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11/04/2024 10:50
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BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ : Julien Odoul viole le règlement intérieur de l'assemblée régionale

Un spectaculaire coup de comm' du porte-parole du Rassemblement national a provoqué une interruption de séance, ce jeudi 11 avril, lors d'une session du conseil régional.
Actualisé : La présidente de la Région Marie-Guite Dufay annonce vouloir déposer une plainte pour «incitation à la haine».
Il n'a pas fallu une heure pour qu'une interruption de séance survienne durant la session du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, ce jeudi 11 avril 2024.

La présidente Marie-Guite Dufay (PS) a dû prononcer cette brève suspension alors que les élus du groupe Rassemblement national Bourgogne-Franche-Comté brandissaient des pancartes «Violeurs étrangers dehors» en fin de propos liminaires de leur président Julien Odoul (RN).

Anaphore sur le thème du mutisme de Marie-Guite Dufay face aux faits divers

Ce jeudi, Julien Odoul, conseiller régional mais aussi député de l'Yonne et porte-parole national du parti de Marine Le Pen, était le premier des opposants à intervenir après le discours de la présidente.


Julien Odoul a débuté son propos en abordant les thématiques de «la sécurité» et de «l'ensauvagement» en listant des des faits divers survenus ces dernières semaines en France, notamment ceux se déroulant aux abords d'établissements scolaires.

«Dijon se cartellise»

«Vous n'avez pas parlé de ce climat délétère qui pollue notre pays», a-t-il martelé en usant de l'expression»vous n'avez pas parlé de» sur le mode de l'anaphore.

«Dijon se cartellise, le trafic de drogue gangrène le quotidien de bon nombre de nos citoyens», a déclaré l'élu populiste en référence à la succession de fusillades qui a marqué la capitale régionale et entraîné la mise en place d'une opération «Place nette XXL» par le ministre de l'Intérieur.

«Le Rassemblement national avait fait de la sécurité sa priorité, nous vous avions demandé de faire de la sécurité une compétence régionale comme la santé était devenue quasiment une compétence régionale», a-t-il poursuivi en faisant référence à la campagne pour les élections régionales de 2021. «Il est urgent que la sécurité soit un sujet de débat ici dans notre hémicycle. (…) La Région doit prendre sa part.»

En fonction de quoi, l'opposant a appellé à «restaurer l'ordre républicain», à soutenir les forces de l'ordre ainsi que les collectivités, notamment pour développer la la vidéoprotection, et accompagner les entreprises.

«On sait que l'accusation d'islamophobie, souvent, elle conduit à la mort»

L'élu icaunais a enchaîné avec la polémique surgit à propos de la réaction du principal du collège Jean Bertin, à Saint-Georges-sur-Baulche, qui a demandé à trois femmes, bénévoles d'une association, d'ôter leur voile islamique pour participer à une journée portes ouvertes (lire le communiqué).

«Principal qui, pour avoir respecté la laïcité a été inquiété, menacé, a subi des attaques politiques honteuses de La France insoumise», a commenté Julien Odoul (lire le communiqué). «On sait que l'accusation d'islamophobie, (…) souvent, elle conduit à la mort.»

La maire de Besançon accusée de «museler les lanceurs d'alerte»

«Vous n'avez pas parlé des multiples atteintes à la laïcité, des attaques récurrentes de notre vivre-en-France», a-t-il asséné en reprenant l'anaphore.

«Ce qui s'est passé à Besançon est extrêmement grave, votre alliée écologiste Anne Vignot a participé à cette opération pour corseter la liberté d'expression, pour persécuter une militante qui avait osé dire que Marlène Schiappa et Gérald Darmanin avait dit», a repris Julien Odoul.

Le 9 avril dernier, une militante du collectif féministe identitaire Nemesis a été placé en garde à vue après avoir brandi une pancarte «Violeurs étrangers dehors». La maire Anne Vignot (EELV) a déposé plainte pour «incitation à la haine». Nemesis a répliqué en annonçant déposé plainte pour «atteintes à la liberté individuelle».

«Une militante traitée comme une délinquante pour avoir exprimé ce que l'immense majorité des femmes ne veulent plus subir», a analysé Julien Odoul.

L'élu mariniste a déploré «le maintien de violeurs sur notre territoire alors qu'ils n'ont pas à y rester» et a considéré que la démarche de la maire de Besançon équivalait à «museler les lanceurs d'alerte».

Julien Odoul enfreint délibérément le règlement de l'assemblée

«Cet immigrationnisme forcené est extrêmement grave» a conclu Julien Odoul qui estime que la politique de l'exécutif conduit par Marie-Guite Dufay «participe de l'immigration massive».

Dans un coup de communication soigneusement préparé, les élus du groupe ont alors simultanément brandi des pancartes préparées à l'avance reprenant le slogan affiché par Nemesis à Besançon tandis que montait un brouhaha dans l'assemblée.

Passé le temps de la surprise devant la démarche spectaculaire, Marie-Guite Dufay a prononcé une suspension de séance afin que le calme revienne. Au retour, la présidente a fermement rappelé que le geste des élus populistes enfreignait le règlement de l'assemblée démocratique.

Actualisé le 11 avril 2024 :


«Les affiches qui ont été brandies et les propos associant immigrés et viols sont intolérables en tous lieux et encore plus dans une enceinte républicaine», a déclaré solennellement Marie-Guite Dufay peu avant la pause méridienne. «J'ai donc décidé de saisir le procureur de la République. J'ai l'intention de déposé plainte pour incitation à la haine.»

Actualisé le 11 avril 2024 :


Plus tard, durant la seconde partie de la session, Thomas Lutz (RN) a provoqué un incident de séance en ayant recours au vocabulaire usité par les nazis. La présidente a décrété une deuxième interruption de séance et a annoncé vouloir déposer une deuxième plainte.

Jean-Christophe Tardivon

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