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19/05/2023 09:51
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ENVIRONNEMENT : Vincent Lavier interpelle Marie-Guite Dufay au sujet des retenues d'eau de substitution

Le président de la chambre d'agriculture de la Côte-d'Or s'est adressé à la présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, ce mercredi 17 mai, à Ouges, pour la sensibiliser au projet de bassin «le plus vertueux possible» concernant Quetigny.
En marge de l'inauguration de la nouvelle légumerie de la Métropole de Dijon, ce mercredi 17 mai 2023, à Ouges, Vincent Lavier, président de la chambre d'agriculture de la Côte-d'Or, a tenu à faire passer un message à Marie-Guite Dufay (PS), présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, en présence de François Rebsamen (PS, FP), président de la Métropole.

«Je voulais vous dire simplement que le monde agricole saura répondre positivement à cette initiative», débute Vincent Lavier alors que la chambre d'agriculture a participé à la concertation pour définir l'approvisionnement en légumes du nouvel équipement.


Une demande pour stocker «quelques millions de mètres cubes d'eau»


«Il y a un sujet qui est d'une extrême importance pour nous tous», enchaîne rapidement celui qui est membre de la FNSEA, «c'est la sécurisation de l'accès à l'eau».

«On ne demande pas des quantités d'eau phénoménales», glisse-t-il alors que le sujet des grandes retenues d'eau de substitution, appelées «méga bassines» par leurs opposants, est sur le devant de l'actualité depuis les affrontements entre activistes et gendarmes à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), le 25 mars dernier.

Selon la chambre d'agriculture, l'irrigation en Côte-d'Or consomme 5 millions de m3 d'eau par an dont une majorité pour les cultures légumières.

«On a essayé de sécuriser cette quantité d'eau pour une raison principale», expose Vincent Lavier, «comme on est un département en tête de bassin, on est plutôt fragile et vulnérable sur la ressource».

«L'idée que l'on porte, c'est que ces quelques millions de mètres cubes puissent, au final, être stockés. Aujourd'hui, il y a 1,7 million de mètres cubes qui sont stockés, dans trois types de bassins : les anciens bassins de la sucrerie à Aiserey qui ont été réutilisés, les bassins faits suite à la campagne difficiles de 2003 sur la zone de Varois et Saint-Julien et le fameux bassin emblématique de Fauverney qui, à tout points de vue, est un exemple dans la mesure où on ne va pas chercher dans le milieu pour le remplir mais c'est uniquement avec les eaux de ruissellement [NDLR : le bassin stocke 220.000 m3]», développe-il.

«Aujourd'hui, on essaie de porter des projets similaires en fonction des opportunités qui se présentent et de la volonté affichée par les producteurs. On a un projet qui est relativement bien avancé, en coconstruction avec des collectivités territoriales, des agriculteurs et des gens qui font de la réinsertion sur la zone Quetigny-Chevigny-Couternon. Grâce au partenariat qui est développé avec la Métropole et à la volontée affichée politiquement par Antoine Horeau [NDLR : élu socialiste, vice-président de Dijon Métropole et président d'Odivea], on essaie aussi d'aller récupérer des eaux de ruissellement pour alimenter ce bassin de stockage», poursuit-il.

«On n'a qu'un problème : on a deux financeurs potentiels qui sont aujourd'hui le conseil régional et l'agence de l'eau et, malgré le fait qu'on essaie de porter un projet qui soit le plus vertueux possible, on n'arrive pas à rentrer dans toutes les cases. J'espère qu'à terme, on y arrivera car c'est vraiment dans l'intérêt de tout le monde. Sociétalement, je ne pense pas que ce soit un sujet qui fasse problème dont la façon dont il est travaillé», ajoute-t-il.

Une retenue d'eau de substitution pour «sécuriser la production de légumes»


En résumé, selon le président de la chambre d'agriculture, dans un contexte de changement climatique, il s'agit d'une retenue d'eau pour «sécuriser cette production de légumes» car «on ne sait pas encore faire de légumes sans eau».

La retenue d'eau envisagée pourrait stocker 400.000 mètres cubes. En réflexion depuis plusieurs années, le projet concerne les communes de Couternon, Chevigny-Saint-Sauveur et Quetigny ainsi que le centre équestre de Quetigny et huit exploitations agricoles.

À titre de comparaison, dans les Deux-Sèvres, le projet de seize retenues de substitution totalise 6,2 millions de mètres cubes d’eau destinés à des exploitants agricoles.

Le cadre de la Région concernant les financements européens en question


«C'est des financements européens qui sont en cause ?», demande Marie-Guite Dufay. «Ce n'est pas la Région, c'est l'Europe», réagit la présidente d'un exécutif issu d'une coalition socialiste, écologiste, communiste et radicale de gauche.

«Le cadre posé par la Région sur les financements européens est un peu trop restrictif aujourd'hui», estime Vincent Lavier. «La Région fait ce que l'Europe lui demande de faire», rétorque Marie-Guite Dufay.

«On rentre dans le cadre européen, on ne rentre pas dans le cadre de la Région», synthétise Vincent Lavier, «on est en discussion avec Christian Morel [NDLR: élu sans étiquette, vice-président de la Région chargé de l'agriculture], on espère y arriver».

Propos recueillis par Jean-Christophe Tardivon

Une nouvelle légumerie entre «le champ et l'assiette» pour la Métropole de Dijon



Au premier plan, de gauche à droite : Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, François Rebsamen, président de Dijon Métropole, et Vincent Lavier, président de la chambre d'agriculture de la Côte-d'Or


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