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19/01/2022 03:29

BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ : SNCF Réseau met en oeuvre en 2022 un programme d'investissement qui «rattrape le retard qui avait été pris sur le réseau ferroviaire existant»

L'opérateur ferroviaire, la Région Bourgogne-Franche-Comté, l’État et l'Union européenne additionnent leurs forces pour financer 307 millions d'euros de travaux en 2022 selon trois priorités :  la sécurité, la régularité et l'innovation. Le directeur territorial Jérôme Grand a listé les chantiers ce mardi 18 janvier à Dijon.
Sur les 2,8 milliards d'euros du programme d'investissements que SNCF Réseau pilotera au niveau national en 2022, 307 millions d'euros seront attribués aux lignes de Bourgogne-Franche-Comté – «tous les types de lignes», souligne-t-on chez l'opérateur ferroviaire – dont 123 millions d'euros apportés principalement par l’État et la Région Bourgogne-Franche-Comté ainsi que, en complément, par l'Union européenne.

Ce mardi 18 janvier 2021, Jérôme Grand, directeur territorial Bourgogne-Franche-Comté SNCF Réseau, a présenté les investissements en Bourgogne-Franche-Comté en compagnie de Michel Neugnot (PS), premier vice-président du conseil régional, et de Fabien Sudry, préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté.

Après une année «exceptionnelle» en 2021, les investissements conduits en 2022 reprennent une trajectoire «normale» tout en restant à un niveau très sensiblement supérieur à ce qui se faisait auparavant.

Modernisation de la ligne Paris-Lyon pour passer de 13 à 16 trains par heure d'ici novembre 2024, rénovation des voies et caténaires et limitation des heurts avec les animaux sont au programme sans oublier l'enjeu de maîtriser la végétation sans recourir au glyphosate.

SNCF Réseau est «un des investisseurs publics les plus importants»


En 2021, SNCR Réseau a réalisé 97% des travaux qui étaient prévus malgré l'épidémie de la Covid-19 et malgré les pertes du groupe SNCF. Les réalisations marquantes furent la ligne des Horlogers avec 55 millions d'euros de travaux, la mise en accessibilité de la gare de Dijon avec 39,4 millions d'euros (lire notre article) ou encore les travaux sur la ligne Laroches-Migennes-Auxerre avec 44 millions d'euros.

Pour sa part, Michel Neugnot salue les 3.600 collaborateurs de l'opérateur qui, en 2021, ont «continué de faire tourner la machine économique» et souligne des investissement qui «confortent toutes les industries qui travaillent dans le domaine». Selon l'élu régional, la part d'entreprises locales impliquées dans les chantiers de SNCF Réseau est trois fois plus importante en Bourgogne-Franche-Comté que la moyenne nationale.

À son tour, Fabien Sudry considère que SNCF Réseau est «un des investisseurs publics les plus importants de notre territoire». Le préfet se félicite «de la coopération solide associant la Région, SNCF Réseau et les services de l’État».

En dehors du programme d'investissements, chaque année SNCF Réseau consacre également 100 millions d'euros pour la maintenance quotidienne du réseau ferroviaire.

«Notre programme d'investissements 2022 concernent tous les types de lignes»


En 2022, seront réalisés 31 chantiers de plus d'un million d'euros avec trois priorités : la sécurité (130 millions d'euros), la régularité (144 millions d'euros) et l'innovation (5 millions d'euros). L'approche se fait en trois niveaux : les lignes à grande vitesse, le réseau structurant (les lignes les plus circulées en dehors des LGV) et les dessertes fines (ou circulent les TER).

«Notre programme d'investissements 2022 concernent tous les types de lignes, que ce soit les toutes petites lignes ou les lignes à grande vitesse», signale Jérôme Grand.

«Le besoin de modernisation de l'infrastructure est important. Les financements de l’État, de la Région et de SNCF Réseau sont important et permettent de réaliser ce programme qui rattrape le retard qui avait été pris sur le réseau [ferroviaire] existant. On sait que, pendant une trentaine d'années, beaucoup d'argent a été mis sur les créations de lignes à grande vitesse et un peu moins sur le réseau existant», ajoute le directeur territorial.

25% de trains en plus sans doubler la ligne Paris-Lyon


La ligne à grande vitesse Paris-Lyon a fêté ses 40 ans en 2021. «Il est temps de poursuivre les travaux de modernisation de la voie pour remplacer les rails et le ballast», confie Jérôme Grand. Pour cela, 45 millions d'euros seront investis dans l'Yonne.

Au-delà, 102,6 millions d'euros serviront à renouveler la signalisation de cette ligne dans le cadre d'un programme pluriannuel de plus de 500 millions d'euros cofinancé par l’État et l'Union européenne.

Cela permettra de passer de 13 trains à 16 trains à l'heure soit un gain de 25% de la capacité de la ligne sans réaliser d'infrastructure nouvelle. «C'est une voie d'innovation et de progrès», assure Jérôme Grand.

83% de trains arrivant à l'heure


«Si on veut que le train soit choisi comme mode de transport, il faut que les trains soient à l'heure», indique Jérôme Grand tandis que Michel Neugnot précise qu'en moyenne, en Bourgogne-Franche-Comté, la régularité s'est améliorer de 4 points en 2021, passant de 79% à 83% de trains arrivant à l'heure, ce qui est «au-dessus de la moyenne nationale».

144 millions d'euros seront consacrés à des travaux améliorant la régularité comme l'installation du système de communication sans fil GSM-R pour mieux gérer les incidents sur la ligne du Revermont.

Des retards dus aux animaux sur les voies


En 2021, en partenariat avec les fédérations de chasseurs, SNCF Réseau a réalisé un diagnostic des secteurs les plus concernés par les heurts d'animaux sauvages. En 2022, des dispositifs seront mis en place pour limiter ces heurts.

Concernant les animaux d'élevage, un partenariat avec la chambre d'agriculture de la Côte-d'Or a été établi pour envisager les moyens de limiter leur divagation.

En 2021, les heurts d'animaux sauvages ont généré 111 incidents, impactant 647 et provoquant 313 heures de retard. Les divagations d'animaux d'élevage ont généré 79 incidents, impactant 238 trains et provoquant 103 heures de retard.

La fin du recours au glyphosate


Conformément à ses engagements pris deux ans plus tôt, SNCF Réseau n'utilisera plus de glyphosate. Cet herbicide controversé sera remplacé par des moyens mécaniques, de l'écopâturage et un «herbicide de biocontrôle». Celui-ci est composé à 95% d'acide pélargonique, d'origine végétale (l'huile de Pélargonium), ainsi que d'un herbicide de synthèse, à action préventive, de la famille des sulfonylurées, principalement le flazasulfuron.

Au niveau national, SNCF Réseau estime à 100 millions d'euros le surcoût lié à ces alternatives au glyphosate. Une facture prise en charge par l’État via le plan de relance.

Automatiser des passages à niveaux


Un programme de 3,8 millions d'euros est dédié aux travaux concernant les passages à niveau. Cette année, la Côte-d'Or ne figure pas au planning. En revanche, plusieurs chantiers concerneront la Saône-et-Loire.

Il s'agira principalement d'automatisation de passages à niveaux encore signalés par une croix de Saint-André et de réfection du platelage permettant le franchissement des véhicules.

L'amélioration de la visibilité des barrières se poursuivra ainsi que l'apposition de stickers «barrière cassable» puisqu'il est recommandé de s'échapper, si besoin est, par l'avant en percutant les barrières faites pour se briser dans ce cas.

De plus, entre Dijon et Mâcon, ont été identifiés des «points noirs» concernant le bruit engendré par le trafic ferroviaire. Dans le cadre de France Relance, 7 millions d'euros seront affecté pour mener des travaux d'isolation acoustique de façades auprès de riverains.

Jean-Christophe Tardivon

Le dossier de SNCF Réseau sur les travaux et projets en Bourgogne-Franche-Comté en 2022