Le Département a analysé les 13.000 réponses faites par les élèves sur leur vie au sein de leur collège et sur leurs aspirations, une enquête qui s'inscrit dans «une formation du futur citoyen». Ce mardi 27 mai, à Dijon, en présentant les résultats, François Sauvadet a noté que les collégiens exprimaient «une vraie conscience environnementale».
Le conseil départemental de la Côte-d'Or a donné la parole aux élèves des collèges du secteur public et de l'enseignement catholique pour réaliser une «Grande Enquête», du 29 janvier au 18 avril derniers.
Les résultats ont été présentés à la presse, ce mardi 27 mai 2025, au Zénith de Dijon tandis que 2.000 collégiens ont été invités à suivre la restitution de l'enquête sous la forme d'un show qui a suscité leur enthousiasme.
Le principal enseignement tient en deux nombres : 55% des collégiens ont répondu et 92,1% d'entre eux expriment un sentiment de bien-être dans leur environnement éducatif, relevant de l’Éducation nationale pour la partie pédagogique et de la collectivité pour l'entretien des bâtiments et la cantine.
La présentation s'est déroulée avec la participation de David Muller, directaur académique des services de l’Éducation nationale en Côte-d'Or (DASEN 21), et Pascal Lhoste, directeur diocésain de l'enseignement catholique en Côte-d'Or, ainsi qu'en présence du DJ Joseph Kamel, de l'arbitre international Clément Turpin et du chef Takashi Kinoshita.
La participation a bondi depuis 2019
«Nous avons consulté les collégiens pour savoir ce qu'ils pensent de leur environnement et quels sont leurs sujets de préoccupations ou leurs envies», rappelle François Sauvadet (UDI), président du Département de la Côte-d'Or.
La participation a bondi depuis la première enquête menée en 2019 à laquelle 3.000 élèves avaient répondu. Cette fois, 13.000 élèves parmi les 23.500 collégiens côte-d'oriens ont répondu au questionnaire, porté, dans chaque établissement, par les deux membres élus au Conseil départemental jeunes.
Les thèmes portaient sur l'éducation et le collège de demain, l'environnement et l'innovation, la citoyenneté, la démocratie et l'Europe ainsi que sur la culture, le sport et le cadre de vie.
L'enquête s'inscrit dans «une formation du futur citoyen»
Se disant «très heureux du taux de participation», François Sauvadet déclare que «s'occuper de nos jeunes, ce n'est pas un coup de comm' ; leur donner les clés de l'avenir, c'est rendre service à la nation toute entière».
Selon Catherine Louis (LCOP), l'enquête présente des résultats homogènes entre le secteur public et l'enseignement catholique. La vice-présidente du Département constate tout au plus des variations sensibles entre le monde urbain et le monde rural.
Pour David Muller, une telle enquête s'inscrit dans «une formation du futur citoyen» : «c'est une ambition forte que nourrit l'école de former nos jeunes élèves à exercer une conscience éclairée de leur citoyenneté de demain».
Public ou privé, «c'est le même jeune», considère Pascal Lhoste, «il n'y a pas de différence». Le directeur diocésain souligne «le regard que portent les jeunes, à la fois sur l'environnement scolaire et l'environnement au sens large».
«L'intérêt est d'ouvrir les jeunes à bien autre chose qu'uniquement leur environnement scolaire», poursuit Pascal Lhoste, «pour qu'ils participent à construire demain un monde meilleur et un monde de paix».
Le satisfecit des conseillers départementaux jeunes
Du côté des conseillers départementaux jeunes présents, les expressions sont unanimes tout d'abord pour applaudir le principe de l'enquête, ensuite pour accorder un satisfecit concernant l'environnement éducatif dans les collèges et, surtout, valoriser leur expérience de «CDJ».
«Être conseiller départemental jeune, c'est oser faire ce que leurs camarades n'oseraient pas faire», glisse Clément Turpin à ce sujet. Le matin, avec Mohamed Antar et Émilien, pour le Département, et Céline Schmitt, pour l’Éducation nationale, l'arbitre international a échangé durant deux heures avec les «CDJ» sur le thème de l'audace.
À la suite de l'enquête de 2019, mille arbres ont été plantés dans les collèges
À la suite de l'enquête de 2019 qui laissait poindre une sensibilité environnementale parmi les élèves, la collectivité avait lancé un plan de végétalisation des cours de collège.
«On a souhaité que les jeunes soient associés à la définition du programme pour leur propre environnement», précise François Sauvadet qui annonce que le millième arbre de ce plan sera prochaine planté au collège d'Arnay-le-Duc.
Les collégiens expriment «une vraie conscience environnementale»
«Plus de 92% de jeunes se sentent bien dans leur collège», souligne François Sauvadet, «il y a un ancrage territorial très fort, un sentiment d'appartenance». «C'est pour ça que nous ne voudrons fermer aucun collège tant que les conditions pédagogiques ne sont pas remises en cause.»
«Certains collèges sont petits par le nombre [d'élèves] mais ils assurent tous une grande mission, de pouvoir accéder à l'éducation près de chez soi», insiste le centriste. «Quand on ferme un collège, on accélère un désert.»
Les réponses indiquent que les collégiens souhaitent avoir «davantage de produits locaux» aux menus de la restauration scolaire. «Certains collèges atteignent 80% de produits locaux et bio», glisse François Sauvadet.
«Tout le monde parle de la souveraineté alimentaire et parfois certains oublient qu'à la source de notre alimentation, il y a des agriculteurs», souligne le centriste.
Catherine Louis signale que les élèves ont été particulièrement sensibles aux travaux portant sur la désimperméabilisation des cours.
«Beaucoup de jeunes considèrent que l'environnement est protégé en Côte-d'Or», poursuit le président du Département en notant 74% de réponses favorables concernant la préservation de la biodiversité et 63% de collégiens indiquant l'importance de la ressource en eau. «Il y a une vraie conscience environnementale», résume-t-il.
«Apprendre à nos jeunes à détecter les fausses informations»
La nouveauté de l'enquête concerne les outils numériques. En particulier, l'usage des smartphones s'est grandement répandu dans les familles entre 2019 et 2024. En particulier, l'accès aux contenus diffusés sur Internet, le recours aux médias sociaux et le déploiement de l'intelligence artificielle générative entraînent des problématiques nouvelles.
Au grand étonnement de François Sauvadet, 84% des jeunes disent avoir confiance dans les contenu. L'ancien journaliste de profession considère donc qu'un travail de préventiont à mener pour «apprendre à nos jeunes à vérifier leurs sources et à détecter les fausses informations». D'où une demande aux conseillers départementaux jeunes de faire des propositions en ce sens.
Le responsable de l'exécutif côte-d'orien signale que le Département a déjà été «victime d'une cyber-attaque d'origine russe». «On a résisté parce qu'on a mis des pare-feux.»
«Il faut qu'il y ait une éducation à l'intelligence artificiel» insiste-t-il en s'adressant au représentant de l’Éducation nationale. «Il ne faudra pas se laisser dominer par l'intelligence artificielle générative.»
D'autres points de vigilance de la collectivité concernent les situations de violence et le harcèlement à l'école. Le président du Département annonce donc particulièrement «intensifier les actions sur le cyber-harcèlement».
«L'objectif, c'est vraiment que les jeunes se voient un avenir en Côte-d'Or»
Au regard des excellents résultats de certaines catégories, les 64% de satisfaction concernant les équipements sportifs dans les collèges apparaissent sensiblement en retrait. «C'est plus qu'en 2019», note toutefois François Sauvadet. «Il faut les encourager à explorer leurs passions.»
«Il y a des progrès réalisés depuis 2019», synthétise François Sauvadet, surtout dans un contexte d'augmentation de la participation. «Les jeunes ils nous demandent de poursuivre les efforts qui sont assurés par le conseil départemental», insiste Catherine Louis.
L'intérêt pour l'environnement, l'alimentation à partir de produits locaux, «l'image de la Côte-d'Or» constituent autant de «pistes de réflexion» pour l'exécutif. «Je me donne trois ans pour agir concrètement sur les aspirations de nos jeunes.»
«L'objectif, c'est vraiment que les jeunes se voient un avenir en Côte-d'Or», souligne François Sauvadet. «Aujourd'hui, il y a un attachement profond à l'environnement où on vit ; c'est très racinaire. Ils se sentent bien partout dans leur collège. C'est une nouveauté. L'aspiration à la qualité de vie est partagée par une génération.»
Jean-Christophe Tardivon
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