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31/08/2022 20:33

ÉDUCATION : L'encadrement des élèves s'améliore dans l'académie de Dijon

Le recteur Pierre N’Gahane a présenté ce mercredi 31 août les orientations de la rentrée académique en Bourgogne. «Faites votre révolution copernicienne» a-t-il lancé à destination des enseignants.
En Bourgogne, 260.408 élèves retournent en classe à l'occasion de la rentrée scolaire de l'année 2022-2023, dont 8.807 élèves en situation de handicap. Enseignements public et privé confondus, ils sont 134.705 dans les écoles, 72.569 dans les collèges et 53.134 dans les lycées. 19.795 enseignants sont prêts à les accueillir.

Ce mercredi 31 août 2022, pour sa première rentrée depuis sa prise de fonction au printemps dernier (lire notre article), Pierre N’Gahane, recteur de l'académie de Dijon, a présenté les orientations de la rentrée académique, secondé par la secrétaire générale du rectorat et les directeurs académiques des services départementaux de l’Éducation nationale.


Au cours de la journée, le recteur a martelé un message en direction des chefs d'établissement et des enseignants : «faites votre révolution copernicienne, poussez les lignes, trouvez des bonnes solutions, que ce soit pour un meilleur apprentissage de nos élèves ou que ce soit pour leur insertion professionnel».

«Construisons ensemble une école engagée»


La rentrée scolaire 2022-2023 s'effectue dans un contexte politique particulier : si Emmanuel Macron a été réélu pour une nouvelle mandature, Jean-Michel Blanquer a dû laisser son maroquin à Pap Ndiaye, nouveau ministre de l’Éducation nationale.

Pour battre en brèche les critiques sur la verticalité de l'administration du système éducatif, le président de la République lui-même a indiqué une feuille de route à s'adressant aux recteurs à la Sorbonne le 25 août dernier et le ministre a lancé le mot d'ordre «Construisons ensemble une école engagée».

«Moins de postes non pourvus que les années précédentes»


«On peut dire que ce sera une rentrée sereine, certainement meilleure que les rentrées précédentes dans le mesure où nous avons moins de postes non pourvus que les années précédentes», indique le recteur de l'académie de Dijon.

«Nous aurons très clairement un professeur devant chaque classe», assure-t-il même si, «à certains endroits, sur certaines matières, il manquera toujours deux heures de techno à pourvoir sur certains territoires».

«Nous y travaillons tout le temps. Les services du rectorat se sont mis à la tâche pour trouver ces ressources, nous avons même de manière très marginale fait appel à Pôle Emploi», rappelle-t-il en précisant que le «jobdating» organisé avec Pôle Emploi – et sur lequel certains commentateurs avaient polémiqué – n'en était pas un. Il s'agissait plutôt d'un processus de «pré-recrutement».

Alors que le rectorat anticipait en juin un besoin de cinquante contractuels, à la faveur de résultats favorables aux concours et d'une affectation de temps plein plus importante que prévue, seuls une dizaine de contractuels ont été recrutés pour aborder la rentrée scolaire.

Ils ont suivi une formation à distance puis deux journées d'accueil avant d'être reçus par les chefs d'établissement lors de la pré-rentrée. Dans la durée, ils recevront une formation disciplinaire et seront accompagnés par un tuteur, en principe issu du même établissement que celui de leur affectation.

Des taux de contractuels bien inférieurs à la moyenne nationale


Globalement, les contractuels viennent en renfort des 570 enseignants titulaires composant, eux, une brigade de remplacement.

En incluant les CDI, 397 contractuels ont été renouvelés cette année en Bourgogne. Ainsi, l'académie de Dijon mobilise proportionnellement moins de contractuels que dans l'ensemble de la France avec des taux de 0,02% dans le premier degré et 3% dans le second degré (soit 286 CDD) contre, respectivement 1% et 8% au niveau national.

Le rectorat indique travailler sur l'accompagnement jusqu'au concours des contractuels enseignant dans des métiers rares afin de les conserver dans les ressources enseignantes.

Les disciplines en tension sont l'éducation, l'anglais, l'histoire-géographique, les lettres-histoire-géographie et la technologie.

Une feuille de route des ressources humaines


Gérant un budget de 1,6 milliard d'euros, l'académie mobilise quelques 20.000 enseignants et 6.000 personnels administratifs. «Chaque académie a arrêté une feuille de route des ressources humaines, elle est déclinée de la manière la plus exigeante, la plus structurée pour continuer à rendre attractifs les métiers d'enseignants», assure Pierre N’Gahane alors que l'exécutif national a fait de l'attractivité des métiers éducatifs un enjeu.

Pour accompagner l'évolution des enseignants, six conseillers de ressources humaines ont été mis en place dans l'académie et le rectorat proposera régulièrement des «rendez-vous de carrière».

Concernant la rémunération, une «revalorisation exceptionnelle» de 3,5% du point d'indice a été décidée par le gouvernement. Le ministère a pour projet que les nouveaux enseignants ne puissent pas toucher moins de 2.000 euros net par mois avec une hausse systématique de 10% pour les enseignants.

Il sera possible d'aller jusqu'à 20% pour ceux qui s'engageront dans des projets spécifiques concernant notamment l'accompagnement des élèves.

Le recteur refuse le «pas de vague»


Autre point concernant les conditions de travail : le recteur assure son «refus du 'pas de vague'». L'expression renvoie aux critiques concernant l'administration de l’Éducation nationale, soupçonnée d'avoir tendance à enterrer les atteintes aux enseignants.

Le représentant du ministère martèle que son seul souci concerne «la protection de notre personnel» : «chaque atteinte aux personnes, aux biens, chaque violence, chaque atteinte aux valeurs de la République devra être prise en compte et traitée avec la plus grande vigilance qui soit. Nos personnels doivent travailler dans des conditions de sécurité».

«On ne se satisfait pas de la baisse d'effectif»


La baisse démographique se poursuit avec des effectifs qui diminuent globalement de 1,5% (-1,8% dans le second degré), ce qui représente 3.362 élèves de moins qu'à la rentrée 2022 à l'échelle de l'académie.

Même si le nombre d'enseignants diminue lui aussi – passant de 20.139 à  19.795 - les taux d'encadrement augmentent. Dans le premier degré, il s'établit à 6,35 professeurs pour 100 élèves dans le premier degré (6,24 en 2021) contre 5,94 en moyenne nationale. Dans les collèges, il oscille entre 1,249 et 1,377. Dans les lycées des voies générale et technologique, il est de 1,344 et dans la voie professionnelle de 2,441.

«On va pouvoir travailler dans de meilleures conditions», se félicite le recteur qui envisage de poursuivre le dédoublement des classes dans les grandes sections de maternelles des réseaux d'éducation prioritaire. L'objectif étant atteint pour le CP et le CE1.

«On ne se satisfait pas de la baisse d'effectif», nuance toutefois le recteur. «On ne se contente pas de maintenir les moyens, on a bénéficié de moyens supplémentaires pour poursuivre le travail sur les moyens fondamentaux», renchérit Pascale Coq, DASEN de la Côte-d'Or.

Dans l'académie, des personnels représentant 185 équivalent temps plein sont affectés dans des collèges et lycées en vue de faire de la différenciation progressive des moyens en fonction des territoires.

La prévention de l'illettrisme


Le recteur attire l'attention sur «l'enjeu majeur de la prévention de l’illettrisme». Le taux d'illettrisme oscille autour de 8% dans la Côte-d'Or et dans la Saône-et-Loire et autour de 10% dans la Nièvre et dans l'Yonne alors que la moyenne nationale est de 7%.

Une mission a été confiée à deux inspecteur académique afin de déployer un plan d'action dès la rentrée 2022.

Un «kit de prévention de l'illettrisme» a été distribué dans tous les établissements avec des conseils pédagogiques. Les parcours d'élèves illettrés sont analysés notamment pour alerter les enseignants du premier degré. Un travail est mené avec l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme.

Le lancement du plan d'action de lutte contre l'illettrisme aura lieu le 8 septembre prochain avec la mise en place d'un quart d'heure de lecture ce jour-là.

«La question du temps plein des AESH est posée sur la table»


En ce qui concerne «l'école inclusive», le nombre d'élèves en situation de handicap accueillis en milieu conventionnel augmente, passant en dix de 5.600 à 8.000. «On doit avoir cette attention pour les personnes les plus en difficulté», note le recteur.

Sur les 272 classes ULIS, 8 ont été créées cette année. Sur les 20 unités autisme, 2 ont été créées cette année.

3.200 personnes (AESH) accompagnent ces élèves, représentant 1.822 équivalents temps plein.

«La question du temps plein [des AESH] est posée sur la table», reconnaît  Pierre N’Gahane. «Dans sa construction originelle, c'était un appoint avec des profils de gens qui ne souhaitaient pas forcément avoir au départ des temps plein.»

La possibilité de cumuler avec un poste d'assistant d'éducation (AED) ou des emplois dans des collectivités territoriales commençant à trouver ses limites, le ministère réfléchirait à une approche plus professionnalisée. «On change de braquet parce qu'avec l'effet de volume, certains en fond de vrais métiers», analyse le recteur.

Faire en sorte que les élèves soient «ouverts aux enjeux de la professionnalisation»


«Le président de la République a souhaité nous bousculer», relaie le recteur qui appelle les chefs d'établissement et les enseignants à «faire preuve d'imagination et d'invention». «Si on veut créer cette école du futur, il faut que l'on soit en capacité de nous remettre en question. (…) Il s'agira de projets d'établissement, on va laisser les intelligences collectives s'exprimer et on va les accompagner y compris avec un risque d'erreur que nous assumons. Pour pouvoir innover, il faut prendre des risques.»

Selon le recteur, les efforts réformateurs du ministère devraient à présent sur porter sur le collège avec l'objectif de «faire de la classe charnière de sixième une classe tremplin pour aborder la suite». Il s'agirait de faire ne sorte que les élèves de la 5ème à la 3ème puissent être «ouverts aux enjeux de la professionnalisation» notamment par des journées découverte des entreprises ou des mini-stages.

Alors qu'un tiers des collégiens choisissent la filière professionnels, les taux d'employabilité s'inscrivent à 40% deux ans après le CAP et à 55% deux ans après le bac pro.

Le recteur incite donc à poursuivre les expérimentations qui «donnent de bons résultats» comme les écoles bilingues où au moins trois heures d'un enseignement classique est effectué dans une langue étrangère.

Un nouvel outil numérique pour l'enseignement à distance


Sur la question des chauffeurs de ramassage scolaire, le recteur rappelle le dialogue avec la présidente de Région : «les services seront tenus» (lire notre article).

Alors que les autorités sanitaires anticipent une nouvelle vague épidémique de la Covid-19 à l'automne, le masque n'est pas de rigueur et le contact tracing est calqué sur les dispositions du reste de la société.

En revanche, en cas de nécessité, les plans de continuité pédagogique et administrative sont toujours actionnés. «Le choix de l’Éducation nationale est de maintenir au maximum les élèves dans les classes», assure le recteur.

Actualisé le 2 septembre 2022 :

Toutefois, le ministère a prévu de mettre à disposition des professeurs un nouvel outil numérique d'enseignement à distance, appelé «Classe virtuelle», qui remplace «Ma classe à la maison» du CNED. Selon le rectorat, le ministère a effectivement souhaité «se doter d’une nouvelle solution de classes virtuelles pleinement souveraine, basée sur un logiciel libre éprouvé et un hébergement industriel français conforme à la nouvelle doctrine de l’État en matière de cloud». Il est disponible sur la plateforme apps.education.fr.

Ouvertures provisoires de classes en Côte-d'Or


Dans une démarche pionnière, les services académiques de Côte-d'Or ont effectué un comptage des élèves en amont de la rentrée afin de procéder à des subtils ajustements de la carte scolaire. Un tel comptage est, dans les trois autres départements, réalisé le jour de la rentrée pour donner des résultats quelques jours plus tard.

En Côte-d'Or donc, cinq ouvertures provisoires de classes sont prononcées et une fermeture de classe est annulée (lire le communiqué).

Jean-Christophe Tardivon

Le recteur de l'académie de Dijon a suivi la pré-rentrée au lycée Marey


Les mesures de la rentrée scolaire en Côte-d'Or


Le dossier du rectorat de l'académie de Dijon sur la rentrée scolaire 2022-2023



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