Le 26 mars 2012, le MuséoParc Alésia était inauguré notamment par François Sauvadet et Bernard Tschumi, respectivement président du conseil départemental de la Côte-d'Or et architecte originaire de Suisse à la réputation internationale.

Un grand bâtiment circulaire – évoquant l'encerclement des Gaulois par les Romains en 52 avant notre ère – et les fortifications qui l'accompagnent s'est progressivement imposé dans le paysage de l'Auxois.

Dix ans après, à l'intérieur, le centre d'interprétation de la bataille d'Alésia – qui flirtait parfois avec le parc à thème sur les Gaulois – s'est affirmé avec une nouvelle scénographie mise en place en 2021 pour rehausser le curseur sur la dimension archéologique tout en conservant une approche ludique.

«Comprendre notre histoire en restant accessible à tous les publics»

Ce mardi 8 février 2022, Marc Frot (LCOP), vice-président du conseil départemental de la Côte-d'Or et président de la Société Publique Locale MuséoParc Alésia, rappelle qu'en ouvrant ses portes en 2012, le MuséoParc Alésia était devenu «l'un des maillons d'un projet d'aménagement, piloté par le conseil départemental de la Côte-d'Or, implanté sur le vrai lieu de la bataille qui opposa César à Vercingétorix» en ayant pour but «de donner à chacun les clés pour comprendre notre histoire en restant accessible à tous les publics».

Inspiré par la bataille et le territoire, le cabinet de Bernard Tschumi et Véronique Descharrières a donc conçu un bâtiment circulaire, en béton de 52 mètres de diamètre, entièrement vitré et habillé d'une résille de bois en guise de de brise-soleil. La terrasse végétalisée et les espaces verts environnants ont été pensés par le paysagiste Michel Desvigne.

«Un équipement culturel majeur en zone rurale»

Marc Frot revendique le MuséoParc Alésia comme «un lieu de culture et de création qui crée ses propres expositions, qui en accueille d'autres ainsi que spectacles, des créations contemporaines et des concerts».

«Devenir un équipement culturel majeur en zone rurale se cultive au fil des années», estime-t-il. Et de résumer : «le MuséoParc Alésia propose en milieu rural une programmation audacieuse, scientifique et amusante dans un esprit de démocratisation culturelle».

À présent, Marc Frot se réjouit d'entamer la saison des dix ans en prenant appui sur le nouveau parcours : «on a fait table rase du passé, de l'ancienne scénographie. Voilà un beau cadeau d'anniversaire pour le MuséoParc avec un parcours flambant neuf. On va retrouver l'émotion face à la découverte des collections archéologiques».

Initialement, le projet du conseil départemental de la Côte-d'Or prévoyait également la création d'un musée archéologique au niveau de l'oppidum. Cet équipement centré sur la ville gallo-romaine a été remis aux calendes grecques.

Le développement de la nouvelle scénographie tient compte de ce changement de configuration pour intégrer encore plus qu'auparavant les présentations de résultats de fouilles au sein même du centre d'interprétation.

Retrouver la fréquentation de 2019

En dix ans, le centre d'interprétation de la bataille d'Alésia a accueilli 795.000 visiteurs avec un pic à 120.000 la première année qui n'a pas été égalé depuis.  En 2016, un nouveau directeur général, Michel Rouger avait reçu la mission de redynamiser l'équipement. La fréquentation était remontée à 80.000 visiteurs en 2019.

En 2021, l'investissement dans la nouvelle scénographie s'élevait à 3 millions d'euros cofinancés par l’État (1,4 million d'euros), le Département (1,1 million d'euros) et de la Région Bourgogne-Franche-Comté (0,6 millions d'euros). Parallèlement, le Département a engagé un programme pluriannuel de protection et de valorisation des vestiges gallo-romains de l’oppidum pour un montant d’1,2 million d’euros.

En 2022, 150.000 euros ont été fléchés spécifiquement pour les expositions et animations en lien avec les dix ans. Post-crise sanitaire, l'équipe se donne comme objectif de retrouver le niveau de fréquentation de 2019 en comptant sur le retour du public familial.

Comme le signale Marc Frot, «le Muséoparc a atteint l'âge de majorité, on a toujours envie de surprendre et d'atteindre le public pour que chacun puisse passer un bon moment en famille ou entre amis».

Les dix premières années du MuséoParc Alésia

2013 et 2014 : les artisans gaulois sont mis en avant au travers d'animations ainsi que de présentations de résultats de fouilles et de restauration.
2015 : dialogue avec la BD Astérix et la réalité archéologique.
2016 : l'accent est mis sur l'histoire de France racontée par la publicité.
2017 : l'exposition «un Gaulois dans mon cartable» décrypte la présentation des peuples gaulois dans les manuels scolaires.
2018 : focus sur l'image du coq dans le quotidien des Français et son association aux Gaulois.
2019 : exposition sur les les verriers gaulois et animation «Alésia en Playmobil».
2020 : exposition sur l'alimentation des Gaulois et des Romains
2021 : présentation de recherches autour de la construction de bâtiments par les Romains

Pour fêter ses dix ans, le MuséoParc Alésia offre l'entrée aux enfants nés en 2012