Recherche
Pour nous joindre
redaction.infosdijon@gmail.com
SMS au 07.86.17.77.12
> Côte d'Or > Côte d'Or
05/02/2024 12:28

CÔTE-D'OR : La Ferme du Bökin Cor, exemple de reconversion professionnelle en agriculture bio

Lorette et Thomas Maurice ont accueilli, ce mercredi 31 janvier, Benoît Biteau, député européen sortant, en campagne pour les prochaines élections, afin de exposer leur parcours et leurs activités d'élevage de chèvres et de culture de plantes aromatiques.
«La ferme a dix ans, il n'y avait rien ici, que des prés». Thomas contemple les bâtiments agricoles qui ont émergé depuis, surplombant la vallée de l'Ouche.

Installés «hors cadre familial» sur 27 hectares de prairie sèche, à Aubaine, Thomas et Lorette Maurice exploitent la Ferme du Bökin Cor, élèvent des Chèvres de Lorraine et cultivent des plantes aromatiques et médicinales. Le ferme est labellisée agriculture biologique.

Ce mercredi 31 janvier 2024, les deux agriculteurs reçoivent une délégation d'élus Europe Écologie Les Verts (parti en cours de changement de nom pour devenir Les Écologistes), qui comprend Benoît Biteau, député européen, deux vice-présidentes du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Stéphanie Modde et Sarah Persil, ainsi que Claire Mallard, conseillère régionale et présidente du groupe politique Écologistes et solidaires, Carole Bernhard, conseillère municipale d'opposition à Beaune, Dominique Voynet, ancienne ministre et secrétaire régionale EELV Franche-Comté, et Jérôme Gaujard, porte-parole de la Confédération paysanne en Bourgogne-Franche-Comté.


Une reconversion professionnelle vers l'agriculture


Auparavant, Thomas travaillait dans le secteur de la protection de la nature en Bourgogne et était spécialisé sur le Milan royal. Lorette a rejoint la  Ferme du Bökin Cor en 2018. Ils sont tous les deux titulaires d'un brevet professionnel Responsable d'entreprise agricole, une formation pour adulte d'un an, nécessaire pour s'installer et bénéficier d'aides financières comme la dotation aux jeunes agriculteurs.

Lorette a été accompagnée par l'association bourguignonne Semeurs du possible qui permet de tester son activité agricole avant de se lancer. «Ça m'a permis aussi d'être reconnue parce qu'il y avait une personne de la chambre d'agriculture qui me suivait et elle a vu que mon projet tenait la route», explique-t-elle.

«On a eu quand même le soutien de la SAFER»


«On est sur des terres très difficiles à exploiter, à 600 mètres d'altitude, sur des cailloux, ce n'étaient pas les terres les plus recherchées mais ça allait bien avec mes chèvres», explique Thomas Maurice, «on a eu quand même le soutien de la SAFER [NDLR : Société d'aménagement foncier et d'établissement rural de Bourgogne-franche-Comté]».

Créées en 1960, les SAFER sont des organismes régionaux devant «permettre à tout porteur de projet viable de s’installer en milieu rural. Les projets doivent être en cohérence avec les politiques locales et répondre à l’intérêt général» mais des dysfonctionnements sont régulièrement pointés par la Cour des comptes.

Une quarantaine de chèvres rentrées chaque soir


De fin avril à fin décembre, les deux agriculteurs installent la quarantaine de chèvres à l'intérieur de parcs mobiles qui changent régulièrement d'emplacement sur 17 hectares dans un rayon de 20 minutes de marche autour des bâtiments où les animaux rentrent tous les soirs.

«On va assez loin dans les pratiques d'élevage, c'est du bio++», indique Thomas Maurice, signalant que les chèvres n'ont été vermifugées de façon conventionnelle qu'une seule fois en dix ans. «La Chèvre de Lorraine est une race rustique quasiment disparue et relancée par une association de sauvegarde», poursuit-il, «les aléas sécheresse se passent très bien».

Le fromage produit avec le lait de chèvre est commercialisé en vente directe, principalement via des associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP).

Des plantes dédiées aux tisanes et aux aromates


Dans les espaces dédiés aux plantes aromatiques et médicinales, une quarantaine de plantes sont cultivées afin de confectionner des tisanes et des aromates, dont des cassissiers pour leurs bourgeons et leurs feuilles.

Du fait des hauteurs, la végétation compte trois semaines de décalage avec Beaune notamment, dont le centre-ville se situe à 200 mètres d'altitude.

Les tisanes et aromates sont également commercialisées en vente directe, principalement lors de marchés.

Le patou, «star» de l'étable


Des aboiements accueillent la délégation qui pénètre dans l'étable. Au milieu des chèvres trône un chien de montagne des Pyrénées, ou patou, de deux ans, qui, sans agressivité mais avec prudence, manifeste son rôle de gardien du troupeau.

«Il est magnifique !», fuse parmi la délégation. «C'est une vraie star !», glisse une écologiste qui prend des photos du patou. D'autres s'attardent sur les chèvres, en référence ironique, à des tags laissés sur une porte de l'Hôtel de Région lors d'une manifestation de militants de la FNSEA, à Dijon (lire notre article). «C'est nos copines !»

L'éleveur a anticipé la «problématique» de la présence éventuelle de loups


«La présence du loup se confronte à l'élevage existant en Bourgogne», reconnaît Thomas Maurice concernant les dangers pouvant menacer les chèvres. «Jusqu'à maintenant, on a été épargné par des attaques. On a anticipé la problématique.»

«Ici, on a un système assez singulier pour la région : un seul lot de quarante chèvre, assez extensif et isolé, sur des terres d'un seul tenant, on rentre les chèvres le soir, on ne peut pas comparer mon cas à tous les autres», indique l'éleveur, en préambule à un débat sur la colonisation par les loups d'un territoire agricole (lire notre article).

La visite de la délégation se termine par une table-ronde, sous un beau soleil d'hiver, avec des représentants de la Confédération paysanne pour aborder la problématique de l'installation des agriculteurs et du renouvellement des générations.

Jean-Christophe Tardivon

Benoît Biteau défend les «expérimentations» à mener pour atteindre «la cohabitation du loup et de l'élevage»


«Le seul pays en Europe qui finance moins l'agriculture biologique que l'agriculture conventionnelle, c'est la France»


«Les écologistes sont les plus fidèles alliés des agriculteurs», déclare Marine Tondelier


«Agriculteurs et écologistes, même combat», scande Dominique Voynet


«Il y a danger à opposer agriculture et écologie», alerte Claire Mallard


Le match de la transition écologique entre Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes vu par les Verts
























Infos-dijon.com - Mentions légales