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11/01/2023 03:56

CONGRÈS DU PS : «Deux tiers des premiers fédéraux ont signé le texte d'Olivier Faure», signale Victor Le Monier

Référent d'Olivier Faure en Côte-d'Or, Victor Le Monier appelle à «une gauche rassemblée» pour «faire des propositions aux Français». Les soutiens de la motion «Pour gagner» tenteront également de remporter la fédération de Côte-d'Or.
Le 80ème congrès du Parti socialiste se tiendra à Marseille les 27, 28 et 29 janvier prochains. Trois textes d'orientation politique, les «motions», se confronteront pour décider du nouveau cap du PS.

«Refonder, rassembler, gouverner» est portée par Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin. «Pour gagner» est portée par le premier secrétaire sortant Olivier Faure. «Refondations» est portée par Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen.

Un mandataire très entouré


En Côte-d'Or, Victor Le Monier, militant de la section PS de Dijon, est le mandataire d'Olivier Faure.


Ce lundi 9 janvier 2023, Victor Le Monier a répondu aux questions d'Infos Dijon entouré de Sladana Zivkovic, adjointe au maire de Dijon et vice-présidente de Dijon Métropole, membre du conseil fédéral du PS en Côte-d'Or, Rémy Détang, maire de Quetigny et vice-président de Dijon Métropole, militant de la section PS de Quetigny, et Colette Popard, ancienne élue à la Ville de Dijon et au Département de la Côte-d'Or, militante à la section PS de Dijon. Tous participent à la coordination départementale NUPES 21 (lire notre article).

À noter que Sladana Zivkovic est suspendue de ses droits au sein du Parti socialiste pour s'être lancée aux législatives face à un candidat de la NUPES soutenu par le PS au niveau national. La militante ne pourra donc pas voter lors du congrès. La situation devrait être réglée par les instances du parti après le congrès.

«Une gauche rassemblée» pour «faire des propositions aux Français»


Comment s'est organisée votre propre implication dans le congrès du PS ?

Victor Le Monier : «Depuis les présidentielles, on travaille en Côte-d'Or et au national autour d'Olivier Faure qui avait soutenu, notamment aux législatives, ce rassemblement, cette union de la gauche et des écologistes. On savait que ce congrès arrivait suite à la présidentielle donc il était assez naturel de continuer avec lui.»

«Localement, très vite on s'est réuni avec ceux que l'on voyait soutenir ce courant-là. On a été contacter les militants dans toutes les sections pour essayer de les convaincre de nous rejoindre. Aujourd'hui, ça a fonctionné puisqu'on est nombreux sur cette ligne-là.»

Colette Popard : «C'est tout à fait une campagne. Téléphone, préréunion, réunion. Je pense que l'on a réussi à convaincre.»

Sladana Zivkovic : «Campagne auprès des militants, convaincre sur le texte. Pourquoi ce texte-là et pas les autres. Cela reste bien sûr une campagne amicale, on est au sein du Parti socialiste et on est, avant tout, camarades. Mais c'est important à un moment donné pour ce congrès qui est stratégique, qu'il y ait une clarté. Je pense que c'est un texte très clair.»

«Je ne suis candidate à rien. Je suis surtout là pour défendre la place du Parti socialiste, à gauche, sans aucune ambiguïté. (…) J'ai toujours dit que j'étais pour le rassemblement de la gauche.»

Rémy Détang : «La grande famille des socialistes doit choisir un texte d'orientation. (…) Mon implication, c'est dire pourquoi le texte d'Olivier Faure est le plus rassembleur, celui qui définit une ligne claire et celui qui permettra de travailler avec l'ensemble de la gauche. On sait bien que pour les prochaines échéances politiques, même si elles paraissent lointaines, il faudra une gauche rassemblée si on veut de nouveau pouvoir faire des propositions aux Français.»

«Deux tiers des premiers fédéraux ont signé le texte d'Olivier Faure»


À Dijon, en Côte-d'Or, en Bourgogne-Franche-Comté, quelles autres personnalités par exemple soutiennent ce même texte ?

Victor Le Monier : «On ne va pas faire toute la liste parce qu'on serait trop nombreux. En Côte-d'Or, on peut évoquer Thierry Falconnet qui nous soutient avec le secrétaire de section de Chenôve, avec un certain nombre d'adjoints.»

«À Dijon, de nombreux camarades. En Côte-d'Or, on est les seuls à avoir une représentation complète du département avec des secrétaires de section de la ruralité – Didier Defert par exemple –, avec des militants du sud dijonnais.»

«En Bourgogne-Franche-Comté, je pourrais parler du président du conseil départemental de la Nièvre Fabien Bazin, de Jérôme Durain en Saône-et-Loire, Franck Charlier, premier fédéral de Saône-et-Loire, Willy Bourgeois, premier fédéral du Jura, Mani Cambefort, premier fédéral de l'Yonne, Sylvain Mathieu, premier fédéral dans la Nièvre.»

«C'est cinq premiers fédéraux sur huit départements dans la Bourgogne-Franche-Comté, ce qui est assez représentatif du rapport de forces, même au niveau national puisque deux tiers des premiers fédéraux ont signé le texte d'Olivier Faure.»

«Cela me permet de faire remarquer que, quand on entend systématiquement de la part des adversaires d'Olivier Faure dire que les militants ne sont pas satisfaits du travail réalisé dans les fédérations, c'est faux. On voit bien qu'il y a une majorité qui soutient aujourd'hui la continuité dans son action.»

«On porte une volonté européenne de traiter la question migratoire»


Les représentants des trois textes voient tous le Rassemblement national aux portes du pouvoir. Hélène Geoffroy semble être la seule à aborder frontalement des thématiques développées par le Rassemblement national que ce soit la façon d'appréhender l'immigration irrégulière ou de lutter contre l'insécurité notamment. Souhaitez-vous occuper ce terrain régalien ?

Victor Le Monier : «Il faut être très clair. Le risque est aujourd'hui sérieux. 600.000 voix par an, c'est ce que gagne le Front national depuis 2017. Si on fait les calculs rapidement, sans réaction de la part de la gauche, effectivement, l'extrême-droite au pouvoir en 2027, c'est quasiment une certitude.»

«Évidemment qu'il faut occuper ce terrain, que ce soient les sujets de la sécurité mais aussi de l'immigration, qui sont des sujets sur lesquels la gauche a toujours exprime un avis très clair.»

«Olivier Faure, dans son texte d'orientation, dédie toute une partie à la sécurité où il exprime clairement la priorité : remettre des moyens sur tous les aspects, de la prévention jusqu'à la sanction. Avec une police qui doit être mieux formée, qui doit être plus importante en effectifs et notamment une police de proximité -quelque chose qu'a toujours défendu le Parti socialiste, il faut remettre ce sujet-là au cœur du paysage politique. La question de la justice : on voit bien qu'il y a un malaise chez les magistrats et les greffiers. Il faut savoir entendre ces demandes-là.»

«Sur la question de l'immigration, (…) il y a toute une partie du texte d'orientation qui est dédiée à ce sujet-là avec des propositions très concrètes et qui sont dans notre logiciel européen.»

«On porte une volonté européenne de traiter la question migratoire avec une logique qui doit se faire au niveau européen donc qui doit remettre en question un certain nombre de décisions qui ont été prises aujourd'hui pour arriver à trouver une solution où on est en capacité d'accueillir ces migrants qui vont être de plus en plus nombreux parce qu'on voit les conflits, la crise climatique qui crée des situations de migrations. Il faut être en capacité de répondre à ces gens-là et dignement et pas sur des positions populistes de facilité comme le fait l'extrême-droite.»

Rémy Détang : «L'immigration, c'est aussi l'Europe. C'est un sujet qu'Olivier Faure n'exclut pas. C'est aussi la réaffirmation de l'Europe. On se rappelle la déclaration que Mitterrand a fait à l'Europe. Les socialistes ont toujours été européens.»

«Le problème de l'immigration – on le voit bien avec l'Ocean Viking dernièrement –, c'est une question européenne plus qu'italienne.»

«Dans les communes gérés par les socialistes, il n'y a plus de tabou. Les caméras – ça a fait débat aussi chez les socialistes – sont installées. Pas pour fliquer, surtout pour faire du préventif. Les caméras ne règlent pas le problème mais elles amènent de la sérénité dans le quartier.»

«Sur ce volet-là, les socialistes ont prouvé leur capacité de prendre en compte  ces phénomènes qui fluctuent. La prévention d'aujourd'hui n'est plus celle d'il y a dix ans. Il faut effectivement s'adapter au contexte. On voit que la délinquance est de plus en plus jeune et mettre un gamin de 14 ans, 15 ans en prison n'est sans doute pas la solution. C'est pour ça que le volet prévention est efficace.»

Vous évoquez des moyens allant de la prévention jusqu'à la sanction. Parmi l'orientation que vous portez, envisagez-vous aussi une augmentation des places de prison ?

Victor Le Monier : «On souhaite d'abord réfléchir à des solutions de prévention pour éviter d'arriver à des situations où on est obligé d'avoir un certain nombre d'emprisonnements qui, par ailleurs, pourrait très certainement être évités avec une politique de prévention plus appuyée.»

Rémy Détang : «On sait que la surpopulation carcérale n'arrange surtout pas les problèmes. Peut-être faut-il augmenter le nombre de prisons mais il faut surtout aussi que le jugement vienne rapidement après le fait. On sait que les sanctions qui tombent deux ans après n'ont plus ce pouvoir éducatif.»

«Je suis pour une économie de marché, pas pour une société de marché»


Le Parti socialiste s'inscrit-il toujours dans le champ de la social-démocratie ?

Victor Le Monier : «J'ai envie de dire que c'est devenu un mot-valise depeuis des années. Sans refaire toute l'histoire, la social-démocratie s'inscrivait dans une époque où le mot socialisme était rattaché au Parti communiste en URSS. Ensuite, c'est devenu une manière de faire de la politique avec des discussions entre partis politiques dans les assemblées, en Allemagne et dans les pays scandinaves.»

«Est-ce que l'on peut transposer ce modèle-là chez nous ? La réponse est 'non' puisque notre système politique fait que l'Assemblée nationale sous la Vème République – si je mets à part cette dernière législature – a toujours donné une majorité de députés au président de la République donc on ne peut pas parler véritablement de social-démocratie.»

«On pourrait considérer qu'il y avait une nécessite de faire du compromis. On constate qu’Élisabeth Borne et Emmanuel Macron ont complètement balayé cette question-là du revers de la main.»

«Il y a eu plusieurs définitions. Lionel Jospin avait dit que la social-démocratie, ça devait être un aspect du socialisme qui met l'économie de marché au service des gens. Si c'est ça la social-démocratie, alors je peux confirmer que tous les socialistes sont sociaux-démocrates.»

Sladana Zivkovic : «Comme disait Lionel Jospin, je suis pour une économie de marché, pas pour une société de marché».

Colette Popard : «Mettre l'économie de marché au service des hommes et des femmes de ce pays et non pas au service du capital.»

«Le Parti socialiste a su adapter son logiciel de pensée pour répondre aux problématiques»


Olivier Faure veut montrer «que nous pouvons à nouveau changer la vie» et se revendique du «parti de Mitterrand». Le socialisme est-il compatible avec un monde post-moderne ?

Victor Le Monier : «Il faut rappeler que c'est François Mitterrand qui avait fait l'union de la gauche et, à l'époque, les écologistes sous la forme qui pouvait exister. C'est comme ça qu'on est arrivé au pouvoir.»

«Le Parti socialiste a toujours été aux grands rendez-vous de l'histoire et a su adapter son logiciel de pensée pour répondre aux problématiques et à leur évolution.»

«Évidemment que les réponses d'aujourd'hui ne sont pas les mêmes que celles qui pouvaient être apportées dans les années 80. Il y a des défis nouveaux. On peut parler du défi climatique qui est bien plus important aujourd'hui qu'il ne l'a été il y a 40 ans ou plus.»

«Sur ce sujet-là, le texte d'orientation d'Olivier Faure est très clair et apporte une réponse très concrète : la bifurcation par le socialisme écologique avec la nécessité de changer les modes de production, les modes de consommation pour être en capacité de répondre à ce défi-là et s'adapter pour les générations futures.»

«Cela ne doit jamais se faire au détriment des droits et de la question sociale. Le crise climatique sanctionne d'abord les plus précaires.»

«Sur ces aspects-là, le Parti socialiste est ancré dans cette époque post-moderne et en capacité de répondre à ces nouveaux défis.»

«Une présomption de travail sur les questions d'uberisation»


Les précaires d'aujourd'hui ne sont plus les mêmes qu'il y a 50 ans. On parle d'uberisation du marché du travail.

Victor Le Monier : «Sur la question de l'uberisation du marché du travail, c'est une problématique réelle. Sur ces sujets-là, le Parti socialiste fait des propositions au niveau du pays et au niveau européen.»

«Olivier Faure a fait des propositions pour qu'il y ait une présomption de travail sur les questions d'uberisation. Ça nous distingue complètement d'Emmanuel Macron qui fait tout pour bloquer cette réforme au niveau européen.»

Rémy Détang : «Un public de plus en plus en difficulté, c'est les personnes âgées et les retraités. La crise de l'énergie ne va surtout pas arranger cette situation. C'est aussi cette adaptation-là qu'il faut effectivement imaginer.»

«Cela nous amène aussi sur le champ des retraites et c'est bien pour cela que la retraite à 65 ans ou 64 ans n'est pas quelque chose que le Parti socialiste valide. On sait qu'en termes d'emploi, les personnes de 60 à 65 ans seront plutôt au chômage qu'à l'emploi donc on ne va pas les aider à améliorer leur niveau de vie, on va leur dégrader. S'opposer à la retraite à 65 ans est aussi une réponse à cette problématiques des personnes âgées.»

«Les nouvelles conquêtes doivent conjuguer les conquêtes individuelles et universalistes»


Nicolas Mayer-Rossignol défend «de nouvelles conquêtes sociales». Ce qu'il reste à conquérir est-il du côté de l'identité individuelle ou de l'universalisme ?

Victor Le Monier : «Toutes les grandes conquêtes sociales que l'on a connues en France ce sont faites par les socialistes ou grâce aux socialistes. On parlait de la retraite à 60 ans, on pourrait parler des 35 heures, des cinq semaines de congés payés, la liste est longue.»

«La première chose qu'il va y avoir à faire quand on sera de retour au pouvoir, c'est de retrouver ces conquêtes sociales. La vérité aujourd'hui, c'est qu'Emmanuel Macron, son gouvernement, son groupe à l'Assemblée font du détricotage de toutes ces conquêtes qui ont pu être réalisées par la gauche.»

«Les nouvelles conquêtes doivent conjuguer les conquêtes individuelles et universalistes. Une des grandes propositions qui est faite dans le texte d'orientation d'Olivier Faure – qui est portée de longue date par le Parti socialiste –, c'est un emploi vert pour tous. Chose que l'on connaît bien ici, en Côte-d'Or, parce que c'est une déclinaison de la proposition qui avait été faite par Laurent Grandguillaume, Territoire zéro chômeur longue durée. C'est effectivement une conquête que l'on pourrait qualifier d'universaliste.»

«Il y a un autre grand chantier qui doit être mené rapidement et avec force, c'est la question des conquêtes féministes si l'on peut dire avec la nécessité de tendre à une égalité salariale réelle entre les femmes et les hommes. C'est déjà des combats qui ont été remportés par le Parti socialiste avec la constitutionnalisation du droit à l'interruption volontaire de grossesse qui va arriver et qui va être une conquête sociale nouvelle.»

«Limiter l'écart des salaires»


En pensant notamment aux travailleurs en «première ligne» pendant la crise sanitaire, Hélène Geoffroy notamment considère que «le travail n'est pas valorisé comme il se doit». Quelles sont les principales mesures que vous portez pour contribuer à résoudre la problématique de la répartition de la richesse produite tout au long de la chaîne de valeur ?

Victor Le Monier : «On se retrouve sur beaucoup de points avec les représentants des autres textes d'orientation. Sur cette question de la valeur du travail, Olivier Faure a une proposition très concrète de réunir, dès après le congrès, une grande conférence sociale pour travailler en lien avec les syndicats, avec la mobilisation sociale pour traiter de tous les sujets avec un axe important : un travail décent, c'est à dire qu'il paye correctement, qu'il fasse sens pour les gens.»

Sladana Zivkovic : «Ça, c'est la vraie social-démocratie !»

Victor Le Monier : «Une des propositions est de limiter l'écart des salaires entre le salaire le plus bas et le salaire le plus élevé. On est sur la ligne de la conférence européenne des syndicats qui propose que soient taxés de manière plus importante les salaires qui passeraient les écarts de douze fois et d'interdire purement et simplement les écarts supérieurs à vingt fois.»

«Une autre proposition qui est faite, c'est de faire intégrer à parité les salariés dans les conseils d'administration. Il n'y a aucune raison pour laquelle ceux qui produisent cette richesse ne soient pas décisionnaires au même titre que ceux qui sont actionnaires dans les sociétés.»

Le principe est que les salariés ne sont généralement pas propriétaires de l'entreprise.

Victor Le Monier : «C'est leur force de travail qui apporte une valeur à cette entreprise.»

Rémy Détang : «Ce qui est très clair dans le texte d'orientation, c'est de reconnaître la valeur travail plus que la valeur capital. (…) Il est important que les travailleurs retrouvent une partie de cette richesse. La répartition se fera de manière beaucoup plus égale si, effectivement, les travailleurs sont présents dans les conseils d'administration.»

Sladana Zivkovic : «Il faut se coordonner au niveau européen.»

«Il faut conserver le nucléaire comme une énergie de transition»


En pleine crise de l'énergie, les trois textes ne différent que par des nuances en ce qui concerne le recours à la production électro-nucléaire. Est-ce compatible avec la demande des alliés Verts de «sortir du nucléaire» ?

Victor Le Monier : «Il y a un accord au sein du Parti socialiste sur la volonté de sortir du nucléaire à terme.»

«Le texte d'orientation est clair sur trois objectifs : la meilleure énergie est celle qu'on ne consomme pas, donc d'abord baisser la consommation d'énergie dans le pays. Deuxièmement, ce qui n'a pas été fait par Emmanuel Macron depuis plus de cinq ans maintenant, investir massivement et dès aujourd'hui, dans les énergies renouvelables. C'est un état de fait, la France ne serait pas capable aujourd'hui de se priver de son parc nucléaire pour produire toute son énergie. Troisième point : il faut conserver le nucléaire comme une énergie de transition. Les centrales sont là, il y a un grand plan de carénage qui a été lancé. Il faut reconnaître qu'on ne va pas démanteler des centrales nucléaires qui fonctionnent. Donc, on utilise ces centrales comme énergie de transition pour arriver à terme à une énergie 100% renouvelable.»

«On fait confiance à l'autorité de sûreté du nucléaire qui peut dire ce qui peut ou pas être conservé dans les centrales aujourd'hui.»

«On se fixe comme objectif de mettre en place un référendum dans cinq ans sur la place du nucléaire en France.»

Colette Popard : «La volonté, c'est de sortir du nucléaire. Quand est-ce qu'on pourra ? Quand est-ce qu'on aura une autre production nécessaire pour la vie en France.»

Sladana Zivkovic : «Il faut en parallèle une expertise pour que le débat soit crédible et transparent. On sait que l'énergie nucléaire est la plus décarbonée mais, à long terme, on ne peut pas partir bille en tête comme le fait le président de la République en construisant de nouveaux EPR sans faire un état des lieux.»

«Ce sont des réformes qui vont sanctionner les plus précaires»


Allez-vous participer aux manifestations s'opposant à la réforme des retraites ?

Victor Le Monier : «Oui, assez clairement. La réforme des retraites telle qu'elle nous est présentée aujourd'hui est insupportable d'injustice. Comment on peut imaginer demander à des gens de travailler jusqu'à 65, 64 ans dans des conditions du marché de l'emploi dont a parlé Rémy avec des gens qui ont eu des carrières longues parfois, avec des critères de pénibilité qui ne sont plus remis dans le jeu.»

«Comme toutes les réformes sociales que propose Emmanuel Macron depuis six ans, ce sont des réformes qui vont sanctionner les plus précaires, les femmes bien souvent, ceux qui ont des métiers pénibles.»

Rémy Détang : «C'est François Hollande qui avait mis en place le départ en retraite à 60 ans pour les carrières longues et c'est un progrès social.»

«Nous serons dans la rue avec les syndicats et nous espérons être les plus nombreux possible.»

La France insoumise organise ses propres manifestations sur le sujet des retraites.

Victor Le Monier : «La position du Parti socialiste, c'est les syndicats qui organisent la mobilisation et, nous, nous marchons avec les syndicats.»

Lors des manifestations intersyndicales de l'automne sur le sujet de l'inflation, la contestation de la réforme de l'assurance-chômage et une anticipation de la réforme des retraites, on a vu des personnalités de La France insoumise mais pas d'élus socialistes.

Colette Popard : «Vous en verrez la prochaine fois !»

«Il va y avoir un appauvrissement de la société de façon terrible. C'est aussi les femmes qui, en premier lieu, vont morfler.»

«La gauche à vocation à passer au gouvernement pour passer des réformes de fond. La prochaine fois que l'on sera au gouvernement, on reviendra sur toutes ces voies-là.»

Victor Le Monier : «Nous serons dans la rue et nos députés et sénateurs travaillent déjà à faire des contre-propositions parce que, contrairement à l'étiquette que certains veulent nous coller parfois, on n'est pas qu'une force de contestation mais bien de propositions.»

«S'il n'avait pas fait l'union de la gauche, il n'y aurait plus de Parti socialiste à l'Assemblée»


A posteriori, comment jugez-vous l'accord national avec la NUPES ?

Victor Le Monier : «Il faut d'abord rappeler d'où ça vient et redire que, pour la troisième fois en vingt ans, la gauche n'était pas présente au second tour de l'élection présidentielle.»

«Cela s'explique notamment par notre incapacité à nous rassembler – gauche et écologistes – autour d'un programme commun comme avait su le faire François Mitterrand, comme avait su le faire Lionel Jospin.»

«Cette nécessité, Olivier Faure a eu le courage de l'acter et de dire 'on se met autour de la table et on discute avec tous les partis de la gauche et des écologistes qui le veulent bien'. Ces discussions ont abouti à un accord qui s'est formalisé ensuite sous la forme de la NUPES.»

«La NUPES nous a permis de conserver plus de trente députés, de conserver un groupe (…) quand les sondages nous donnaient entre un et cinq députés si nous partions seuls sur la base des résultats de la présidentielle.»

«C'est aussi la NUPES qui a permis d'empêcher l'entrée d'un certain nombre de députés du Rassemblement national à l'Assemblée. On parle de 235 candidats du Rassemblement national qui auraient été au second tour si la NUPES n'avait pas existé.»

«C'est la NUPES qui a permis d'éviter qu'Emmanuel Macron ait une majorité absolue à l'Assemblée nationale.»

«Quelques mois après, la NUPES qu'est-ce que c'est ? C'est un intergroupe, un cadre dans lequel des députés de différents partis politiques discutent, échangent. Ces discussions sont nécessaires. (…) Ces échanges sont dans le respect des valeurs de chacun, des positions et des désaccords quand il y en a.»

Colette Popard : «Je suis pour l'union de la gauche, de toute la gauche, sans exclusive. C'est la première raison qui a fait que j'ai soutenu Faure.»

«S'il n'avait pas fait l'union de la gauche pour ces élections – ils ont appelé ça NUPES, demain, ça peut s'appeler autrement – il n'y aurait plus de Parti socialiste à l'Assemblée.»

«La gauche a toujours gagné quand elle était unie. Mitterrand en 81, il fait un accord avec le Parti communiste qui, à l'époque, n'était pas un parti qui s'entendait parfaitement avec le Parti socialiste, loin de là, et c'est un parti qui était craint dans beaucoup de pays, y compris en France. Aujourd'hui, on a cet exemple. Il a su dépasser en faisant un programme commun avec le Parti communiste et en ayant l'intelligence de le faire accepter aux militants.»

Sladana Zivkovic : «Je suis aussi pour l'union de toute la gauche. Après, on a chacun notre identité. Ce qui est important, c'est le projet.»

Rémy Détang : «C'est d'autant plus méritant que Faure qu'il le fait à un moment où le PS est faible avec LFI qui avait le vent en poupe. C'est la réaffirmation de ce que le PS a toujours fait, le rassemblement des gauches.»

«C'est ce que l'on fait aussi dans nos communes, à Chenôve comme à Quetigny, on gère les affaires municipales avec le PC, avec les Verts, avec la société civile, avec toutes les gauches.»

«La NUPES ne remplace en aucun cas les partis politiques»


Voyez-vous favorablement la constitution localement d'une «NUPES 21» ?

Colette Popard : «La NUPES 21, ça n'est ni plus ni moins que tous les partis politiques de gauche qui travaillent ensemble.»

La place de la fédération de Côte-d'Or du PS dans la NUPES 21 est floue.

Colette Popard :«Aujourd'hui, le premier fédéral, et l'équipe qui est en place, est contre l'accord. Donc, ils ne peuvent pas travailler avec la NUPES. Demain, on va gagner. Si on gagne, on va travailler d'abord au sein de nos partis politiques et on ira travailler sur un projet avec la NUPES.»

«La NUPES ne remplace en aucun cas les partis politiques. (…) Chaque parti politique continuera à avoir sa propre identité et les listes demain seront composées comme elles ont toujours été composées dans des mairies de gauche avec des partis politiques de gauche.»

Le PRG n'est pas dans l'accord.

Colette Popard : «On a pour vocation à aller rechercher le PRG pour qu'il vienne travailler avec nous, c'est la future NUPES qui s'appellera autrement.»

Sladana Zivkovic : «On discutera toujours sur nos combats communs et, pour moi, le plus important, c'est la lutte contre les inégalités sociales. Il y a des gens de valeur sur ces questions-là partout.»

Victor Le Monier : «La NUPES 21 est un lieu d'échanges, de discussions. (…) Cela pourrait très bien porter un autre nom demain, s'élargir à plus de partis politiques ou structures de la société civile.»

Appelez-vous cette NUPES 21 à jouer un rôle dans la préparation des élections municipales de 2026 ?

Rémy Détang : «C'est ce que l'on fait déjà depuis longtemps.»

Colette Popard : «On ne va pas négocier avec la NUPES, on va négocier avec les partis politiques dont LFI. Je souhaite qu'il y ait des listes communes partout.»

«La NUPES 21 travaille à des sujets de société avec l'ensemble des partis politiques qui y siègent mais n'a pas vocation à venir discuter de la composition des listes municipales dans le pays.»

Victor Le Monier : «Si rassemblement, il doit y avoir aux municipales, il se fera comme il s'est toujours fait à Quetigny, à Chenôve mais aussi aux législatives, aux régionales, aux départementales : autour d'un programme.»

«Il y aura un ou une candidate»


Serez-vous candidat ou candidate au poste de premier secrétaire de la fédération de Côte-d'Or ?

Victor Le Monier : «Il y aura un ou une candidate qui sera quelqu'un qui portera le texte d'Olivier Faure.»

Rémy Détang : «C'est l'affirmation du texte que l'on défend.»

Le calendrier du congrès du PS


Concrètement, le 12 janvier prochain, dans chaque section, les adhérents pleinement en possession de leurs droits statutaires procéderont à un vote physique dans chaque section portant sur les textes d’orientation.

Au niveau national, le congrès fédéral se déroulera du 13 au 15 janvier. Le premier secrétaire sera élu le 19 janvier. Le congrès à Marseille se déroulera du 27 au 29 janvier.

Puis, localement, du 2 au 23 février, les militants éliront les premiers secrétaires dans les fédérations départementales ainsi que les secrétaires de sections.

Propos recueillis par Jean-Christophe Tardivon

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Victor Le Monier, militant de la section PS de Dijon, mandataire d'Olivier Faure en Côte-d'Or


Sladana Zivkovic, adjointe au maire de Dijon et vice-présidente de Dijon Métropole


Rémy Détang, maire de Quetigny


Colette Popard, militante de la section PS de Dijon



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