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01/05/2023 21:22
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1ER MAI : Le préfet justifie la surveillance de manifestations par drone

Le préfet de la Côte-d'Or s'est rendu à la salle de commandement vidéo du commissariat de police de Dijon, ce lundi 1er mai. «Ceux qui ont à avoir peur du drone, ce sont vraiment les voyous», a déclaré Franck Robine.
Le ministre de l'Intérieur ayant demandé aux préfets d'être présents sur le terrain, ce lundi 1er mai 2023, pour suivre les manifestations syndicales, le préfet de la Côte-d'Or, s'est rendu à l'Hôtel de Police de Dijon, en début de matinée.

Le 23 mars dernier, en amont d'une manifestation d'opposition à la réforme des retraites, le préfet avait déjà délivré un message de «grande confiance» aux policiers.

Présentation de la salle vidéo de commandement


Cette fois, Franck Robine a échangé avec les agents de la salle de commandement MOSOVO – pour Maintien de l'ordre, service d'ordre et voyage officiel – où s'effectue la vidéosurveillance en reprenant le flux des caméras de la Ville de Dijon.


Ce jour, le préfet a été accueilli par Bruno Gallot, directeur départemental de la sécurité publique de la Côte-d'Or, qui a présenté le dispositif en effectuant un focus sur la place du 30-Octobre où une agence bancaire avait été vandalisée et sur les abords de l'Hôtel de Ville où des poubelles avaient été incendiées contre la grille de la cour d'honneur.

Un lien avec le parquet et les sapeurs-pompiers


Un officier de police judiciaire était présent dans la salle MOSOVO pour établir un procès-verbal de contexte en retranscrivant les événements marquants de la manifestation. Un tel PV est destiné au parquet et joint à d'éventuelles procédures judiciaires en cas d'interpellations.

Un agent du service départemental d'incendie et de secours de la Côte-d'Or s'est joint à l'équipe de policier pour assurer le lien avec les sapeurs-pompiers et décider des éventuels moments d'intervention en toute sécurité comme dans le cas de poubelles incendiées.

«Cette fois-ci, on peut utiliser les drones»


Le 27 avril dernier, un décret publié au Journal officiel a autorisé l'usage de drone par des policiers, gendarmes, douaniers et militaires sous conditions pour «la prévention des atteintes à la sécurité des personnes et des biens dans des lieux particulièrement exposés».

Ce décret découle de la loi sur la responsabilité pénale et la sécurité intérieure de janvier 2022 qui avait adapté des mesures de la précédente loi sur la sécurité globale ayant été retoquées par le Conseil constitutionnel en 2021.

Localement, le décret s'est traduit par un arrêté préfectoral, le 29 avril, autorisant «la captation, l’enregistrement et la transmission d’images par la police nationale au travers d’aéronefs» sur une zone correspondant au centre-ville et élargie au parcours de la manifestation ainsi qu'au commissariat de police.

«Puisque le décret est paru, cette fois-ci, on peut utiliser les drones», a indiqué le préfet à l'issue de la présentation. «Cela va nous permettre de sécuriser les lieux où l'on a moins de caméras, le drone va suppléer.»

«Le texte de loi a été écrit alors que j'étais le conseiller sécurité de Jean Castex [NDLR : alors Premier ministre]. C'est très sévèrement encadré. Tout d'abord, l'utilisation du drone ne peut avoir lieu que sur autorisation express du préfet. Les images ne sont pas conservées sauf si l'autorité judiciaire en a besoin pour une procédure. Ceux qui ont à avoir peur du drone, ce sont vraiment les voyous parce que les citoyens qui manifestent – dont je comprends les interrogations – n'ont absolument rien à craindre parce que ce sont des images qui ne nous intéressent pas. Ce qui nous intéresse, c'est de pouvoir sécuriser et de pouvoir repérer ceux qui vont s'en prendre à la police», a développé le représentant de l’État.

«Montage habile» versus «caméra de la police»


«La police est là pour permettre aux gens de pouvoir manifester, ce qui est une liberté essentielle, et on voit bien que certains, qui s'en prennent à la police et qui s'en prennent aux institutions, essaient de manipuler l'information. Il est important que nous puissions soit par tweet, soit par des images videos que nous puissions diffuser ce que nous, on a réellement vécu. On l'a vu très récemment : par un habile montage, on pouvait faire croire que les policiers étaient en train de lancer des grenades lacrymogènes sur des manifestants assis et on a vu, avec le grand angle de la caméra de la police, que ce n'était pas du tout ça ; il y avait effectivement des gens assis mais que, en réalité, il y avait des affrontements en cours avec d'autres individus qui, eux, s'en prenaient à la police. C'est important de rétablir la vérité des faits. On ne cherche pas à influencer. Il y a beaucoup trop de possibilités d'enregistrement, que ce soit les portables, donc ce n'est pas le rôle de la police ou des autorités, c'est simplement permettre ces manifestations et de rétablir l'ordre lorsqu'il y a des voyous qui se manifestent», a ajouté le préfet en référence au sit-in de militants d'Extinction Rebellion, le 6 avril dernier (lire notre article).

En dehors des aspects techniques, ce jour, les policiers dijonnais – y compris les section d'intervention, brigade anti-criminalité et brigade spécialisée de terrain – ont reçu le renfort d'un escadron de gendarmes mobiles, soit un effectif de 120 agents au total pour sécuriser la manifestation du 1er-Mai.

Jean-Christophe Tardivon

À Dijon, une manifestation du 1er-Mai sous le signe de l'opposition à la réforme des retraites










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