisation de la fête viticole, les vignerons offriront une pièce de 228 litres de marsannay «les Champs-Perdrix» 2017 pour le repas des aînés afin de permettre aux seniors de goûter ce fleuron du vignoble dijonnais.

À noter que, depuis 1981, Pierre Derey exploite des parcelles situées sur la commune de Dijon dont les fameux «Marcs d'or».

Un dossier pour décrocher un «Bourgogne Dijon»


Par ailleurs président de la Métropole, François Rebsamen a rappelé que la collectivité est engagée «dans une dynamique de reconquête du vignoble dijonnais». Cela sous le regard de Fabian Ruinet (LR), maire de Talant, ayant rejoint l'assemblée ainsi que plusieurs élus dijonnais.

À l'échelle de la métropole, 300 hectares sont classés en AOC Bourgogne. Des terres pouvant donc être converties à la culture de la vigne. «Les retours sur les premiers vins sont très bons», a indiqué François Rebsamen, «il y a certains secteurs qui sont aussi prestigieux et qualitatifs que la côte de Nuits».

Pour accompagner cette «reconquête», un dossier a été établi pour obtenir une appellation «Bourgogne Dijon» qui pourrait alors s'afficher aux côtés d'autres appellations régionales récentes comme «Bourgogne Côte-d'Or».

Une Association de promotion du Bourgogne Dijon a été créée, elle est présidée par Jean-Luc Theuret. Le dossier est en cours d'instruction au niveau régional avant les étapes du stade national de l'INAO puis du ministère de l'Agriculture (lire le communiqué).

Remise du livre «Couchey, du vignoble insoumis à la reconnaissance»


Lors de ce temps officiel, André Vallogne, secrétaire de l'association de secours mutuel des vignerons de Dijon, a remis au préfet de la Côte-d'Or et au maire de Dijon un exemplaire du livre de Roland Bugada et Nicole Lamaille «Couchey, du vignoble insoumis à la reconnaissance» (Z'est éditions).

Le traditionnel ban bourguignon a ponctué les allocutions avant que les participants ne partagent le traditionnel verre de l'amitié avec, au choix, un jus de fruits ou un kir.

Jean-Christophe Tardivon

Les «loups de Couchey» ont accueilli la Saint-Vincent tournante 2023


L'ambiance de la Saint-Vincent tournante de Couchey