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06/02/2023 13:13

SALON DE L'AGRICULTURE : «Nourrir une population, c'est un miracle du vivant tous les jours», estime Marc Fesneau

Ce lundi 6 février, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a participé à la présentation de la 59ème édition qui se tiendra du 25 février au 5 mars. «On est dans un moment de réinvention du lien entre les agriculteurs, l'agriculture et la société», a-t-il déclaré.
Sur le thème «L’agriculture : le vivant au quotidien», le 59ème Salon international de l'Agriculture se tiendra porte de Versailles, à Paris, du 25 février au 5 mars 2023.

Les organisateurs entendent faire de ce moment de rencontre et d'échanges entre producteurs et visiteurs «un rendez-vous vivant» ainsi qu'ils l'ont indiqué, ce lundi 6 février 2023, lors d'une conférence de presse en présence de Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.

Avoir la «SIAttitude»


Entre les exposants, les éleveurs qui accompagnent les 4.000 animaux, les professionnels, les personnalités politiques, les visiteurs... un flux d'un million de personnes passera par le SIA en neuf jours.


Après 500.000 visiteurs en 2022, les organisateurs visent 600.000 visiteurs en 2023. Ils appellent donc à la «SIAttitude» dont «la courtoisie» entre visiteurs, le tri des déchets et le recours aux modalités numériques pour les billets et les plans.

Ovalie, emblème de «la race du XXIème siècle»


L'égérie Ovalie est une vache salers élevée par un couple d'agriculteurs installés hors cadre familial – bien que venant du para-agricole – sur 143 hectares dans le Cantal. Ovalie sera accompagnée de deux génisses nées mi-janvier.

La Salers est considérée comme «la race du XXIème siècle» car sobre, entretenant les territoires, autonome et s'adaptant partout.

Le challenge «nourrir plus et nourrir mieux»


«Nous venons de passer les 8 milliards de Terriens, comment va-t-on les nourrir ?» s'interroge Jean-Luc Poulain, président du SIA. «Est-ce que la France n'a pas une responsabilité économique pour leur permettre de manger à leur faim ?»

Le président du SIA pose le challenge «nourrir plus et nourrir mieux» à condition de définir ce «nourrir mieux». Agriculteur dans l'Oise depuis 40 ans, «des virages, j'en ai pris», témoigne-t-il. «À la banque, on emprunte sur dix ans, on ne peut pas changer les règles tous les cinq ans».

«On doit évoluer entre les possibilités du vivant et les souhaits de la société», reconnaît-il.

Le «vivant» se traduit par «des évolutions dans les secteurs les plus en pointe» pour «montrer les preuves d'adaptation des métiers d'agriculteurs aux contraintes», signale Valérie Le Roy.

«Une exigence de transparence» de la part des visiteurs


La directrice du SIA constate que les consommateurs fréquentent désormais le salon avec «de véritables questions» sur l'élevage ou encore la production céréalière. Des consomm'acteurs ayant «une exigence de transparence, de traçabilité et de connaissances».

Cette nouvelle exigence amène les organisateurs à proposer deux niveaux d'information pour les visiteurs : de l'information générale pour les familles et un deuxième niveau pour les consommateurs avertis. En fonction, de quoi «56% des visiteurs disent avoir appris quelque chose» au salon.

«L'agriculture française est sûrement la mieux tracée au monde, les produits alimentaires français sont sûrement les meilleurs au monde au point de vue qualité», assure Jean-Luc Poulain.

Si «la traçabilité est une nécessité pour les consommateurs», «on ne peut pas exiger la perfection de la qualité et, le lendemain, dans l'acte d'achat demander le moins cher», analyse cependant le président du SIA.

«L'agriculture est un des facteurs pour retrouver le rapport au vivant»


«Le rapport des citoyens français à l'agriculture est un rapport culturel et historique parce qu'on a un attachement particulier à l'agriculture dans ce pays. On a fait le choix de la défendre et les multiples épisodes historiques ont plutôt conforté l'agriculture dans son rôle nourricier», analyse Marc Fesneau.

«Une partie de notre patrimoine paysager, de notre patrimoine culturel, de notre patrimoine bâti est liée aux activités agricoles», poursuit le ministre de l'Agriculture. «On a souvent une relation très amicale avec les agriculteurs mais on a du mal à comprendre comment fonctionne l'agriculture. (…) On est dans un moment de réinvention de ce lien entre les agriculteurs, l'agriculture et la société».

Crise sanitaire, guerre, changement climatique... «Nourrir une population, c'est un miracle du vivant tous les jours», estime Marc Fesneau. Le ministre appréhende le métier d'agriculteur comme «porteur de sens» : «dans une société urbanisée, (…) l'agriculture est un des facteurs pour retrouver le rapport au vivant».

«L'agriculture peut aider les autres secteurs à tendre vers le zéro carbone»


Selon le ministre, le monde agricole se retrouve à affronter tris défis : le vieillissement des exploitants, l'amélioration des rémunérations – «ça a un coût donc ça a un prix», signale-t-il en renvoyant aux lois Egalim pour «construire le prix sur le coût» – et le changement climatique.

Dans ce contexte, «le salon a deux vocations : mettre au jour les défis et les atouts de l'agriculture, un moment de rencontre entre les professionnels et les acteurs publics».

Selon Jean-Luc Poulain, la venue des personnalités politiques sur le salon permet de «tracer des lignes sur ce que pourrait devenir l'agriculture».

Le directeur du SIA insiste sur le renouvellement des générations en faisant le parallèle avec la déprise démographique médicale : «il faut mettre en place les conditions pour que des jeunes s'installent». Conditions passant l'amélioration des rémunérations et l'instauration de perspectives de long terme.

En lien avec l'exposition sur les produits biosourcés, Marc Fesneau signale que «l'agriculture est une des rares activités qui est capable de stocker du carbone et de produire de l'énergie décarbonée». En fonction de quoi, «l'agriculture peut aider les autres secteurs à tendre vers le zéro carbone».

Les meilleurs produits se retrouvent au Concours général agricole


«Le concours général agricole, depuis 1870, sert à mettre en avant les meilleurs produits de nos départements et de nos régions», s'enthousiasme Olivier Alleman, commissaire général du CGA

«Certes, on montre l'excellence français mais, derrière, il y a eu une valorisation économique pour toutes les filières», ajoute-t-il. Toutefois, un produit qui reçoit une médaille voit sa plus-value économique augmenter de 50% en moyenne.

À noter que les passages des animaux sur les rings sont retransmis via Internet. En 2022, l'équipe du SIA a recensé 273.000 connexions venant de toute l'Europe.

Une exposition sur les produits agricoles non alimentaires


Parmi les différents univers, au-delà des plus connus, le SIA 2023 proposera un espace Agri Pro pour les 60.000 visiteurs professionnels attendus : agriculteurs, métiers de bouche et institutionnels. Cette année, l'espace passe de 300 m² à 600 m².

L'espace Agri expo proposera une exposition sur les produits biosourcés dont la production agricole n'est pas destinée à l'alimentation. Les organisateurs donnent les exemples de la poudre de coquilles d’huître qui contribue à la réalisation de résines ou des algues qui permettent de produire de la peinture d'intérieur.

Le secteur des matériaux biosourcés représente un chiffre d'affaires annuel de 10 milliards d'euros (en croissance de 5% par an) et 165.000 emplois.

L'espace Agritech accueillera plus de 60 startups sur 900 m². Il effectuera notamment un focus sur l'empreinte carbone des exploitations agricoles.

«On a besoin de la technique pour progresser», commente Jean-Luc Poulain, notamment pour «utiliser moins d'intrants» : «aujourd'hui, grâce aux datas, on est capable de traiter de manière chirurgicale le point de la parcelle infesté».

Jean-Christophe Tardivon

INFOS PRATIQUES


DATES ET HORAIRES

Du samedi 25 févier
Au dimanche 5 mars 2023
Le Salon est ouvert au public de 9h à 19h.
Paris Expo Porte de Versailles,
1, place de la Porte de Versailles, 75015 Paris

PRÉVENTES BILLETTERIE
Plein tarif : 16€
Enfants de 6 à 12 ans : 9€
Enfants de moins de 6 ans : Gratuit
Groupe de 15 à 49 personnes : 14€ / personne
Groupe de plus de 50 personnes : 13€ / personne
E-Badge professionnel : 16€ / jour – 32€ / 2 jours

Le dossier de l'édition 2023 du Salon de l'Agriculture


Les préoccupations de la crise énergétique et de la souveraineté alimentaire au Salon de l'Agriculture


La Bourgogne-Franche-Comté vend ses produits au Salon de l'Agriculture


Pleins feux sur le Salon de l'Agriculture 2023


«En Saône-et-Loire, on aime notre agriculture, nos agriculteurs et leurs produits», déclare André Accary


Des visiteurs enthousiastes sur le stand de la Saône-et-Loire au Salon de l'Agriculture


«Le président de la République à l’écoute et écouté sur le Salon de l’Agriculture», selon Jérémy Decerle


Rencontres VIP sur l'espace Saône-et-Loire du Salon de l'Agriculture


Lancement du jambon persillé «100% Côte-d'Or» au Salon de l'Agriculture


La Saône et Loire «terre de rencontres» au Salon de l'Agriculture


Christian Decerle s’en prend aux faucheurs volontaires, aux défenseurs du loup, à L214, devant une Marie-Guite Dufay stoïque qui maintient le cap


Au Salon de l'Agriculture, les Départements revendiquent «la possibilité de réinvestir l’économie de proximité»


François Sauvadet organise une journée au Salon de l'Agriculture pour «rendre hommage» aux producteurs de la Côte-d'Or


Les goûts et couleurs du «100% Côte-d'Or» s'invitent à Paris


Communiqué du Salon international de l'Agriculture 2023 :

Une Salers pour égérie.
Une thématique qui met le vivant à l’honneur.
Coup d’envoi de l’édition 2023 du Salon International de l’Agriculture du 25 février au 5 mars.

#Ovalie, l’égérie de l’édition 2023

Une robe acajou sans tache, un museau rosé, des cornes fines et claires en forme de lyre ; voici Ovalie, vache de race Salers âgée de 5 ans, sélectionnée pour figurer sur l’affiche de l’édition 2023. Née en 2018 à Issoire sur l’exploitation de Marine et Michel VAN SIMMERTIER, Ovalie est issue de la première génération de vêlage de l’exploitation depuis l’installation de ses jeunes éleveurs reconvertis.

« Nous sommes d’autant plus fiers qu’Ovalie soit la vache égérie du Salon International de l’Agriculture 2023 qu’il s’agira de notre premier Salon, nous n’avons pas fait les choses à moitié ! » ponctuent avec humeur Marine et Michel. Parfaite ambassadrice de la race Salers : rustique, robuste, docile et dotée d’une grande capacité d’adaptation, elle possède toutes les qualités intrinsèques pour représenter dignement la race au Salon. Ovalie tient son nom de la passion que vouent ses propriétaires au ballon ovale : un joli clin d’oeil à la Coupe du Monde de Rugby 2023 qui aura lieu dans quelques mois.

Salers, la race du 21ème siècle !

L’Auvergne, et plus précisément le Cantal, est le berceau d’origine de la Salers, une race qui a vu le jour à Salers, petit village du Cantal perché à 1000 m d’altitude qui lui a donné son nom.

Elle représente aujourd’hui près de 220 000 vaches en France. Animal de traction et de production fromagère à l'origine, la Salers est une race rustique capable de produire lait et viande, c'est la race rustique la plus complète. Ses capacités d’adaptation, sa rentabilité économique, sa facilité de conduite et son autonomie, font de la Salers, une race parfaitement adaptée aux enjeux sociétaux actuels et à l’installation de nouveaux éleveurs.

Marine et Michel, un des nouveaux visages de l’agriculture.

Pour la première fois, c'est un couple d’éleveurs qui est mis à l’honneur. Marine et Michel VAN SIMMERTIER,  respectivement 34 et 32 ans, éleveurs de Salers ont fait le pari du vivant il y a 5 ans. Pourtant, rien ne les y prédestinait, ni l’un ni l’autre n’étant issu du milieu agricole. Elle originaire d’Alsace, lui de Seine-et-Marne, sont tombés amoureux de la Salers et du territoire, avant même du métier d’agriculteur. Ils ont donc choisi de se tourner vers des études agricoles pour un jour voir le rêve se réaliser : avoir leur propre exploitation et créer leur GAEC. Un schéma pas si singulier qui incarne aujourd’hui, à travers eux, le visage d'une nouvelle génération d’agriculteurs.

« Avoir une vache égérie est une récompense pour le travail que nous avons accompli depuis notre installation. Nous sommes conscients de la formidable visibilité que cela représente pour notre exploitation. Nous espérons être à la hauteur de la mission qui nous est confiée, de faire la promotion de la race Salers, de notre territoire et de l’agriculture française en général » soulignent Marine et Michel.

« L’agriculture : le vivant au quotidien ! », la thématique 2023

Aléas climatiques de plus en plus fréquents, crises sanitaires fluctuantes, retour soudain à des situations de guerre… nous vivons dans un monde en perpétuel mouvement qui prouve de plus en plus souvent que rien n’est jamais acquis. Alors que les citoyens consommateurs réalisent l’importance de l’indépendance alimentaire, de la traçabilité, du respect de la nature et reconnaissent le savoir-faire des agriculteurs, ceux-ci relèvent chaque jour le défi de travailler une matière vivante dans un contexte mouvant et donc de s’adapter.

Formation et pratique du métier, animal et végétal, recherche pour de nouvelles agricultures ou pour un meilleur respect de l’environnement et de la nature, diversifications et nouvelles filières, le Salon International de l’Agriculture démontre comment l’agriculture est un secteur au coeur du vivant, à la fois initiateur et acteur.

« Dans ce monde en transitions -énergétiques, écologiques, sociétales-, les agriculteurs sont les sentinelles du vivant. Ils ont à coeur de bien faire, de rester au contact du réel » rappelle Jean-Luc Poulain, Agriculteur, Président du Ceneca et du Salon International de l’Agriculture.



Photographie P. Parchet / SIA 2023


Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau à Saint-Julien, le 19 novembre 2022 (archives JC Tardivon)


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