Le député Renaissance de la Côte-d'Or est venu soutenir des militants, ce samedi 13 mai, qui ont conduit une opération de boîtage à Dijon. «Six ans d'action ont produit des effets tangibles sur le quotidien des Français», a analysé Laurent Baumann.
«Le président a repris la main, tout va bien», lance un militant, partisan d'Emmanuel Macron, ce samedi 13 mai 2023, place de la République, à Dijon.
Certains militants piaffent d'impatience, d'autres se demandent qu'elle sera la réaction des citoyens rencontrés, notamment d'éventuels opposants à la réforme des retraites.
300.000 affiches pour le bilan des 6 ans
Le parti du président de la République organise, ce jour, une opération nationale – «Pour nous», faisant écho au «Avec vous» de la campagne présidentielle – destinée à marquer la première année du second mandat et à remobiliser les militants.
Dans toute la France, depuis le 7 mai dernier, 300.000 affiches ont été distribués aux bureaux départementaux pour insister sur des points précis du bilan : accueil des réfugiés ukrainiens, Pass Culture ou encore Maisons France services mais pas la réforme sur les retraites.
Des tracts dans les boîtes aux lettres
À Dijon, une dizaine de personnes soutenant Emmanuel Macron se retrouvent donc pour partager les réserves de tracts avant d'aller les distribuer dans les boîtes aux lettres des quartiers République et Montchapet.
Parmi eux, Dorian Sonival, référent départemental des Jeunes avec Macron, Laurent Baumann, président du bureau départemental de Renaissance en Côte-d'Or, et Didier Martin, député de la première circonscription de la Côte-d'Or. Ces deux derniers ont répondu aux questions d'
Infos Dijon.
«La valeur travail est essentielle dans notre engagement politique»
Le président de la République a promulgué la loi sur la réforme des retraites. Les décrets d'application sont attendus pour septembre prochain. Comment vivez-vous la situation entre l'Assemblée nationale et la circonscription ?
Didier Martin : «Je partage mon temps entre les textes qui sont à l'ordre du jour et le retour sur le terrain après un long travail pour cette réforme des retraites qui était nécessaire et qui va nous aider pour envisager l'avenir sous l'angle de la croissance et sous l'angle du retour à l'équilibre des comptes publics.»
«Je pense que les Français vont comprendre toute l'utilité de cette réforme, vont en voir les effets avec la revalorisation de certaines pensions des petites retraites.»
«On va préparer les nouveaux textes concernant le travail des seniors, les carrières hachées, la pénibilité et – un texte important qui viendra très bientôt – le partage de la valeur qui est la transposition dans la loi de l'accord national interprofessionnel intervenu il y a quelques semaines entre les organisations patronales et les syndicats des salariés.»
«Il y a du travail en perspective sur la valeur travail, qui est essentielle dans notre engagement politique, pour les salariés, pour les entreprises, pour tous les agents des différentes fonctions publiques.»
«Nous avons d'autres priorités qui viendront également. La période se prête, après le premier Conseil national du parti organisé le 15 avril, de façon très démocratique, où l'on a mis le focus sur certains éléments, on va se mettre en débat vis à vis de la population en allant sur le terrain avec ses éléments de programmation législatives, d'orientation gouvernementale et d'éléments programmatiques d'un parti politique comme tout parti doit en avoir.»
«Des militants d'opposition veulent empêcher la poursuite normale de l'action gouvernementale»
Parmi les futurs textes, est attendu celui sur la «fin de vie». Vous êtes particulièrement impliqué. Vous aviez prévu un débat que vous avez dû annuler. Êtes-vous empêché dans votre action de député en circonscription ?
Didier Martin : «Ce débat, je le voulais serein, apaisé, loin des récupérations et des éléments qui pouvaient interférer, pour la qualité du débat et aussi pour le fond. C'est un sujet très intime, très profond, très engageant, qu'on ne peut pas aborder dans des conditions troublées.»
«Malheureusement, les visites ministérielles – alors qu'on n'est pas dans la politique politicienne – sont marquées par des militants d'opposition qui veulent, en fait, empêcher la poursuite normale de l'action gouvernementale et qui butent sur cette réforme qu'ils n'ont pas admise [NDLR : Agnès Firmin Le Bodo, ministre de l'Organisation territoriale et des Professions de santé, devait participer au débat prévu le 20 avril dernier].»
«Six ans d'action ont produit des effets tangibles sur le quotidien des Français»
Comment se passe l'après-réforme pour les militants ?
Laurent Baumann : «Après la première phase de structuration du parti en début d'année, nous sommes sur le terrain depuis la semaine dernière avec cette campagne qui s'appelle ''Pour nous'' et qui a pour objectif d'expliquer, de ré-expliquer aux Français les six ans d'action du président de la République et du gouvernement.»
«Six ans d'action qui ont produit des effets à la visibles et tangibles sur le quotidien des Français à travers la question du pouvoir d'achat – toutes les mesures de protection qui ont été mises en œuvre par le président de la République et le gouvernement pour protéger les Français économiquement : la crise Covid, la crise ukrainienne, etc.–, mais aussi sur des thématiques de vie quotidienne – tous les progrès qui ont pu être menés depuis six ans sur des questions de société, on pense à la mise en place du remboursement à 100% pour les frais de santé, de la PMA, de la revalorisation des bourses, du repas à un euro pour les étudiants boursiers, la pension alimentaire pour les femmes, etc.»
«Il y a des gens qui sont prêts à nous écouter»
De quoi parlent les citoyens que vous rencontrez ? Est-ce qu'ils parlent de la réforme des retraites, des questions de pouvoir d'achat ou de la fin de vie ?
Laurent Baumann : «Ils parlent un peu de tout. Effectivement, la question de la réforme des retraites est encore dans les esprits. Il convient de continuer à expliquer.»
«Il y a des gens qui sont prêts à nous écouter. Il y a des gens qui sont inquiet donc on est là pour répondre aux inquiétudes par de l'échange avec des gens bienveillants la plupart du temps.»
«Il y a la question centrale du pouvoir d'achat. Beaucoup de Français s'inquiètent pour la suite. Le gouvernement est à l’œuvre. Les annonces ont été faites cette semaine pour la poursuite notamment du bouclier énergétique jusqu'en 2025.»
«On est à la fois au rendez-vous au parlement, au gouvernement et sur le terrain.»
«Objectivement, il y a des éléments pour se rassurer»
Cette mobilisation est-elle le prélude à de prochaines échéances électorales ?
Didier Martin : «Tout parti politique a des objectifs électoraux et des rendez-vous qu'il doit préparer en amont. Aujourd'hui, notre priorité n'est pas de préparer les échéances électorales. Notre enjeu est de reconstruire une forme d'espérance et de confiance des Français.»
«Je pense que c'est plus la tête qui est malade que le corps. Le corps va plutôt bien si je prends l'exemple de l'emploi : la baisse du chômage, l'épargne des Français, le pouvoir d'achat maintenu grâce aux mesures de protection sociale qui ont été prises en temps de crise mais il y a un problème de moral, au sens d'état d'esprit, de confiance, d'envisager l'avenir avec confiance, de reprendre un peu la consommation.»
«Il faut qu'on rassure les Français sur des paramètres intérieurs objectifs : l'emploi, la rémunération de l'emploi, les conditions de travail, l'investissement qui repart pour la réindustrialisation et pour la décarbonation des activités. (…) Objectivement, il y a des éléments pour se rassurer, surtout si l'on se compare à certains pays européens qui rencontrent des difficultés encore plus importantes que nous. La France est le pays où il y a le plus d'investissements étrangers par exemple, où la protection sociale est la plus importante aussi.»
«On est là pour écouter les gens et construire des projets avec eux»
Qu'est-ce qui mobilise les militants ? Est-ce la préfiguration des européennes ? Est-ce ce bilan des six ans ?
Laurent Baumann : «Ce qui mobilise les militants, historiquement, c'est dans notre ADN, c'est la volonté de vouloir échanger avec tous les citoyens, de construire le dialogue dans toutes les situations et sur tous les sujets.»
«Le débat sur les retraites a ouvert un champ énorme en termes de dialogue sur le rôle et la place du travail dans notre vie. La question des conditions de travail mais la question de comment envisager le travail des seniors aujourd'hui ? En France, on a un débat qui est ouvert sur la question, il est passionnant et il y a beaucoup de dialogue entre les citoyens sur ce sujet-là, il y a beaucoup de pistes qui sont envisagées. On est là aussi sur le terrain pour écouter les gens, leurs propositions, leurs perceptions, leur vision et construire des projets avec eux.»
Propos recueillis par Jean-Christophe Tardivon
Laurent Baumann, président du bureau départemental de Renaissance en Côte-d'Or, et Didier Martin, député de la première circonscription de la Côte-d'Or