Attendu pour 2025 sur l'aérodrome de Maconge, le Parc photovoltaïque du Toit du monde occidental prévoit de couvrir la consommation courante d'électricité des habitants la communauté de communes de Pouilly-en-Auxois-Bligny-sur-Ouche. Ce mercredi 14 février, le projet a été présenté à Marie-Guite Dufay.
Entre trois parcs éoliens, un parc solaire photovoltaïque de 20 hectares est prévu près de l'aérodrome de Maconge, à quelques encablures au sud de Pouilly-en-Auxois.
L'objectif de ce Parc photovoltaïque du Toit du monde occidental est de produire annuellement 23,5 GWh d'électricité en économisant 1.430 tonnes de CO2. La production sera supérieure à la consommation d'électricité hors chauffage des habitants du territoire.
Labellisée Territoire à énergie positive depuis 2013, la communauté de communes de Pouilly-en-Auxois-Bligny-sur-Ouche revendique «un intérêt fort pour les énergies renouvelables». «L'ambition est de faire un projet exemplaire où la collectivité est partie prenante, où les citoyens investissent et où l'électricité est revendue localement.»
Présentation à la présidente de la Région
Ce mercredi 14 février 2024, à Meilly-sur-Rouvres, les acteurs du projet ont présenté les modalités à Marie-Guite Dufay (PS), présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, et à Stéphanie Modde (EELV), vice-présidente chargée de la transition écologique.
Étaient présents Joël Thomas, maire de Meilly-sur-Rouvres, Denis Timechinat, maire de Maconge, Yves Courtot, président de la communauté de communes de Pouilly-en-Auxois-Bligny-sur-Ouche, Jacques Jacquenet président du Syndicat intercommunal d'électricité de Côte-d'Or (devenu SICECO Territoire d'énergie Côte-d'Or) et de la SEM Côte-d'Or Énergie, ainsi que Thomas Fraïoli, directeur régional d'Enedis Bourgogne.
La SEM Côte-d'Or Énergie porte le projet
Sous l'égide de l'intercommunalité, propriétaire du terrain, la société d'économie mixte Côte-d'Or Énergie développe le projet en partenariat avec Gaz et électricité de Grenoble, une société d'économie mixte créée par la Métropole de Grenoble.
Fin janvier dernier, l'intercommunalité a déposé le permis de construire et signé avec la société de projet un bail d'une durée de 30 ans. L'investissement total est prévu autour de 20 millions d'euros pour une mise en service en 2025.
Des compensations économiques et environnementales
Jusque là le terrain était délaissé, uniquement exploité pour la production de foin. «Les agriculteurs ont été constructifs», signale Jacques Jacquenet en ajoutant qu'«une compensation est à trouver».
Le périmètre comprenant une zone humide impactée à hauteur de 0,9 hectare, une compensation environnementale de 1,8 hectare est en réflexion du côté du bassin hydrographique de la Seine. «La restauration permettrait d'améliorer la fonctionnalité de la zone humide», assure l'intercommunalité.
Le terrain se situe à proximité de la ligne de partage des eaux entre les bassins de la Loire, de la Seine et du Rhône, ce que l'écrivain Henri Vincenot a appelé «le Toit du monde occidental».
Au titre de l'intégration paysagère, des haies seront replantées autour du parc, soit au moins 4 kilomètres linéaires. Il est prévu de favoriser les essences mellifères.
Le risque d'éblouissement des pilotes d'avion a également été pris en compte pour l'orientation des panneaux solaires.
Une «boucle locale de l'énergie»
La communauté de communes de Pouilly-en-Auxois-Bligny-sur-Ouche présente la particularité d'avoir développer une des premières «boucles locales de l'énergie» en France, dès 2020.
«L'idée, c'est l'autoconsommation», résume Yves Courtot, «de consommer l'électricité que l'on produit». La production d'énergie sur le territoire de la communauté de communes atteint déjà 230% de la consommation.
Par exemple, les panneaux solaires photovoltaïques de la maison de santé de Bligny-sur-Ouche alimentent en électricité l'établissement. Ce qui n'est pas consommé instantanément est vendu à un opérateur d'électricité.
Dans le cadre d'un groupement d'achat régional, la SEM Côte-d'Or Énergie travaille à harmoniser les contrats d'achat et de vente d'électricité sur le territoire intercommunal de façon à développer l'autoconsommation.
Un «exemple concret» de transition écologique
«C'est vraiment du terrain que le combat pour la transition écologique peut être le plus efficace», réagit Marie-Guite Dufay. «Voilà une communauté de communes qui se prend en mains depuis des années pour être pionnière. Cette production future d'électricité à partir du solaire, c'est un exemple concret que je ne peux que saluer.»
Le conseil régional est actionnaire de la SEM Côte-d'Or Énergie, ayant apporté près de 1,3 million d'euros au capital.
Plus globalement, la Région Bourgogne-Franche-Comté vise un double objectif d'atteindre la neutralité carbone et de devenir un territoire à énergie positive d'ici 2050.
Jean-Christophe Tardivon