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08/01/2023 19:27

DIJON : Lors de ses voeux, François Rebsamen prône «une croissance sûre»

«Je suis ravi de vérifier que Dijon et la métropole rayonnent, y compris en Côte-d'Or», a déclaré le président de la collectivité, ce vendredi 6 janvier, en souhaitant la poursuite d'un développement «tourné vers la protection de l'environnement».
Traditionnel rendez-vous institutionnel, les vœux du maire de Dijon et président de la Métropole François Rebsamen (PS, FP), ce vendredi 6 janvier 2023, présentaient la particularité d'être placés à mi-mandat. L'occasion d'établir un bilan et de tracer des perspectives.

Selon la collectivité, près de 2.800 personnes s'étaient installées dans le Zénith pour suivre cette cérémonie. Aux premiers rangs, étaient présents notamment les députés de la Côte-d'Or Didier Martin (PR, RE) et Fadila Khattabi (RE), Marie-Guite Dufay (PS), présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, et Franck Robine, préfet de la Côte-d'Or, entourés d'artistes – dont le peintre Yan Pei-Ming et le metteur en scène Dominique Pitoiset –, d'hospitaliers, d'universitaires, de religieux, de militaires, de policiers ou encore de représentants de chambres consulaires et de différents ministères.

Tout devant l'orateur, avaient pris place de jeunes membres du conseil municipal d'enfants et, derrière lui, des conseillers municipaux de Dijon ainsi que des conseillers métropolitains.

Post-crise sanitaire, une pensée pour les soignants


Après deux cérémonies annulées, en 2021 et 2022, à cause de l'épidémie de la COVID-19, François Rebsamen débute gravement son propos en témoignant de sa «considération» pour les soignants et de sa «compassion» pour les victimes du coronavirus.

Le premier vœu du président du conseil de surveillance du CHU Dijon Bourgogne concerne donc le système de santé français alors qu'il fait le constat d'«une véritable dégradation des conditions de travail des personnels de santé» et de «besoins en effectifs qu'il va falloir traiter en profondeur».

Au passage, François Rebsamen apporte son soutien à la démarche du maire de Nevers Denis Thuriot qui travaille à instaurer une liaison aérienne pour faciliter la venue de médecins du CHU Dijon Bourgogne au centre hospitalier de l'agglomération de Nevers (lire notre article).

«Chérir la République»


Guerre en Ukraine, manifestations en Iran ou en Afghanistan... François Rebsamen voit «un monde qui penche du côté sombre» et salue «les femmes courageuses prêtes à tous les sacrifices pour la liberté». «La religion ne sauraient justifier les horreurs commises par ces mollahs».

L'orateur estime donc qu'il relève du «devoir» des citoyens français de «chérir [la] République, de faire vivre sans relâche les valeurs de fraternité, de liberté d'opinion, d'expression, de laïcité».

«Il est honteux que les fanatiques aient du zèle et que les sages n'en aient pas», lance François Rebsamen en citant Voltaire en pensant aux jeunes générations représentées par les élus du conseil municipal d'enfants.

«Situation indigne» en matière de restaurants universitaires


Passant des élèves des écoles aux étudiants, le président de la Métropole aborde le sujet de la capacité de la restauration collective sur le campus dijonnais de l'université de Bourgogne, sujet qui relève du CROUS Bourgogne-Franche-Comté : «40.000 étudiants et seulement deux restaurants universitaires, cette situation sur le CROUS m'apparaît indigne».

Avec l'université de Bourgogne, la nouvelle formation en odontologie, la Burgundy School of Business, l'antenne de Science Po, l'école supérieur d'art, l'ESTP, l'ESEO, l'ESIREM, l'école Ferrandi Paris, l'école supérieure de musique ou encore l'école de gendarmerie, la métropole pourrait atteindre 45.000 étudiants d'ici 2028.

La «dynamique» de la métropole dijonnaise


Le président de la Métropole de Dijon signale la «dynamique» économique de la capitale régionale de Bourgogne-Franche-Comté avec les fleurons des industries de la santé notamment.

François Rebsamen voit là l'explication de la «croissance démographique» du territoire : Dijon passant de 149.000 à 162.000 habitants en une vingtaine d'années, la métropole atteignant 262.000 habitants.

«Je souhaite que Dijon puisse poursuivre son développement»


«Je souhaite que Dijon puisse poursuivre sa transformation et son développement notamment tourné vers la protection de l'environnement», indique l'orateur. Le nombre d'arbres étant devenu un totem entre le socialiste et ses opposants, François Rebsamen signale que Dijon comptera «82.000 arbres ou arbustes» d'ici la fin 2023.

Autres marqueurs du développement, l'offre culturelle et sportive, le réseau de transports en commun, le taux de chômage «particulièrement bas», le commerce «avec une vacance commerciale particulièrement faible», les entreprises «innovantes» et la «poussée vers l'international» sont passés en revue.

La métropole dijonnaise compte 93.700 salariés privés au troisième trimestre 2022, après la création de 1.430 postes en un an, soit un niveau d'emplois plus élevé qu'avant la crise sanitaire.

«Ce n'est pas notre faute si des villes comme Châtillon ou Beaune perdent des habitants», commente François Rebsamen qui cite le sénateur François Patriat (RE) : «ce n'est pas parce que nous serions plus pauvres que les autres en seraient plus riches».

Lancement d'une seconde phase du campus métropolitain


Le chapitre des annonces débute avec les réalisations en cours ou débutant prochainement : rénovation du Grand Théâtre, rénovation du centre sportif métropolitain à Saint-Apollinaire, rénovation de la base nautique du lac Kir, travaux de l'échangeur d'Ahuy, inauguration de la légumerie...

En 2023, un nouveau projet de campus métropolitain sera lancé au voisinage de l'actuel, autour du carrefour de la rue de Mirande et du boulevard Gabriel, à Dijon. Il accueillera l'agrandissement de l'actuelle école d'ingénieur CESI.

«Nous consommons moins d'eau qu'il y a dix ans»


Ce sera aussi l'année du lancement des études pour envisager l'extension de réseau de transports en commun au sud et à l'est en ayant recours soit au tramway soit au bus en site propre (lire notre article).

François Rebsamen défend alors «[l']engagement ferme et résolu pour la transition écologique» en évoquant le projet RESPONSE-H2020, le réseau de chaleur urbain, la projet d'hydrogène décarbonée, le réampoulage en LED ou encore l'assainissement de l'eau.

L'orateur entend même battre en brèche des «fake news» : «sachez aujourd'hui, qu'avec 12.000 habitants en plus sur la ville et autant sur la métropole, nous consommons moins d'eau qu'il y a dix ans».

«Nous pouvons encore croire à notre capacité à évoluer, même avec une croissance à condition que cette croissance soit une croissance sûre qui préserve bien évidemment l'avenir écologique de nos territoires», analyse-t-il.

«Construire notre avenir au sein d'une Europe forte»


«Je suis ravi de vérifier que Dijon et la métropole attirent, qu'elles rayonnent, y compris en Côte-d'Or et je n'ai pas l'intention de ralentir l'ambition», ponctue François Rebsamen.

Plus globalement, face aux désordres du monde précédemment évoqués, l'orateur invoque «la solidarité» et «la fraternité» pour «construire notre avenir au sein d'une Europe forte».

Jean-Christophe Tardivon