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13/02/2022 17:22

PRÉSIDENTIELLE : «L'âme de la France est à Saulieu», s'exclame Éric Zemmour

Avant son meeting ce samedi 12 février, le candidat à l'élection présidentielle a brièvement visité une parcelle de Douglas. «S'il y a un secteur qui a besoin d'une planification sur le très long terme, c'est bien la forêt», a assuré Éric Zemmour entouré d'acteurs de la filière bois-forêt.
Le lieu exact du rendez-vous est resté confidentiel jusqu'au dernier moment pour éviter d'éventuels contre-manifestants. Ce samedi 12 février 2022 au matin, Éric Zemmour, en costume-cravate et chaussé de larges bottes, découvre la forêt du Morvan à proximité de Saulieu où doit se tenir le meeting du candidat à l'élection présidentielle.

Entouré de communicants et de journalistes, le candidat et la délégation empruntent un sentier au milieu de jeunes Douglas pour échanger avec des forestiers sur l'avenir de la filière bois-forêt.

Parmi la délégation se trouvent notamment Franck Gaillard (R), maire de Chaume-et-Courchamp et délégué régional de Reconquête en Bourgogne-Franche-Comté, Damien Cantin (R), secrétaire départemental de Reconquête en Côte-d'Or, ainsi que Loup Bommier (R), ex-membre des Républicains, maire de Gurgy-le-Château et figurant parmi les premiers élus à avoir annoncé attribuer un parrainage à Éric Zemmour.


«Saulieu, une petite ville splendide, ses belles maisons, sa gastronomie»


«Je voulais venir à Saulieu tout d'abord parce que j'aime cette région, j'aime le Morvan», indique Éric Zemmour. «Je suis très sensible à la beauté du paysage. C'est pour ça que je déteste toutes ces éoliennes qui gâche le paysage partout quand on va en France. C'est d'abord un réflexe esthétique. La France est, pour moi, un beau pays, un pays magnifique, que ce soit par le patrimoine naturel ou le patrimoine architectural évidemment. Le génie de la France, c'est la beauté, on l'a oublié complètement.»

Et de développer : «Je voulais voir mes amis. Je voulais parler avec eux de la protection des Français, de la protection du territoire, de la protection des petites villes de campagne, de la campagne, de tous ces sites, de ces centres-villes avec ces petits commerces, de la natalité dans ces campagnes. Je veux changer complètement l'ordre des priorités. Depuis trente ans, on a tout sacrifié aux métropoles – que ce soit les centres-villes ou les banlieues – aujourd'hui, je veux renverser cette hiérarchie et je veux privilégier les campagnes que ce soit en arrêtant la création des grandes surfaces à l'entrée de villes, que ce soit par une politique nataliste avec ma prime de 10.000 euros pour remettre de la vie dans les campagnes. Des choses qui paraissent comme ça diverses mais qui sont cohérentes, qui sont liées. (…) C'est pour ça que je viens voir ses paysages magnifiques et que l'on va aller à Saulieu, une petite ville splendide, ses belles maisons, sa gastronomie. Tout ça, c'est l'âme de la France. (…) L'âme de la France est à Saulieu.»

«Il faut ressusciter le fonds national des forêts»


À l'entrée du chemin, Harold Blanot, chargé d'affaires forestières pour une entreprise de Saulieu, présente au candidat des acteurs de la filière bois-forêt. Un premier commentaire fuse : «l'industrie du bois a beaucoup souffert depuis maintenant 30 ans». Le ton est donné. Le déclin de la filière bois-forêt, la délocalisation de la transformation vers la Chine grâce au dumping social, les difficultés de recrutement seront répétées à l'envie durant une heure au milieu des sapins couverts de givre.

«On est devenu un pays du tiers-monde», réagit d'emblée Éric Zemmour en référence aux économies fondées sur l'exportation de matières premières plutôt que sur leur transformation.

«Il faut ressusciter le fonds national des forêts», propose le candidat en référence au Fonds forestier national instauré en 1946 par le Conseil national de la Résistance. C'est sa mesure phare pour la filière : une planification de l'exploitation de la forêt par un organisme public. «S'il y a un secteur qui a besoin d'une planification sur le très long terme, c'est bien la forêt», considère-t-il.

Le volet forestier du plan de relance jugé «un peu court»


Le FFN a été remplacé en 2000 par une aide de l’État qui soutient l'interprofession France Bois Forêt. Le bilan du FFN est aujourd'hui controversé pour avoir contribué au développement des résineux plutôt que d'avoir favorisé la biodiversité.

En 2020, dans le cadre de France Relance, le ministre de l'Agriculture a lancé un Plan de reboisement des forêts françaises et de soutien à la filière bois assorti de 200 millions d'euros pour la filière bois-forêt, 150 millions d'euros pour le renouvellement forestier et 22 millions d'euros pour obtenir une cartographie en haute définition.

Harold Blanot critique un plan «un peu court dans le temps» : «en deux-trois ans, on ne peut pas réformer les pépiniéristes, les planteurs, ceux qui font l'entretien». «Nos voisins allemands ont fait un plan similaire pour la forêt mais sur dix ans, c'est un minima», poursuit-il.

«On n'a pas besoin de l'Europe pour faire de bonnes politiques»


«Sur un plan plus politique, on voit bien les contradictions fondamentales d'Emmanuel Macron», glisse Éric Zemmour en revenant sur un terrain qui lui est plus favorable. «Emmanuel Macron passe son temps à vouloir donner des compétences à l'Europe et après se rend compte que, pour la France, c'est mauvais. Il faut qu'il choisisse.»

«On n'a pas besoin de l'Europe pour faire de bonnes politiques», appuie Harold Blanot qui sera en première ligne lors du meeting à Saulieu l'après-midi. «Le fonds forestier national de 1945, imaginé par le Conseil national de la Résistance, avait une politique admirable. Tous les bénéfices forestiers que nous récoltons aujourd'hui, c'est ce qui a été décidé il y a soixante ans.»

La dimension paysagère de la forêt


«Il n'y a pas de forêt sans l'homme», lance Éric Zemmour qui souligne la dimension paysagère – donc anthropocentrée – pour se différencier des écologistes qui mettent l'accent sur la dimension environnementale.

«Les fameuses scolytes, ça vous fait beaucoup de mal ?», se renseigne pourtant le candidat. «Terrible !», répond Harold Blanot qui se lance dans une leçon sur l'origine et le déploiement de l'insecte ravageur dans un contexte où la forêt morvandelle souffre du changement climatique (lire notre article).

Le forestier expose plus rapidement les différences entre le pin Douglas – exploité pour son bois – et le sapin de Nordmann – futur sapin de Noël. «Le bois, c'est du carbone séquestré», ajoute-t-il finalement pour défendre la construction bois.

Jean-Christophe Tardivon

«Le gouvernement veut protéger les banlieues, je veux protéger nos campagnes», déclare Éric Zemmour
















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