Par «un acte de reconnaissance de la République française», Patricia Mirallès, secrétaire d'État auprès du ministre des Armées chargée des Anciens Combattants et de la Mémoire, a remis, le 3 mars 2023, la médaille de l’ordre national du Mérite à Michel Lambert.

Les salons de la préfecture de la Côte-d'Or, à Dijon, ont servi de cadre à une brève mais émouvante cérémonie pour décorer un ancien combattant de la guerre d'Algérie au comportement jugé «particulièrement exemplaire».

L'événement s'est déroulé en présence notamment de Franck Robine, préfet de la Côte-d'Or, des députés Benoît Bordat (FP) et Didier Martin ainsi que d'Emmanuel Coint (LR), première vice-présidente du conseil départemental de la Côte-d'Or, Jean-Philippe Morel (PR), adjoint au maire de Dijon, et de représentants des associations du monde combattant dont Paul Humbert, président du comité FNACA de Plombières-lès-Dijon.

Honorer les soldats ayant combattu en Algérie, en Tunisie et au Maroc

La secrétaire d’État a salué «l'engagement au service d l'intérêt général» dont a fait preuve Michel Lambert en mettant en exergue «les valeurs de notre pacte républicain : la liberté, l'égalité, la fraternité».

«La nation entend lui rendre hommage aujourd'hui», a déclaré Patricia Mirallès, expliquant que la cérémonie du jour prenait place dans un cycle de commémoration du 68ème anniversaire de la guerre d'Algérie, entamé en 2022, afin «d'honorer les hommes qui ont mené de l'autre côté de la Méditerranée le combat dont la République les avait chargé».

Né en avril 1936 en Côte-d'Or, le caporal-chef Lambert a totalisé deux ans et six mois de service – avec onze mois de bonification pour campagne – durant la guerre d'Algérie.

Entre 1954 et 1962, un million et demi d'hommes ont combattu pour la France en Algérie, en Tunisie et au Maroc. Michel Lambert figure parmi les 60.000 soldats qui ont été blessés.

Blessé lors d'une reconnaissance de terrain

Son service a débuté le 1er septembre 1956 dans le 8ème bataillon des chasseurs portés. Il est nommé caporal puis caporal-chef en août 1957. Il débarque à Alger en novembre 1957. Il se distingue le 18 septembre 1958, en Kabylie : lors d'une reconnaissance de terrain, il saute sur un obus piégé ; gravement blessé, il conserve son sang-froid et assure le commandement de sa pièce jusqu'à l'évacuation.

En conséquence, Michel Lambert a reçu la croix de la Valeur militaire avec étoile de bronze et a été cité à l'ordre de sa brigade, le 8 octobre 1958. Le général de brigade Faure, commandant de la zone est-algéroise et de la 25ème division d'infanterie alpine lui a rendu hommage : «excellent gradé qui participe depuis plus de dix mois à toutes les sorties opérationnelles de la compagnie, se faisant remarquer en toutes circonstances par sa combativité et son courage».

«Michel Lambert n'a jamais beaucoup raconté les mois qu'il a passés en Algérie»

«Les proches de Michel Lambert témoignent que ce dernier n'a jamais beaucoup parlé, jamais beaucoup raconté cet épisode de sa vie, ni les mois qu'il a passés en Algérie», a relayé Patricia Mirallès. «Cela ne l'a pas empêché entretenir la camaraderie avec ses frères d'armes et de rester proches de ceux auprès de qui il s'était battu là-bas, à travers les associations d'anciens combattants.»

«Monsieur Lambert, votre engagement au service des autres et au service de la France est reconnu par tous, la nation vous en remercie et vous honore aujourd'hui», a adressé avec émotion et gravité la secrétaire d’État au récipiendaire accompagné de ses sœur, belle-sœur et neveux.

«C'est la France qui vous remercie»

Après avoir reçu la médaille militaire en avril 2014, Michel Lambert est donc entré, à 86 ans, dans l'ordre national du Mérite, ce 3 mars 2023, en tant que chevalier.

Le récipiendaire s'est dit «très honoré» d'être ainsi distingué. «C'est la France qui vous remercie», a répondu Patricia Mirallès.

Au retour de la guerre d'Algérie, Michel Lambert a mené une carrière professionnelle de mécanicien dans des garages automobiles de la Côte-d'Or. Il habite à Plombières-lès-Dijon, étant à présent retraité.

Plusieurs séquences durant la visite officielle dijonnaise

Plus tôt dans la matinée, Patricia Mirallès avait inauguré la stèle numérique qui vient compléter le monument aux morts de Dijon en permettant d'accéder aux noms des différentes générations du feu.

Par la suite, la secrétaire d'État chargée des Anciens Combattants et de la Mémoire s'est rendue au lycée internationale Charles de Gaulle pour des échanges avec des élèves ayant travaillé sur la mémoire de Dijonnais juifs morts en déportation durant la Seconde Guerre mondiale.

Patricia Mirallès a inauguré la stèle numérique complétant le monument aux morts de Dijon

Patricia Mirallès a échangé avec des lycéens ayant enquêté sur la seule rafle d'otages juifs à Dijon en 1942