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26/01/2022 12:58

Bourgogne – Franche-Comté : Des élus un peu gênés aux entournures sur la Présidentielle

L’ouverture de la session consacrée au vote du budget, n’a pas donné lieu à de folles envolées au bénéfice des candidats à la Présidentielle. Mais il faut dire que la simplicité dans les soutiens n’est pas de mise. Ce qui explique sans doute que nombre d’élus ont semblé gênés aux entournures.
Les groupes politiques au Conseil Régional de Bourgogne – Franche-Comté ont été obligés de faire des choix. Avant d’exprimer ceux sur les différents dossiers à l’ordre du jour, dont le vote du budget, mais aussi le dossier de la fin du monopole de la SNCF, prévu pour passer en deuxième journée, il a fallu décider de qui serait présent dans l’hémicycle… Il fallait en effet avoir guère plus de 50 élus prévus, en raison de la crise sanitaire.
Personne ne s’en est vraiment ému. Chacune et chacun considérant qu’il faut bien céder aux obligations sanitaires.
Si la Présidente Marie-Guite Dufay, dans son discours liminaire, comme Gilles Platret, le chef de file de la droite et du centre, n’ont pas voulu en faire des tonnes sur la Présidentielle, même si le Maire de Chalon sur Saône a abordé la question de l’autonomie financière des régions, Julien Odoul, le président du groupe du Rassemblement National a fait plus dans le «national» que dans le «régional». Ce qui a aussi été le cas de Claire Mallard pour le groupe EELV. Denis Thuriot le président du groupe de la majorité présidentielle a lui placé son intervention sur la dimension européenne.

La porte parole du groupe communiste n’a surpris personne avec un discours entendu sur les cheminots, sur EDF, sur les enseignants – en se trompant au passage d’une semaine concernant la «grève historique des enseignants» qui n’était pas la semaine dernière, mais il y a deux semaines…
En fait si la Présidentielle a moins mobilisé la parole qu’en 2017, 2012 ou 2007, c’est bien parce que le sujet n’est pas forcément simple au sein de chaque groupe. Ainsi dans les rangs du PS, la Présidente Marie-Guite Dufay ne soutient pas Anne Hidalgo mais Christiane Taubira. Jérôme Durain, le chef de groupe, sans être orphelin de la décision d’Arnaud Montebourg, s’est lui gardé de tout commentaire.
Il a juste répondu à Julien Odoul. Celui-ci lui avait lancé : ««Les propositions de Monsieur Montebourg sont portées par Marine Le Pen. Monsieur Durain, vous pouvez donc sortir la tête haute».
Jérôme Durain lui lança : «Monsieur Odoul, on n’a pas la même vision de la République sociale. Nous ne sommes dans une nation ethnique. Mais une nation citoyenne et politique. On n’a pas peur d’être remplacés. Nous ne sommes pas l’obsession de la sécurité. Nous sommes lucides. Vous vous accrochez à un monde qui n’existe plus. Un monde qui a peur du changement. Cette majorité est de gauche, elle est sociale et présentera un budget qui confortera les atouts de notre région».
Du côté des Républicains, Gilles Platret n’a pas déclaré sa flamme à Valérie Pécresse et pourrait ne pas être de la présentation de son comité de soutien en Saône-et-Loire, et ne pas figurer sur la photo officielle en cours d’élaboration autour de Marie-Claude Jarrot, sans que cela soit une question de parité !
Finalement les plus détendus par rapport à la Présidentielle auront été Claire Mallard pour EELV, Julien Odoul pour le RN et Muriel Ternant, pour le PC, forcément plus disciplinés dans leur discours. Et surtout moins gênés aux entournures. Tout comne donc Denis Thuriot qui lui a l’avantage d’être dans l’équipe du Président sortant, dont la politique n’a pas été spécialement attaquée avec acharnement par les autres groupes politiques.
Alain BOLLERY et Jean-Christophe TARDIVON

Le budget 2022 de la Région a été adopté


Le budget 2022 au crible des groupes politiques


Avec 1,8 milliard d'euros, Marie-Guite Dufay revendique un budget «ambitieux» pour la Région en 2022


La Région Bourgogne-Franche-Comté vote l'ouverture à la concurrence des TER


Michel Neugnot détaille le processus de la fin du monopole de la SNCF en Bourgogne-Franche-Comté


La Région met 37 millions pour protéger Peugeot du rouleau compresseur électrique


Marie-Guite Dufay
«Nous nous laissons la précaution d’être réactif par rapport à la crise»
«Cette séance est largement consacrée au vote du budget. Un budget de transition entre ce que nous avons construite et ce que nous imprimons et accélérons dans notre projet de mandat.
On investit fortement. On prolonge notre offre de formation en direction des demandeurs d’emploi de très longue durée. Nous sommes aussi dans une année charnière, pour la gestion des fonds européens.
Nous nous laissons la précaution d’être réactif par rapport à la crise sanitaire qui n’est pas terminée. Notamment pour les renforts dans les lycées, mais aussi pour faire face aux augmentations liées à l’énergie.
Nos investissements seront largement consacrés à la rénovation énergétique de nos lycées, avec une obligation de réduire de 40% d’ici 2030.
Pour la filière automobile nos objectifs sont le maintien de l’emploi et l’adaptation des hommes et des femmes. Le levier de la formation sera pleinement utilisé.
Nous rentrons dans la loi pour la SNCF. Certains nous demandent de ne pas rentrer dans la loi. Il y a un risque juridique que nous ne prendrons pas. Chaque région est un cas particulier. La mise en concurrence s’est au niveau des transports. Ce n’est pas une remise en cause de l’opérateur SNCF, ni des cheminots. On mettra en vigueur un service public, pour un service aux usagers améliorés.

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Gilles Platret
«Nous avons un pouvoir de décision sur 138 millions d’euros»
«On a plus que besoin du service public avec la crise sanitaire et avec le choc d’inflation, dans un climat incertain, avec la fragilité de la reprise. Je formule le vœu que les débats ne soient pas prolongés indéfiniment. Nous sommes dans un cadre de débat présidentiel. C’est peut être le moment de faire entendre notre voix par rapport aux coups de rabot donnés à notre économie de gestion. Ne soyons pas dans le jeu qui voit l’opposition attaquer la majorité. La question est de savoir si on a encore les moyens de disposer librement de notre destin. Année après année, nous sommes loin du compte. Nous ne sommes plus souverains. Le ratio sur lequel ou peut fixer notre fiscalité est dérisoire. Nous sommes en dessous de 10%. Notre autonomie est en dessous de 10%
Un budget insiste beaucoup sur les dépenses et les projets de mandat. Souligner la qualité des dépenses, n’empêche pas de regarder les recettes. Notre principale recette c’est la fraction octroyée par l’Etat. Nous n’avons aucune prise sur l’évolution. C’est lié sur la consommation nationale.
Comment assurer la fiabilité d’un budget quand on ne tient rien sur les recettes.  En Bourgogne – Franche-Comté, nous perdons 3 millions supplémentaires, sans l’avoir décidé.
Sur 1300 millions de recettes nous avons un pouvoir de décision sur 138 millions d’euros, dont 106 millions sur les cartes grises. C’est 10% du total» du Nous agissons sur une fenêtre de tir de moins de 10%
On est dans la négation de la décentralisation.
Il faut trouver des marges de manœuvre dans notre budget. C’est une pierre dans votre jardin. +4% pour les frais de personnels. Nous avons une augmentation vertigineuse du nombre d’agents de la collectivité. Offrons plutôt de vraies perspectives de carrière à nos agents, plutôt qu’en recruter de nouveaux.
Concernant la maîtrise de la dette, qu’adviendra-t-il si les taux augmentent».


Julien Odoul
«Ce n'est pas un budget de transition, c'est un budget de glaciation»
««Ce budget n'est pas un budget d'ambitieux, c'est un budget figé, congelé», lance Julien Odoul, président du groupe d'opposition du Rassemblement National. «Ce n'est pas un budget de transition, c'est un budget de glaciation», poursuit-il.

L'élu populiste débute ainsi une métaphore filé sur le réchauffement climatique où l'élévation des températures moyennes, qui provoque les aléas météorologiques, vient en analogie des efforts budgétaires que pourraient mener la collectivité. L'augmentation des investissements en lieu et place de la canicule en quelque sorte.

Dans ce cadre rhétorique, Julien Odoul ne voit pas «de réchauffement sur la sécurité», faisant ainsi référence notamment aux violences du quartier des Chaillots à Sens (lire le communiqué).

«Il n'y a pas de réchauffement social», estime-t-il alors que «le pouvoir d'achat est la priorité de nos compatriotes» en évoquant les hausse des prix alimentaires ou des prix des carburants.

De la métaphore du changement climatique, l'orateur passe à la métaphore de l'épidémie : «il y a un virus qui est pire que la Covid-19, c'est le virus de la pauvreté qui oblige aujourd'hui nos concitoyennes et nos concitoyens à faire des arbitrage insensé : (…) se chauffer ou circuler».

«Vous avez des moyens de rendre du pouvoir d'achat à nos concitoyens et ces moyens, vous ne les actionnez pas», s'exclame Julien Odoul à l'adresse de la majorité régionale. Le porte-parole du Rassemblement National attaque dans la foulée le gouvernement et les mesures de pouvoir d'achat dont le relèvement du barème kilométrique qui ne «concernera qu'une minorité de nos concitoyens».

Revenant aux sujets régionaux, Julien Odoul appelle à une diminution de la fiscalité et annonce que des amendements seront proposés durant la session pour tenter d'obtenir la fin de la TICPE, la baisse de la carte grise accompagnée d'exonérations pour les plus jeunes ainsi qu'une réorientation de la politique de la ville vers les campagnes. «Avec ces leviers-là, rendez du pouvoir d'achat, plus de 32 millions d'euros qui peuvent être rendus aux Bourguignons et aux Francs-Comtois», exhorte-t-il avant de revendiquer de «prendre la situation à bras le corps» avec les amendements en question.

«La situation économique est pire qu'ailleurs en Bourgogne-Franche-Comté», analyse Julien Odoul en s'appuyant sur des données de l'INSEE, «les pauvres dans notre région sont un peu plus pauvres qu'ailleurs».

Le soutien de Marine Le Pen convoque alors le débat de l'élection présidentielle dans l'assemblée régional et s'inquiète du soutien apporté par Marie-Guite Dufay à Christiane Taubira : «vous êtes passé du libéralisme flamboyant au racisme et au wokisme».

Après la présidente de la collectivité, Julien Odoul cible le président du groupe de la majorité Notre région par cœur. «Les propositions portées par Monsieur Montebourg sont aujourd'hui défendue par Marine Le Pen», adresse-t-il à Jérôme Durain qui se gausse hors micro.

Après avoir résumé le programme de la candidate du Rassemblement National à la présidentielle, Julien Odoul conclut son propos sur la fin du monopole de la SNCF sur les TER : «nous nous opposerons farouchement et radicalement à l'ouverture à la concurrence, on a vu ce que cela donnait pour l'électricité». Une démarche jugée «funeste pour la majorité de nos concitoyens qui utilisent le train».

Denis Thuriot
«On se doit de mettre en valeur le projet européen. L’Europe est présente partout et pour tous»
«Oui nous devons avoir le nombre de fonctionnaires nécessaire pour appliquer nos politique. Le contexte national est paradoxal, avec la baisse du chômage, la reprise économique, mais à côté c’est compliqué pour nos concitoyens.
Je voudrai vous parler d’Europe. 27 états membres avec 20% du PIB mondial. Notre groupe est attaché à l’Europe. On propose d’ailleurs de renforcer nos liens avec l’Europe, de s’en approcher encore plus. Notre région accueillera deux conférences importantes. Les Ministres des Télécommunications les 8 et 9 mars à Nevers, et les Ministres du Tourisme, à Dijon, les 16 et 17 mars.
On se doit de mettre en valeur le projet européen. L’Europe est présente partout et pour tous. Le Président de la République préfère une Europe plus humaine au retour du nationalisme.
Vous voulez ouvrir les TER à la concurrence, mais une partie de votre majorité s’y oppose. La Région n’est pas que de gauche ou d’extrême gauche. La question c’est quel service pour nos concitoyens. Nous sommes favorables à une équité entre la Bourgogne et la Franche-Comté, notamment au niveau universitaire.
Il est nécessaire d’accompagner les territoires les plus fragiles.


Claire Mallard défend
«la stratégie opérationnelle de transition énergétique»
La défense des services publics constitue le préambule de l'intervention de Claire Mallard, président du groupe de la majorité Écologistes et solidaires : l'hôpital souffre, le système éducatif se délite».

L'élue régionale constate «un sentiment légitime d'injustice et d'abandon qui s'empare de nos concitoyens excédés par l'absence de perspectives d'une vie meilleure».

L'écologiste fait ensuite le lien entre «crise du pouvoir d'achat» et «dépendance aux énergies fossiles» ainsi qu'«au nucléaire» en soulignant que dix réacteurs sont actuellement à l'arrêt, constituant une «fragilité technologique».

Dans ce contexte, Claire Mallard fustige la réouverture de centrales à charbon et retourne l'argument souvent utilisé contre les écologistes : «c'est condamner à terme nos concitoyens à revenir à la bougie, les productivistes de tous bords devront assumer cet état de fait». Un tacle qui, dans les rangs de la majorité, vise également les voisins communistes, défenseurs du nucléaire.

Commentant l'actualité nationale, Claire Mallard considère que «l'offre ultra agressive des magasins Leclerc» concernant la baguette de pain à 29 centimes d'euro qui «met en danger le commerce de proximité, les artisans boulangers et les paysans».

Un arrière-plan qui permet de souligner «la stratégie opérationnelle de transition énergétique» de la majorité régionale pouvant être étendue «à la lutte et l'adaptation climatique, en incluant les enjeux de mobilité, de transition  agricole, d'aménagement du territoire, de santé». Une approche globale «indispensable» pour aller vers «un modèle de développement plus sobre».

Alors que la France a pris la présidence tournante du conseil de l'Union européenne, Claire Mallard appelle à «une nouvelle communauté européenne de la transition énergétique», estimant que «le président n'est jamais aux côtés des droits humains et du climat».

Une nouvelle fois, l'élue régionale s'appuie sur ce contexte pour rebondir et vanter la feuille de route automobile mise en place par l'exécutif, «une stratégie d'écologie industrielle et territoriale tournée vers des marchés en lien avec les besoins de la transition écologique».

«Vivre autrement, c'est gouverner différemment», lance alors Claire Mallard avant de critiquer «les conditions démocratiques peu satisfaisantes de l'élaboration des contrats de plan État-Région» pour mieux appeler à «associer étroitement» des membres du CESER aux négociations du volet Mobilité du CPER.

Pour finir, Claire Mallard répond à Julien Odoul : «si vous estimez que la Région subit d'une glaciation, nous on constate que vous vous asséchez, (…) sans doute à cause des fuites que vous subissez». Cela en référence aux transfuges qui quittent le Rassemblement National pour rejoindre le parti d'Éric Zemmour.

Muriel Ternand
«Nous voulons une Région résolument autonome, démocratique et rebelle aussi»
Si Muriel Ternant affiche dès le début de son intervention un soutien aux cheminots – une petite délégation ayant distribué des tracts ce mercredi matin en attendant un rassemblement prévu ce jeudi matin à l'extérieur du conseil régional – elle n'entend pas empiéter sur les débats à l'ordre du jour du jeudi.

La présidente du groupe de la majorité des Élus communistes et républicains signale soutenir également les agents d'EDF ainsi que les enseignants avant la manifestation interprofessionnelle de ce jeudi dans un contexte de baisse de 17% en 20 ans du point d'indice par rapport à l'inflation. En résumé, l'élue régionale fustige «le détricotage des grands services publics nationaux».

Poursuivant sur le cadre national, la communistes considère qu'«au cœur de cette crise sanitaire se préparent sans bruit dans divers lieux de décision des changements majeurs nous poussant chaque jour un peu plus vers un régime autoritaire» : «nouvelle organisation du travail, délocalisations massives, (...) des transformations majeures dans l'éducation, les mobilités, la consommation, la vie elle-même».

Muriel Ternant invite alors à «se prémunir des tentations autoritaires qui fleurissent de toute part» : «nous voulons une Région résolument autonome, démocratique et rebelle aussi, quand il le faut, esquissant des chemins de résistance et d'espoir, une Région politique, stratégique, concentrant ses moyens sur des axes forts qui répondent au défi de notre temps, en esquissant un nouveau modèle social, écologique».

Jérôme Durain
«On travaille pour anticiper, accélérer et s'adapter»
«Contexte : la crise sanitaire a aggravé les inégalités. Où est la sortie de crise et pour qui ?
L’action de la Région se déploie dans un contexte contradictoire. D’un côté, des annonces successives de signes de la reprise économique, avec des effets sur la croissance et sur l’emploi, et une reprise des investissements. De l’autre, des tendances qui perdurent et qui se sont aggravées avec la crise :
-    Une augmentation des inégalités : la crise a aggravé les inégalités de patrimoine.
-    Une baisse du pouvoir d’achat des plus modestes, accentuée par la hausse du coût des énergies.
Sur l’augmentation des inégalités, et en particulier des inégalités de patrimoine, tous les rapports convergent, mais on peut reprendre pour illustrer le dernier rapport d’OXFAM, qui pointe :
•    Qu’en France, de mars 2020 à octobre 2021, la fortune des milliardaires français a augmenté de 86%.
•    Qu’avec les 236 milliards d’euros supplémentaires engrangés en 19 mois par les milliardaires français, on pourrait quadrupler le budget de l’hôpital public ou distribuer un chèque de 3500 euros à chaque Français-e-s.
•    Que Les 5 premières fortunes de France ont doublé leur richesse depuis le début de la pandémie. Elles possèdent à elles seules autant que les 40% les plus pauvres en France.
Dans le même temps, la crise a provoqué une intensification de la pauvreté chez celles et ceux qui étaient déjà en difficulté avant la pandémie. Oublié-e-s des plans de relance – les travailleurs précaires (notamment les femmes), les personnes migrantes et les jeunes – ont vu leur situation se détériorer encore davantage. 7 millions de personnes ont besoin d’aide alimentaire pour vivre selon le secours catholique [2], soit 10% de la population française, et 4 millions de personnes supplémentaires sont en situation de vulnérabilité à cause de la crise, selon le CREDOC.

2/ En toile de fonds, les conséquences de l’évolution climatique se font de plus en plus sentir pour les plus fragiles.  
On pourrait croire ces deux enjeux contradictoires, et que la première préoccupation de nos concitoyens, celles de vivre de leurs revenus et de se pouvoir se construire un avenir, s’oppose aux impératifs climatiques. En réalité, tout se tient, car les 1ères victimes de la crise du coût des énergies sont les foyers les plus modestes.
La rareté des ressources, la dépendance aux énergies, l’inflation des couts pour se chauffer, se déplacer, se nourrir et travailler, cela concerne en 1er lieu les foyers aux revenus modestes.
Après avoir présenté un plan de mandat qui traçait de façon pluriannuelle les perspectives pour les années 2021/ 2028, nous enclenchons, dès ce budget, une étape décisive dans la mise en œuvre d’une région encore plus réactive pour l’emploi et la formation, plus ambitieuse pour la transition énergétique et plus déterminée à soutenir la fraternité.  

Au fonds, l’action de cette majorité se décline avec trois volontés :
1/ Celle de l’anticipation
ANTICIPER,
C’est ce que nous proposons par exemple pour l’avenir de la filière automobile : quand ce secteur emploie 45 000 salariés et qu’il pèse plus de 5 % de l’emplois salarié dans notre Région, qu’il doit affronter un mur technologique d’ampleur et s’adapter aux impératifs environnementaux, quand il est un enjeu de compétitivité et l’objet de restructuration à l’échelle mondiale, mais surtout parce que cette filière est structurante pour nos territoires, il est logique que nous proposions d’amplifier notre effort, 36 millions en 2022 , pour affronter une conjoncture difficile, soutenir les investissements dans les mutations technologiques et l’adaptation des  compétences humaines à ces mutations.
Anticiper, c’est plus généralement prévoir les transitions professionnelles, les besoins de compétences, les secteurs économiques en tension dans l’économie de nos territoires et ainsi structurer une politique de formation et d’accompagnement des salariés et des demandeurs d’emploi- notamment les plus éloignés de l’emploi, dans une cohérence avec les attentes des entreprises, et en accompagnant l’apprentissage comme nous le faisons avec le soutien aux formations et aux CFA.
Anticiper, c’est aussi investir sur les secteurs d’avenir tout en intégrant le numérique comme un potentiel de développement mais aussi comme une nécessité pour les usages quotidiens de nos concitoyens. Les secteurs d’avenir, c’est par exemple le vecteur d’innovation que représente la filière de l’hydrogène, la mise en œuvre de la transition écologique, mais aussi, nous en sommes convaincus, l’investissement que nous continuons de poursuivre pour l’économie de proximité et l’économie sociale et solidaire.
Anticiper, c’est enfin- au moment- où la France préside l’union européenne, prendre toute sa place et positionner notre région- au-delà de la responsabilité d’autorité de gestion, comme un acteur essentiel, pour nos territoires d’une politique de coopération par une contribution à la relance au soutien de projets pour la santé, la formation des demandeurs d’emploi, le numérique, le développement de nos massifs, la protection de nos forêts ou encore l’agriculture biologique.  

2/ Celle de l’accélération :

ACCELERER
C’est avant tout prendre en compte totalement les effets du changement climatiques et intégrer pleinement, dans toutes nos politiques, les impératifs environnementaux.  Il s’agit par exemple de sanctuariser un budget pour la vitalité agricole et défendre un modèle juste de production qui intègre les nécessités de modernisation, de conversion des exploitations et la qualité des produits, d’offrir de nouveaux débouchés aux exploitants et de faciliter les transmissions, de défendre nos productions de terroirs, nos appellations et notre savoir-faire.

Accélérer la transition énergétique, c’est aller plus fort sur l’accompagnement pour les particuliers et les collectivités et autres porteurs de projets en termes de rénovation énergétique du bâti et le recours aux matériaux biosourcés, et amplifier notre accompagnement de la filière bois, tant sur les aspects de protection que dans l’encouragement à la construction bois et pour la consolidation d’une filière essentielle pour l’économie de proximité et l’amélioration de la performance énergétique.
    
Accélérer, c’est intégrer la question des mobilités comme un enjeu essentiel et central de l’aménagement du territoire, avec notre responsabilité d’être la collectivité qui aménage l’intermodalité entre les modes des transports. Il faut ainsi souligner les investissements stratégiques que représentent les engagements pris en 2022 pour l’exploitation des lignes ferroviaires, le renouvellement du matériel roulant, le transport routier interurbain et scolaire, unifié et complémentaire pour favoriser la mobilité sur l’ensemble de nos territoires, et notre système, reconnu, d’information multimodale, la rénovation et l’accessibilité des gares.

L’adaptation
Adapter notre accompagnement des territoires en renforçant notre approche de différenciation, pour une meilleure cohésion territoriale, en donnant plus de moyens pour les territoires les plus fragilisés, et faire émerger l’attractivité de nos territoires. C’est une approche fine, adaptée à la géographie territoriale de notre Région, avec des logiques d’accompagnement et d’intervention déclinées en fonctions de ces réalités : soutien à la ruralité, maintien des petites villes, attention aux grands secteurs de développement, aux agglomérations et métropoles.  

S’adapter. C’est maintenir notre une politique soutenue d’investissement, même après deux années pendant lesquelles il a été nécessaire de faire plus, nous allons poursuivre notre effort en 2022, avec un niveau de 685 millions, dont 112 liés aux engagements PAIR.
C’est une nécessité pour accompagner la reprise économique, et donc contribuer avec nos propres investissements à cette reprise et à l’activité de nos entreprises, c’est aussi une nécessité car ces investissements sont protecteurs et répondent aux besoins des populations : pour l’accès à la santé pour l’éducation et la formation, le maintien des services publics locaux, la cohésion des territoires.
C’est une approche qui se décline par exemple pour la vie étudiante, avec les programmes que nous lançons ou déclinons en 2022 – 5,5 millions en 2022 sur la rénovation des campus territoriaux et les résidences étudiantes,
Ou encore pour nos Lycées, avec une année 2022 qui marquera un effort supplémentaire pour la rénovation de notre patrimoine, et un plan d’investissement exceptionnel pour la sobriété énergétique, les déplacements doux et la sécurisation ; et une accélération de l’investissement régional pour structurer, autour d’un schéma directeur qui donne une assise à notre stratégie pour les lycées,  avec le double objectif de rénover en recherchant la performance énergétique optimale, pour contribuer à garantir les meilleures conditions d’apprentissages, et de formation à la citoyenneté, de tous les lycéens.   

S’adapter, c’est enfin avoir une action résolue pour renforcer toutes les solidarités : territoriales, générationnelles, sociales. C’est ce que nous engageons en matière d’aide à la mobilité des publics les plus fragilisés pour leur déplacement quotidien, c’est notre réflexion sur une tarification sociale et progressive pour les cantines de nos lycées et de que nous engageons par une dotation ressources pédagogiques dans les lycées qui augmente de 7 % et l’investissement pour le numérique éducatif, c’ est l’accompagnement des projets régionaux et locaux en matière culturel, et au soutien d’un monde associatif qui a été durement éprouvé par la succession de crises. Au moment où nous espérons que les portes des lieux de diffusion culturelle, de pratique sportive, ou tout simplement de rencontres entre les habitants- bref de lien social- s’ouvrent durablement et normalement ; notre Région s’inscrit totalement dans un soutien à cette reprise d’activités si prépondérantes pour la vitalité et l’ouverture de nos territoires.  


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