Recherche
Pour nous joindre
redaction.infosdijon@gmail.com
SMS au 07.86.17.77.12
> Bourgogne - Franche-Comté > Bourgogne - Franche-Comté
06/03/2022 20:05

SALON DE L'AGRICULTURE : La déambulation de Marie-Guite Dufay entre fromages et viandes

Entourée du préfet de région et du président de la chambre régionale d'agriculture, la présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté s'est rendue, ce mercredi 2 mars, au Salon de l'Agriculture pour échanger avec des responsables de filières agricoles.
Marie-Guite Dufay (PS) qui offre un produit cosmétique à Julien Odoul (RN), le préfet de région qui déguste un beurre de cassis, Océane Charret-Godard (PS) qui déguste de l'absinthe à 10 heures du matin... une bonne ambiance régnait sur le stand du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté ce mercredi 2 mars 2022 quand débutait la déambulation de la la présidente de la collectivité au Salon de l'Agriculture.

Les prises de parole furent plus graves alors que de sombres nuages s'amoncellent dans le ciel du monde agricole : changement climatique, colonisation des grands prédateurs, évolution des modes de consommation, enjeu de la rémunération des agriculteurs et conflit en Ukraine.


Autour de Marie-Guite Dufay, de nombreux élus régionaux dont Christian Morel (sans étiquette), vice-président en charge de l'agriculture, Jérôme Durain (PS) et Claire Mallard (EELV) ainsi que des représentants du monde agricole dont Christian Decerle, président de la chambre régionale d'agriculture Bourgogne-Franche-Comté et Christophe Chambon, président de la FRSEA Bourgogne-Franche-Comté. Fabien Sudry, préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté a également rejoint la délégation.

Les moutons charollais face aux prédateurs


Passé le moment de convivialité et de dégustation, les choses sérieuses commencent en rejoignant l'espace des moutons charollais où les représentants de l'organisme de sélection alertent sur l'augmentation des prédations attribuées aux loups. En Saône-et-Loire, selon la FDSEA 71, 222 brebis ont été tuées en 2020 et 470 en 2021.

Un temps d'échange spécifique sur ce sujet dramatique s'engage avec la présidente et le préfet mais aussi avec Claire Mallard, présidente du groupe Écologistes et solidaires au sein de la majorité régionale.

Les indicateurs de la filière comté sont «bons»


Les sourires reviennent sur le stand des fromages à appellation d'origine protégée du massif jurassien. L'accueil se fait avec du comté découpé en forme de sapins, des toasts de mont-d'or, du jus de pomme et du crémant du Jura !

Marie-Guite Dufay s'entretient alors avec Alain Mathieu, président du Comité interprofessionnel de gestion du comté (CIGC), selon qui «les indicateurs de la filière restent bons en termes d'équilibre de production». «Les jeunes qui s'installent actuellement, il faut les sensibiliser davantage à la fragilité du système. Ils héritent de quelque chose qui a été construit patiemment», avertit la présidente de Région.

Un sujet concernait la préservation de la qualité de l'eau des rivière, la filière estime avoir avancé sur ce thème avec une évolution de son cahier des charges discutée avec des associations environnementales. «On apporte notre contribution pour garder des paysages ouverts avec des Montbéliardes dans les champs, c'est aussi une synergie avec l'économie touristique», analyse Alain Mathieu.

Développer l'engraissement des bovins en Bourgogne-Franche-Comté


L'entretien suivant se déroule sur le stand d'Interbev, l'interprofession qui veille aux intérêts des éleveurs produisant des animaux pour leur viande. Marie-Guite Dufay rencontre le Nivernais Emmanuel Bernard.

Le responsable de la section bovine d'Interbev interpelle la présidente de Région sur le modèle de l'élevage, une démarche nationale en phase avec les pratiques locales, sur l'information à apporter aux consommateurs en termes de traçabilité et sur l'augmentation de la proportion de viandes françaises dans les menus des cantines des lycées gérées par la collectivité.

La présidente insiste sur la nécessité pour la filière de travailler «en coopération de l'amont à l'aval» pour faire cesser «l'éclatement individualiste» qui prévaudrait actuellement.

Tout comme lors de la soirée gourmande de la veille, dédiée aux questions de rémunération des producteurs régionaux, Marie-Guite Dufay s'accorde avec les éleveurs pour faire en sorte d'augmenter la part de valeur ajoutée générée localement.

La présidente suggère la piste de l'engraissement : à l'heure actuelle, de nombreux veaux naissent dans la région, partent être engraissés en Italie avant de revenir en France. Cela impliquerait une évolution des pratiques ainsi que des investissements. «Il faut que la politique publique soit là, j'y suis prête», assure Marie-Guite Dufay.

Une autre problématique concerne «l'auto-suffisance en protéines végétales» afin de nourrir les élevages régionaux avec des productions locales de céréales et de protéo-oléaginaux, comme le soja.

«Nous devons aller vers d'autres modes de culture et d'élevage»


Au moment des discours officiels, les parlementaires LREM de la Côte-d'Or s'installent au premier rang : Fadila Khattabi, Didier Martin, Didier Paris et François Patriat. Le député européen Jérémie Decerle (majorité présidentielle) rejoindra également l'assistance.

Les premiers mots de Marie-Guite Dufay sont pour le conflit en Ukraine et les conséquences économiques que l'on peut déjà envisagées pour les agriculteurs.

La présidente insiste alors sur l'accompagnement qu'effectuera la collectivité en direction des agriculteurs devant entrer en «transitions»en s'appuyant sur les fonds européens : «face au changement climatique, nous devons aller vers d'autres modes de culture et d'élevage, vers une plus grande sobriété énergétique, sobriété en eau».

Avec la nouvelle PAC, les fonds européens dédiés à l'agriculture augmentent sensiblement et la collectivité indique rehausser sa participation régionale.

La présidente se dit attentive aux difficultés que traversent les filières de l'agriculture biologique : «nous allons renouveler notre soutien».

Dans la restauration scolaire, l'objectif reste d'atteindre 75% de produits bio et locaux : «nous allons mettre notre centrale d'achat régionale à disposition des lycées, (…) et nous allons imposer que ce soient des producteurs locaux mais correctement rémunérés qui soient effectivement choisis».

Cela devrait induire une augmentation des coûts des repas associée à une tarification sociale comme l'a expliqué la vice-présidente en charge des lycées Océane Charret-Godard (lire notre article).

Une «coopération exemplaire» entre l’État, la Région et la profession agricole


«C'est un si beau rendez-vous», lance à son tour Christian Decerle alors que l'édition 2022 du Salon international de l'Agriculture a été baptisée «salon des retrouvailles». «Un rendez-vous où cette France paysanne vient ici, à la capitale, faire la démonstration de tous ses avoirs, de toutes se compétences, de toutes ses complémentarités.»

«C'est une France paysanne courageuse, laborieuse, déterminée malgré l'adversité d'une crise sanitaire, qui a fait face», poursuit-il, «aucun d'entre nous, quelle que soit sa filière, quel que soit son secteur de production n'a failli : chaque Français, et au-delà, a pu manger toujours en quantité et en qualité».

Le représentant agricole se félicite d'entendre les pouvoirs publics évoquer le sujet de la «souveraineté alimentaire» : «c'est un message d'espoir, une vision encourageante pour un monde paysan quelques fois rudement affecté par l'agribashing dont il a fait l'objet».

Christian Decercle salue «une coopération exemplaire» entre l’État, la Région et la profession agricole pour se faire entendre par la Commission européenne pour une PAC «favorablement arbitrée» dans un contexte où la Bourgogne-Franche-Comté a vu diminuer de 6.700 le nombre de ses exploitations agricole en dix ans et où un quart des éleveurs de races à viande vivent sous le seuil de pauvreté «en s'épuisant laborieusement au travail».

France Relance a fléché 50 millions d'euros pour l'agriculture régionale


Pour sa part, Fabien Sudry rappelle que la Bourgogne-Franche-Comté représente 8% de la surface agricole utile française et 6% de la production agricole nationale avant d’entamer un bilan de l'action gouvernementale en direction du monde agricole.

Le représentant de l’État insiste sur «la solidarité que la nation doit à [ses] agriculteurs» notamment en cas d'aléas climatiques. Ainsi, en Bourgogne-Franche-Comté, 80 millions d'euros ont été attribués aux viticulteurs et arboriculteurs touchés par le gel d'avril 2021. Dans le cadre de France Relance,  50 millions d'euros ont été fléchés vers l'agriculture régionale.

Jean-Christophe Tardivon

La Région Bourgogne-Franche-Comté se mobilise pour aider les réfugiés d'Ukraine


Le loup s'invite dans la déambulation de Marie-Guite Dufay au Salon de l'Agriculture


«La qualité a un prix et le travail de l'agriculteur a un prix», rappellent les élus de la Région Bourgogne-Franche-Comté au Salon de l'Agriculture





























































Infos-dijon.com - Mentions légales