Le président du conseil départemental a salué, ce lundi 4 septembre, les innovations mises en œuvre dans cet établissement scolaire situé à la frontière entre Dijon et Chenôve.
En ce jour de rentrée scolaire, ce lundi 4 septembre 2023, 23.700 élèves sont attendus dans les collèges, dont près de 19.000 dans les établissements publics pour lesquels le conseil départemental de la Côte-d'Or mobilise 517 agents qui participent à leur fonctionnement.
Le président de la collectivité François Sauvadet est venu souhaiter une «bonne rentrée» aux élèves du collège Henri Dunant situé dans le quartier des Bourroches, à Dijon. «Un des très beaux collèges de ce département», a-t-il souligné en étant accueilli par la principale Sophie Pizzolo.
La délégation comprenait également François-Xavier Dugourd (LR), vice-président délégué du Département, Catherine Louis (LCOP), vice-présidente du Département, Céline Maglica (PS), conseillère départementale d'opposition, Viviane Vuillermot (LCOP), conseillère départementale de la majorité, Caroline Vayrou, secrétaire générale de l'académie de Dijon, Sabine de Meester, inspectrice de l'information et de l'orientation de l’Éducation nationale en Côte-d'Or, et Miléna Manoukian, élève de troisième et conseillère départemental jeune.
Le collège Henri Dunant, un établissement innovant
«Plus tout à fait à Dijon, pas encore à Chenôve», le collège Henri Dunant est dirigé par Sophie Pizzolo depuis 2022. L'établissement compte 315 élèves répartis en 14 classes – dont une classe ULIS instaurée en 2019 –, représentant 25 nationalités différentes et habitant principalement les quartiers des Bourroches et des Valendons même si une cinquantaine d'élèves viennent de Chenôve, tout proche, et une trentaine d'élèves d'un centre d’accueil pour les demandeurs d’asile voisin.
Sur le plan pédagogique, la direction a fait le choix de la semestrialisation des bulletins de notes avec des bilans de mi-semestre afin d'«alléger la pression qui pèse sur les élèves et sur les familles en termes de résultats scolaire et d'être capable d'être dans la remédiation sans attendre le conseil de classe».
Le collège a lancé une expérimentation de médiation animale grâce à une dotation de 18.000 euros venant du dispositif «Notre école, faisons-la ensemble», issu du volet «éducation» du Conseil national de la refondation. Il s'agit du seul établissement scolaire à mener une telle expérimentation en Bourgogne.
Durant l'année scolaire 2022-2023, le collège Henri Dunant a traité une quinzaine de situations potentielles de harcèlement, sans aller toutefois jusqu'à devoir convoquer un élève en conseil de discipline ni à constater le départ d'un enfant.
Aucune situation d'atteinte aux valeurs de la République n'a été relevée. Les quelques «crispations» qui ont pu émerger ont été résolues par le «dialogue» avec les élèves potentiellement concernés ainsi qu'avec les parents. Cependant, la directrice partage sa «vigilance» sur le sujet.
«La question des Jeux olympiques va devenir un objet de travail pédagogique»
Dans le cadre de Terre de Jeux, la démarche de préparation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 a débuté dès juin dernier : les élèves ont rencontré des membres du comité régional olympique. «La question des Jeux olympiques va devenir un objet de travail pédagogique dans le cadre de 'devoirs faits' ainsi que du soutien et de l'approfondissement en sixième», signale la principale.
À moyen terme, les services du conseil départemental de la Côte-d'Or envisagent la création d'un préau et la désimperméabilisation de la cour avec un début de chantier prévu durant l'été 2024 et des plantations de végétaux à l'automne suivant.
Des salles rénovées
La visite conduit la délégation jusqu'au CDI flambant neuf puisque une permutation de locaux a eu lieu afin de placer l'accueil de la vie scolaire au rez-de-chaussée pour donner directement sur la cour et le CDI au premier étage.
La principale se félicite de pouvoir ainsi proposer «un bel outil de travail» à l'équipe pédagogique. «On a voulu créer un lieu apaisant où les élèves ont plaisir à accéder à la culture», ajoute-t-elle tandis que la secrétaire générale académique salue la mise en œuvre d'«une expression des besoins du terrain de la communauté éducative».
Corrélativement, l'unité localisée pour l'inclusion scolaire (ULIS) qui permet l'accueil mutualisé d'élèves en situation de handicap a été relocalisée dans le bâtiment principal. Il s'agit d'une des 22 ULIS que comptent les collèges de la Côte-d'Or.
«On est dans l'école inclusive. (…) L'idée est de créer du lien avec les collègues», insiste Sophie Pizzolo qui signale qu'un parcours en ULIS peut se poursuivre au lycée pour permettre de passer le bac.
Le respect du travail des agents territoriaux
François Sauvadet remet ensuite des dictionnaires imprimés à des élèves d'une classe de sixième pour symboliser cette offre faite par le Département à l'ensemble des collégiens de la Côte-d'Or.
Initialement accueilli comme «le président des collèges de Côte-d'Or», le président de la collectivité sensibilise alors les élèves notamment à l'importance de «respecter» le travail des agents territoriaux œuvrant pour la propreté des locaux ou encore à la préparation des repas.
Ces personnels sont employés par le Département qui a la charge de l'équipement et de l'entretien des scolaire tandis que le ministère de l’Éducation nationale a la responsabilité des contenus pédagogiques ainsi que des ressources humaines contribuant à les transmettre.
Après avoir rappelé son attachement au tarif du repas de deux euros pour tous les collégiens côte-d'oriens – «le prix du repas n'est pas un impôt», martèle-t-il –, François Sauvadet signale aux élèves que la cheffe de cuisine incorpore 50% de produits côte-d'oriens dans les repas à la cantine.
Depuis l'instauration de cette mesure de pouvoir d'achat, la fréquentation de la cantine du collège Henri Dunant a augmenté de 7,70% contre 5,38% en moyenne départementale.
Expérimentation de la médiation animale avec un Goldendoodle
La découverte des spécificités du collège Henri Dunant se poursuit avec la présentation de l'action menée par Olivier Guillaume, médiateur canin, avec Épithète, une femelle Goldendoodle âgée de cinq mois, issue d'un croisement entre un caniche et un golden retriever.
Selon la principale, l'origine de cette action vient d'une enquête sur le climat scolaire réalisée durant l'année 2021-2022 qui avait révélé «un manque de confiance des élèves vis à vis des adultes» doublé d'«une qualité de vie jugée insatisfaisante».
Recherchant «un projet fédérateur» contribuant à «créer de l'identité au collège Henri Dunant, indépendamment de la réussite scolaire ou des difficultés de chacun des élèves», l'équipe pédagogique a retenu la médiation animale.
Opérant exclusivement au collège Henri Dunant, Épithète travaillera 3 heures par jour. Sophie Pizzolo constate que sa présence «favoriser la concentration en classe» et «favorise les compétences psychosociales». «C'est un moyen d'apprendre autrement», insiste la principale.
En formation jusqu'à la fin de l'année avec Olivier Guillaume, le chien-médiateur sera ensuite «en autonomie» avec l'équipe pédagogique dont deux enseignantes-référentes. L'innovation sera évaluée par un groupe de recherche de l'université Paris I Panthéon-Sorbonne.
«Le Département a pour volonté d'offrir une découverte culturelle à tous les collégiens»
«La communauté éducative a dû faire face à de nouveaux défis, comme dans la société, et essaie d'apporter des réponses pour l'épanouissement de nos jeunes», analyse François Sauvadet, «c'est une communauté en mouvement».
«Je redis ma confiance au corps enseignant qui remplit une mission d'éducation, d'accompagnement des enseignants. Il faut que tout le monde participe de sa responsabilité vis à vis de notre jeunesse», ajoute-t-il.
«Au-delà des investissements matériel que l'on a fait ici, le Département a vraiment pour volonté d'offrir une découverte culturelle, sportive à tous les collégiens, à tous les jeunes, à tous les milieux, dans tous les quartiers, toute la Côte-d'Or», développe-t-il.
La visite de rentrée se termine par un moment musical avec le chant répété la journée même par une trentaine de collégiens, accompagnés à la guitare par leur professeur d'éducation musicale.
Jean-Christophe Tardivon