En conclusion des débats de la conférence des ministres du Tourisme des états de l'Union européenne ce vendredi 18 mars à Dijon, Thierry Breton et Jean-Baptiste Lemoyne ont insisté sur les transitions à mener pour aller vers une plus grand durabilité du secteur touristique.
Durant quelques heures, les ministres chargés du tourisme des états membres de l'Union européenne, ou leurs représentants, se sont retrouvés à Dijon ce vendredi 18 mars 2022 pour une réunion informelle de concertation dans le cadre de la présidence française du conseil de l'Union européenne.
À l'issue de l'événement, Jean-Baptiste Lemoyne, ministre français du Tourisme, et Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, ont fait le bilan des échanges inscrits à l'ordre du jour.
Structurer la filière touristique au niveau de l'Union européenne
En tout premier, les délégations ont planché sur le sujet de la fréquentation touristique en Europe par les Européens. Pour favoriser ce tourisme domestique, des outils ont été mis en place durant la crise sanitaire avec le développement d'un accès numérique aux offres ou de trains de nuit à travers l'Europe.
Jean-Baptiste Lemoyne s'est réjoui de voir les états se concerter pour aller vers une structuration d'une filière jusque-là «éclatée» pour éviter la mise en concurrence des destinations à l'intérieur de l'Union européenne. «Nos destins sont unis», a-t-il martelé.
«Réaliser les transitions écologique et numérique»
En second, l'ambition de faire de l'Europe la première destination mondiale du tourisme durable a été abordée en lien avec une attente grandissante d'un tourisme «plus respectueux des territoires, des populations qui accueillent», selon Jean-Baptiste Lemoyne.
La sensibilisation des prestataires et des formateurs, le renouvellement des infrastructures de transport et d'hébergement ainsi que la communication internationale seront incontournables pour atteindre cet objectif.
«Le tourisme durable, ce n'est pas seulement la dimension environnementale. (…) La durabilité, c'est aussi dans la dimension sociale, la dimension de l'emploi, la dimension territoriale», a expliqué le ministre même si l'Union européenne met en avant la condition de remplir l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55% d'ici 2030.
La démarche s'appuie sur le Parcours de transition pour le tourisme, un plan présenté en février dernier par la Commission européenne en vue de «réaliser les transitions écologique et numérique et assurer la résilience à long terme du secteur» (
retrouver la présentation de ce plan).
Pour sa part, Thierry Breton a salué le «consensus» des états membres sur les deux sujets à l'ordre du jour qui sont important pour l'emploi puisque 23 millions de personnes travaillent dans le secteur touristique dans l'Union européenne. Pour autant, environ 2 millions de postes ne seraient pas pourvus dont 220.000 en France.
Garantir que «l'Europe est une destination sûre»
En revanche, les Européens anticipent des réactions de prudence des touristes Américains ou Asiatiques pour qui, vu de leur zone géographique, l'Ukraine apparaît proche de destinations comme la France ou l'Italie.
Selon Jean-Baptiste Lemoyne, «il est important que nous rassurions naturellement, pour toutes ces clientèles hors de l'Union européenne, sur le fait que l'Europe est une destination sûre à tous égards, y compris en termes de sécurité sanitaire».
Jean-Christophe Tardivon
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