L'atelier de maintenance SNCF de la gare de Dijon a été modernisé pour en faire un technicentre régional. Son inauguration a eu lieu le 20 octobre dernier. Le vice-président de la Région Michel Neugnot a défendu l'investissement en matière de transport ferroviaire comme «un élément fort de contribution au pouvoir d'achat».
Le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté a investi 10,5 millions d'euros pour moderniser le technicentre de la gare de Dijon destiné à la maintenance des TER, dont les futurs Régiolis de 355 places assises qui arriveront en 2022.
Selon la SNCF, «ce site de maintenance historique, très stratégique de par son implantation à proximité immédiate de la gare de Dijon, continue de s’adapter aux différentes évolutions techniques du matériel tout en faisant face aux besoins des usagers du TER Bourgogne-Franche-Comté».
L'inauguration de la fin des travaux de modernisation s'est déroulée ce mercredi 20 octobre en présence de Michel Neugnot (PS) , premier vice-président du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, en charge des mobilités, Dominique Lonchampt (PC), conseiller régional, Éric Cinotti, directeur régional SNCF TER Bourgogne-Franche-Comté, et Hubert Jahan, directeur du technicentre de Dijon.
Un technicentre adapté aux rames Régiolis de 110 mètres de long
L'atelier de maintenance des matériels roulants de Dijon-Ville emploie 40 agents qui assurent régulièrement la maintenance de 30 voitures Corail, 56 automoteurs grande capacité et 24 Régiolis quatre caisses. Il occupe une superficie de 2.300 m² au pied du parking public de la gare.
Le projet de modernisation a été porté conjointement par la SNCF et le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, autorité de gestion des TER. Une première phase de travaux s'est déroulée en 2016 et 2017 pour installer une passerelle au niveau de la voie 25 et réaliser une triple fosse.
La deuxième phase de travaux a été consacrée à l'adaptation des fosses à la longueur des Régiolis six caisses et à l'installation de passerelles innovantes au niveau des voies 27 et 29. Le tout se trouve dans un bâtiment à présent fermé afin de permettre d'en chauffer l'intérieur. L'implantation d'une toiture végétalisée est prévue.
L'entité Gares & Connexions du groupe SNCF a assuré la maîtrise d'ouvrage avec une intervention des équipes de SNCF Réseau. Le chantier a bénéficié de synergies avec le chantier de mise en accessibilité de la gare (
lire notre article). L'entreprise Curot Construction a réalisé l'essentiel des travaux, terminés en septembre dernier.
«Nous sommes la région qui a le plus de voitures Corail»
Ce mercredi 20 octobre 2021, à l'extérieur du bâtiments, trois générations de TER contemplent les participants à l'inauguration. D'anciens Corail, des Bombardier canadiens entre deux âges et de récents Alstom français. «Nous sommes, historiquement, la région qui a le plus de voitures Corail, (…) elles accusent leur âge, il est temps de les remplacer», indique Éric Cinotti.
En effet, après avoir connu les grandes heures des déplacements nationaux dans la seconde moitié du XXème siècle, les Corail ont été relégués en région du fait du déploiement des TGV. En Bourgogne, ces rames circulent sur l'axe Paris-Dijon-Lyon.
Dans ce contexte, la Région a décidé de renouveler sa flotte de trains en optant pour des rames Régiolis conçues par Alstom. À l'heure actuelle, 24 rames quatre caisses circulent, d'une longueur de 80 mètres. Un financement de 200 millions d'euros a permis de commander seize rames six caisses de 110 mètres de long qui seront livrées en 2022 (une commande complémentaire de six rames a été effectuée en juin 2021).
«La maintenance change de siècle»
«Cela va nous permettre d'aborder les années à venir avec beaucoup plus de sérénité», déclare Éric Cinotti au moment des discours officiels, «et d'apporter bien sûr un plus grand confort et une plus grande fiabilité de matériel à nos voyageurs».
En conséquence de l'arrivée des futurs Régiolis, «la maintenance change de siècle», s'enthousiasme le directeur régional SNCF TER. Le nouveau technicentre a pour objectif d'«améliorer la sécurité des agents» et de permettre «des conditions de travail optimales».
Le représentant de la SNCF insiste sur les rideaux de sécurité innovants des passerelles qui sont commandés par l'activation de deux serrures de sécurité différentes. Ces passerelles remplacent le recours aux baudriers pour le travail en toiture des TER.
À noter que l'électronique embarquée permet désormais d'anticiper les opérations de maintenance et d'orienter le matériel sur le site adéquat, en proximité ou dans un des technicentres.
La Bourgogne-Franche-Comté compte trois technicentres : Dijon-Ville, Dijon-Perrigny, Nevers. En proximité, il existe également un petit centre à Besançon ainsi qu'une équipe de logistique de train à Belfort qui se voit dorénavant affecter des tâches de maintenance. Un portique de dépannage extérieur est en cours d'installation à Laroche-Migennes.
Le train, «un moyen efficace et décarboné de se déplacer»
«Quand on parle du train, on est sur un temps long qui est totalement déconnecté du temps politique», signale Michel Neugnot en prenant à son tour la parole, «avec 10-15 ans d'avance, il faut faire les bons choix au bon moment». «La Région croit au train sur l'ensemble de la Bourgogne-Franche-Comté», insiste le vice-président de Marie-Guite Dufay.
Alors que les variations des prix des carburants issus des énergies fossiles amènent à plomber les budgets des ménages qui utilisent un véhicule à moteur thermique, l'élu régional souligne que, relativement, le prix du train sera «de plus en plus bas». «Ça devient un élément fort de contribution au pouvoir d'achat de nos concitoyens parce qu'on offre un moyen efficace et décarboné de se déplacer», appuie Michel Neugnot.
«On travaille avec des risques importants»
Une fois le ruban inaugural coupé, la délégation découvre le site. Les fosses permettent d'inspecter les roues et les boggies. Les matériels de motorisation, climatisation et de transformation électrique sont au niveau de la toiture des rames.
Un courant de 1.500 volts circule dans la caténaire pour alimenter en électricité la rame via le pantographe. D'où de strictes règles de sécurité : couper le courant de la caténaire et abaisser le pantographe. «On travaille avec des risques importants et c'est notre responsabilité de les éliminer», insiste Hubert Jahan.
Le site de maintenance de Dijon-Ville permettra des interventions de niveau un et deux. Les interventions de niveau trois pourront être réalisées à Dijon-Perrigny.
En terminant la visite, Hubert Jahan souligne «l'importance stratégique du site» : «on est en proximité de la gare, entre une séquence de fin de maintenance et la mise à disposition sur le quai, c'est un avantage».
Jean-Christophe Tardivon