Le Maire de Rouen est candidat pour devenir le numéro un du PS. Avec des soutiens de poids au niveau national. Et en Bourgogne – Franche-Comté ceux de Marie-Guite Dufay, ou encore de Nathalie Koenders et Océane Charret Godard qui a organisé sa venue à Dijon. Nicolas Mayer-Rossignol se confie dans une interview.
Que reprochez-vous à Olivier Faure ?
NICOLAS MAYER-ROSSIGNOL : «Sur le plan personnel absolument rien. Ce n’est pas combat de personnes. Mais Olivier Faure est le 1er secrétaire du PS et il est donc comptable des mauvais chiffres et des défaites qui s’accumulent. Il y a dix ans, le PS comptait 200.000 adhérents. Quand Olivier Faure a pris le parti, ils étaient 60.000 et aujourd’hui ils ne sont plus que 20.000.
Est-ce qu’on a gagné les élections sous la direction d’Olivier Faure ? Non, on les a perdues et même s’il n’est pas responsable de tout, ce serait malhonnête de dire qu’il n'y est pour rien. Quand le PSG ou Marseille perdent cinq matches de suite, quand la spirale des défaites s’installe, l’entraîneur est dans le collimateur et parfois pour ne pas dire tout le temps, il saute. La vérité c’est que le PS a dérivé et qu’il s’est éloigné de ses militants et de ses électeurs…»
Que voulez-vous incarner avec votre texte de «Refondations de la gauche social-écologique» ?
«Entre Olivier Faure d’un côté et Hélène Geoffroy de l’autre, avec mes soutiens nous voulons incarner une voie centrale. Et je suis convaincu que le match n’est pas joué, car les militants veulent tourner la page. Le match est donc très ouvert».
Quels sont vos principaux soutiens ?
«Valérie Rabault, Carole Delga la Présidente de la Région Occitanie, Marie-Guite Dufay, la Présidente de la Bourgogne – Franche-Comté, Anne Hidalgo, mais aussi à Dijon Nathalie Koenders, la 1ère adjointe au Maire de Dijon, ou Océane Charret-Gordard, vice-présidente de la Région. Mais il y a aussi des hommes, comme l’ancien Ministre Patrick Kanner… J’ai des soutiens partout en France. Ca tombe bien, car je pense que la refondation du Parti Socialiste doit venir des territoires, là où nous avons obtenu des victoires».
Quel regard portez vous sur l’accord avec LFI et la création de la NUPES ?
«Il s’agissait d’un accord purement électorale. On venait de prendre une déculottée à la Présidentielle. C’est un accord qui n’a pas été gagnant. La gauche n’a pas gagné, Monsieur Mélenchon n’est pas devenu Premier Ministre. Le sujet ce n’est plus la NUPES…»
C’est quoi le sujet alors ?
«Plus personne ne sait ce que propose le PS. Il y a nécessité de remettre le PS au cœur de la gauche. C’est notre combat. Nous voulons remettre le PS au cœur. Car si on ne fait rien, on va vers une extinction du PS. Aujourd’hui, il y a trois blocs en France. L’extrême droite qui progresse. Le bloc Macron qui se maintient même s’il n’a plus la majorité absolue à l’Assemblée Nationale. Et le troisième bloc, le plus faible, c’est celui de la gauche. Pourquoi ? Parce qu’on a un problème de ligne, qui n’est pas claire. Il faut remettre le Parti Socialiste au travail. Que les militants travaillent et qu’on les entende».
Carole Delga qui vous soutient, a aussi signé le manifeste de Bernard Cazeneuve…
«Ce n’est pas un problème. Il a le profil d’un homme d’Etat, mais il a fait le choix de sortir du PS. Attention, le congrès du PS ce n’est pas la Présidentielle. La vérité aujourd’hui c’est que la gauche n’a pas de candidat crédible et le PS encore mois. C’est pour cela qu’il faut se remettre au travail et replacer le PS au centre de gravité de la gauche. On a des hommes et des femmes qui font du bon travail dans les collectivités»
Recueilli par
Alain BOLLERY
Les militants du PS sont appelés à voter le 12 janvier pour un des trois textes proposés et le 19 janvier pour élire leur 1er secrétaire.
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