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09/09/2022 19:53

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR : Vincent Thomas propose de «consacrer le duopôle universitaire» de Dijon et Besançon

Après avoir annoncé le retrait de l'université de Bourgogne de la gouvernance de l'université fédérale de Bourgogne-Franche-Comté, le président de l'uB s'est expliqué ce vendredi 9 septembre et a proposé des pistes de discussion en insistant sur la prise en compte des campus de l'arc ouest bourguignon.
En 2015, sept structures de l'enseignement supérieur de Bourgogne et de Franche-Comté ont fondé une communauté d'universités et établissements (COMUE) baptisée Université Bourgogne-Franche-Comté (UBFC) et dont le siège est établi à Besançon.

Cette université fédérale s'inscrivait alors dans le cadre proposé par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche afin de déboucher sur une fusion des universités de Bourgogne et de Franche-Comté parallèlement à la fusion des conseils régionaux et aux divers rapprochements d'institutions en lien avec l'acte III de la décentralisation voulu par François Hollande.


Pas de double-siège à Besançon et Dijon


Las, de crises en tiraillements, la gouvernance de l'UBFC a été mainte fois chahutée. Le 14 avril dernier, Vincent Thomas, président de l'université de Bourgogne, laissait entendre aux élus de la Métropole de Dijon que l'UBFC était à la croisée des chemins selon que le ministère acceptait ou non un double-siège à Besançon et Dijon (lire notre article).

Le ministère ayant récemment indiqué qu'il s'agissait d'une impossibilité juridique, le conseil d'administration de l'université de Bourgogne a acté le 1er septembre dernier que la voie prise par la gouvernance de l'UBFC constituait une impasse et annonçait quitter la gouvernance de l'entité fédérale (lire le communiqué).

Ce vendredi 9 septembre, Vincent Thomas est revenu sur le contexte de cette décision qui impacte l'organisation territoriale de l'enseignement supérieur et de la recherche en amont de la présentation de la rentrée universitaire 2022.

«Conservons ce qui fait la qualité de notre enseignement supérieur et notre recherche»


«Le conseil d'administration de l'université de Bourgogne a pris une décision de quitter un cadre institutionnel, qui est celui de la COMUE, mais, en aucun cas, il ne s'agit d'abandonner notre place mais aussi nos collaborations avec l'ensemble des laboratoires, des chercheurs et des enseignants des autres établissements de Bourgogne-Franche-Comté», indique Vincent Thomas.

«Le cadre institutionnel de la COMUE n'est plus satisfaisant pour la communauté. (…) Ce modèle de COMUE consacre un déséquilibre territorial à l'échelle de la grande région, concentrant l'essentiel des services sur Besançon alors que de très nombreux besoins ne sont pas satisfaits ici, non seulement sur Dijon, et également sur l'arc ouest bourguignon : Auxerre, Nevers, Le Creusot, Mâcon», poursuit-il.

«Maintenant, changeons le cadre institutionnel, conservons ce qui fait la qualité de notre enseignement supérieur et notre recherche en Bourgogne-Franche-Comté et l'université de Bourgogne sera toujours, toujours dans un esprit de collaboration avec ses partenaires», ajoute le président de l'université de Bourgogne.

Retrait effectif de l'UBFC en 2024


Selon Vincent Thomas, un des points clés est «l'incapacité de la COMUE à avoir réussi à rééquilibrer, par une meilleure répartition entre Dijon et Besançon, les services supports» avec 80% des postes support à Besançon et 20% à Dijon, ce qui, dans l'ensemble, concerne environ 80 postes.

Devant cette «situation inacceptable», l'université de Bourgogne a acté la recherche d'un équilibre territorial dans un autre cadre réglementaire avec un objectif similaire ou supérieur.

«Cette décision ne remet nullement en cause les collaborations à l'échelle de la grande région aussi bien en enseignement qu'en recherche», prend soin d'indiquer Vincent Thomas.

Tout en soulignant que l'université de Bourgogne est «ouverte» sur les «perspectives évoquées» pour ne pas «imposer quelque chose», Vincent Thomas souhaite néanmoins que soit recherché un cadre pouvant accueillir les organismes nationaux de recherche – en particulier l'INRAE, l'INSERM et le CNRS – sans oublier les établissements de santé comme le CHU Dijon Bourgogne.

Le retrait de l'université de Bourgogne de la gouvernance de l'UBFC sera effectif au le 1er mars 2024. «Cela laisse le temps de se parler», glisse Vincent Thomas, et «cela permet de poursuivre les projets en cours et de construire de nouveaux projets entre établissements, à condition qu'ils soient de bonne volonté».

Même les acteurs de Franche-Comté ont convenu de discuter


La veille, lors d'une réunion plénière des acteurs régionaux de l'enseignement supérieur et de la recherche, Vincent Thomas a pu s'expliquer sur cette décision du conseil d'administration. Selon lui, aucun acteur de Franche-Comté en particulier n'a fait part d'un refus préalable de réfléchir à de nouvelles perspectives pouvant succéder à l'UBFC : «tout le monde a convenu de discuter».

«Refonder l'institution dans le cadre d'une convention de coordination territoriale»


Au-delà de la Bourgogne-Franche-Comté, plusieurs communauté d'universités et établissements d'autres régions de France sont dans des passes difficiles. En fonction des réalités territoriales, le modèle même est critiqué.

À moins d'une évolution du code de l'éducation, plusieurs options sont envisagées par le président de l'université de Bourgogne : l'établissement public expérimental (supposant une fusion des universités de Bourgogne et de Franche-Comté), une association de coordination territoriale ou une convention de coordination territoriale.

Dans l'état actuel des choses, cette dernière possibilité a la préférence de Vincent Thomas en ce qu'elle permet de «consacrer le duopôle universitaire» de Dijon et Besançon. Une préférence déjà évoquée en avril dernier devant l'assemblée de la Métropole de Dijon.

Une des tournant majeur de la vie de la COMUE fut, en 2021, la perte du label I-site et des crédits importants qui lui étaient associés. «La COMUE a été jugée impropre à porter un projet ambitieux», relate Vincent Thomas qui, aujourd'hui, envisage de «refonder l'institution dans le cadre d'une convention de coordination territoriale pour dynamiser les projets de recherche à l'ensemble du territoire». Et de signaler que ce cadre permettrait également de bénéficier de fonds liés au Programme d'investissements d'avenir (PIA).

«Je souhaite qu'on intègre pleinement les acteurs de l'ouest bourguignon»


«C'est une main tendue à la Région», assure Vincent Thomas qui doit prochainement rencontrer Marie-Guite Dufay, présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, pour «évoquer les suites et manifester mon attachement, non seulement à la Bourgogne-Franche-Comté mais aussi notre participation au développement et à la dynamique en matière de formation et de recherche à l'échelle de la région mais dans une perspective de rayonnement et d'attractivité internationale».

«La Région a toujours été très attentive à ce que l'enseignement supérieur et la recherche soit performant. La Région a élaboré des axes prioritaires dans lesquels nous nous inscrivons pleinement», prend-il soin de noter.

«La Région a la faculté d'accompagner les évolutions institutionnelles du site si elle le souhaite, dans le respect du principe d'égalité territorial qui sied à toute institution républicaine», ajoute-t-il en pesant ses mots.

Anticipant sur le futur message adressé à Marie-Guite Dufay, Vincent Thomas insiste : «dans l'analyse qui peut être faite au plan régional, je souhaite qu'on intègre pleinement les acteurs de l'ouest bourguignon».

Jean-Christophe Tardivon

L'Université Bourgogne-Franche-Comté
Sept établissements fondateurs : université de Bourgogne, université de Franche-Comté, Université de Technologie Belfort-Montbéliard, École Nationale Supérieure de Mécanique et des Microtechniques, Institut Agro Dijon (ex-Agrosup Dijon), Burgundy School of Business et École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers.

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Infographies présentées le 14 avril 2022


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