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06/06/2023 22:08

SYNDICALISME : «Pendant le reste du quinquennat, on va continuer à contester la réforme des retraites», prévient le secrétaire général de l'UNSA

Le début du congrès national de l'UNSA, à Dijon, a coïncidé avec la manifestation de ce mardi 6 juin. «On cultive cette identité un peu particulière du syndicalisme de solution et d'action», a indiqué Laurent Escure durant le parcours.
Organisé du 6 au 8 juin, au palais des congrès de Dijon, le huitième congrès interprofessionnel du syndicat a été marqué par la participation, ce mardi 6 juin 2023, à la manifestation intersyndicale de contestation de la réforme des retraites.

Avec près de mille congressistes, c'est une véritable marée bleue qui a déferlé dans le centre-ville dijonnais, gonflant les troupes des opposants à la réforme pour atteindre 3.500 manifestants selon la police, 6.000 selon les syndicats (lire notre article).

Parmi les manifestants, Laurent Escure, secrétaire général national depuis 2019, qui a répondu aux questions d'Infos Dijon durant le parcours, ainsi que des personnalités locales comme Karine Mille, secrétaire générale des agents du conseil départemental de la Côte-d'Or, ou encore Julien Scheid, représentant syndical au sein de Divia.

«Dijon est une très belle ville qui a une riche histoire»


Comment se passe votre congrès ?

«On a réuni un millier de congressistes de tous les secteurs d'activité, autant du public que du privé. On a choisi comme thème, 'la fierté d'être UNSA'. C'est une organisation qui ne cesse de se développer aux élections, en adhérents en notoriété. On a l'occasion de défiler dans les rues de Dijon, on est très content.»

Les congressistes sont-ils tous à la manifestation ?

«Tout le monde est venu ! C'est un moment de fête.»

«Habituellement, comme ce sont des personnes qui viennent de secteurs, d'entreprises, de territoires différents, ils défilent chacun dans leur ville. Là, le fait d'être ensemble de ces différents horizons dans la ville de Dijon avec une manifestation en commun, c'est génial !»

Comment avez-vous trouvé l'accueil à Dijon, au palais des congrès et dans la ville ?

«C'est super. Le palais des congrès, on en a fait ce que l'on a voulu parce que c'est un grand espace qu'on a dû meubler mais c'est un bel espace, on y est très bien. La Ville nous a aidés pour cette organisation.»

«Dijon est une très belle ville qui a une riche histoire. Je ne sais pas si les congressistes vont pouvoir profiter pleinement des plaisirs de la bouche de Dijon, à la fois les breuvages comme la nourriture, mais on va essayer. Et on a de la chance, on a le beau temps.»

Vers une nouvelle demande de RIP après le 14 avril 2024


La mobilisation contre la réforme des retraites va-t-elle s'arrêter ou continuer ?

«Ce qui est certain, c'est que le gouvernement n'en aura pas fini avec cette réforme, mais nous non plus. D'une manière ou d'une autre, on va continuer à contester cette réforme parce qu'elle est injuste, pas justifiable du point de vue financier et qu'elle frappe les plus fragiles, les femmes, les métiers pénibles. Il y a d'autres solutions.»

«Je ne sais si ça sera une série de mobilisations par manif' dans les semaines qui viennent mais pendant le reste du quinquennat, on va continuer à contester cette réforme.»

«Il y a une voie qui est possible, celle de la voie parlementaire jeudi, mais il y a aussi la voie de la consultation citoyenne. Si les [référendums d'initiative partagée] ont raté en avril, pour des raisons techniques, en revanche, on se retrouve avec une possibilité qui sera ouverte un an après la promulgation de la loi donc le 14 avril 2024. ça va venir très vite ! Il y a beaucoup de possibilités pour qu'on fasse reculer ce gouvernement sur ce projet et même si on discute d'autres sujets, on continuera à pointer et à contester la réforme des retraites.»

«On progresse énormément dans le privé»


Dans quels secteurs professionnels l'UNSA est-elle particulièrement bien représentée ?

«On était historiquement très fort dans la fonction publique. On le demeure. On progresse aux dernières élections de la fonction publique.»

«On progresse énormément dans le privé. Aux dernières élections, on progresse dans l'industrie, on est premier chez IBM, chez SFR, premier chez APAVE, on se développe considérablement dans le secteur des banques, on est premier à la Caisse d'épargne, on est fort à la Banque populaire. On est fort dans le commerce. On est premier chez Ikea, on est premier chez Décathlon. On vient de s'implanter chez Hermès France.»

«Quand on arrive, en règle générale, on devient assez vite une des premières forces. Dans les entreprises du privé où on se présente, on arrive en tête des élections avec 24% de score moyen. On est une organisation en développement.»

«Je plaide pour que les travaux qu'on peut faire en intersyndicale ait lieu et, qu'en même temps, on cultive cette identité un peu particulière du syndicat de valeur, du réformisme combatif, du syndicalisme de solution et d'action, c'est la marque de fabrique de l'UNSA.»

Propos recueillis par
Jean-Christophe Tardivon

Ce mardi 6 juin, à Dijon, une manifestation animée pour contester la réforme des retraites