La Fédération française aéronautique sensibilise à l'avion décarbonée. En partenariat avec le groupe Edeis, gestionnaire d'aéroports régionaux, elle participe au Velis Tour (lire notre article) pour présenter l'avion électrique du constructeur slovène Pipistrel, le Velis Electro.

La FFA s'adresse tout particulièrement aux élus locaux pour attirer leur attention sur les potentiels évolutions des aéro-clubs. Le Velis Electro étant effectivement utilisé pour de la formation.


Ce mardi 4 avril 2023, François Deseille (Modem), vice-président de Dijon Métropole et membre du conseil d'administration du syndicat mixte propriétaire de l'aéroport dijonnais, a effectué un baptême de l'air en avion électrique.

Autonomie d'une heure

Fruit du constructeur Pipistrel spécialisé dans les planeurs, le biplace a une envergure de 10,71 mètres et une longueur de 6,47 mètres. Il pèse 428 kg avec les batteries. Il embarque une moteur de 57,6 kW correspondant à 77 ch. Les batteries Lithium-Ion permettent une autonomie d'environ une heure, suffisante pour parcourir 200 km avec une vitesse de croisière de 160 km/h (retrouver la fiche technique).

De petite taille, le moteur est logé dans le nez de l'appareil avec la prise de recharge à proximité. Deux batteries sont logées une à l'avant et l'autre derrière un siège.

La recharge complète s'effectue en près de 70 minutes. Les aéroports n'étant pas encore équipés en chargeurs, pour ce Velis Tour un véhicule au sol transportait le chargeur.

Tout comme sur les voitures électriques, il faut choisir entre le chauffage ou l'autonomie. Ce mardi matin, les pilotes ont volé équipés de gants.

«Pas de carburant donc pas de carbone»

«L'autonomie est suffisante pour faire les leçons», a expliqué Jacques Carriquiriberry, coordinateur de l'exploitation de l'avion électrique au Fablab de la Fédération française d'aéronautique. L'avion école de la FFA est équipé de commandes doublées.

«Pas de carburant donc pas de carbone», a souligné Jacques Carriquiriberry insistant également sur le niveau sonore de 60 dB au décollage. «La fédération a une solution face aux problèmes de riverains et de carburation», a-t-il indiqué à l'adresse de François Deseille.

Au niveau national, la FFA compte 3.000 avions qui réalisent 500.000 heures de vol en France. Une moitié concerne des vol de loisirs, l'autre pour de la formation initiale ou continue.

Ce dernier aspect représente 80% des nuisances sonores du fait des décollages et atterrissages qui s'enchaînent sur un même site.

«C'est certainement l'avenir de l'aviation», selon François Deseille

«C'est assez exceptionnel», s'est enthousiasmé François Deseille à l'issue de son baptême de l'air, «on entend le vent, pas le moteur. «C'est certainement l'avenir de l'aviation, il faudra travailler l'autonomie.»

«Quand on a décollé, ça a été très vite», a commenté l'élu progressiste. Le pilote a confirmé que, du fait de la motorisation électrique, tout le couple moteur est immédiatement disponible, ce qui permet une longueur d'envol quasiment divisée par deux – 250 mètres – par rapport au même type d'avion doté d'une motorisation thermique.

Après un saut à Chalon-sur-Saône, ce mercredi 5 avril, le Velis Tour se prolongera cette fin de semaine à l'aéroport Dijon-Bourgogne-Franche-Comté avec des baptêmes de l'air offerts à une vingtaine d'enfants d'escadrilles air-jeunesse de la Fondation des Ailes de France.

Avec Velis Electro, le rêve de l'avion électrique devient réalité

Marie-Pierre Kaluzny dirige l'aéroport Dijon-Bourgogne-Franche-Comté