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28/05/2023 10:58

DEVOIR DE MÉMOIRE : Remise des prix du concours national scolaire de la Résistance et de la Déportation 2023 en Côte-d'Or

La cérémonie s'est déroulée dans les jardins de la préfecture, ce samedi 27 mai, à Dijon. «Devenir citoyen, c'est savoir ne pas faire table rase du passé comme certains pourraient le souhaiter», a lancé le préfet Franck Robine.
La Journée nationale de la Résistance a été choisie pour organiser la cérémonie de remise des prix départementaux du concours national scolaire de la Résistance et de la Déportation (CNSRD) portant sur «L’École et la Résistance : des jours sombres au lendemain de la Libération (1940-1945)».

Pour cet événement, les membres du comité de parrainage, les lauréats et leurs familles ainsi que les enseignants ont été reçus dans les jardins de l'Hôtel de préfecture, ce samedi 27 mai 2023, à Dijon.

Participation au concours en hausse en 2023


Depuis 1991, le comité de parrainage du CNSRD apporte un soutien à l'information des élèves qui préparent le concours pour organiser des rencontres avec des témoins de la Seconde Guerre mondiale.

Aujourd'hui, la Côte-d'Or compte trois résistants-déportés participant à ce travail de mémoire : Henri Mosson, Marcel Suillerot et Pierre Jobard.

Durant l'année scolaire 2022-2023, le comité est intervenu dans 29 collèges et lycées du département, rencontrant ainsi 1.200 élèves.

L'édition 2023 du concours a vu cinq collèges présenter 19 devoirs individuels et dix mémoires collectifs, un lycée a réalisé deux mémoires collectifs. En tout, 78 élèves ont participé contre 29 en 2022.

Un nouveau site web pour pour le comité de parrainage


Françoise Elloy, secrétaire générale du comité de parrainage, a rappelé la récente création du site web du CNSRD grâce au soutien de l'État, de l'Éducation nationale et du Département de la Côte-d'Or.

«Ce site propose une véritable veine d'informations, de documentation et de renseignements pratiques au service des élèves, des professeurs, des associations, des collectivités et de toute personne s'intéressant à la mémoire de la Résistance et de la Déportation», a expliqué Françoise Elloy.

«L'esprit de la Résistance doit être une source d'inspiration pour nos jeunes générations», déclare Viviane Vuillermot


«Il faut aujourd'hui rendre hommage aux résistants, ces hommes et ces femmes que Kessel, écrivain, aviateur et résistant, appelait ''l'armée des ombres'', qui nous ont donné une leçon d'humanité en faisant face à la barbarie pour mener de l'intérieur le combat commun de la libération», a déclaré avec gravité Viviane Vuillermot (LCOP), conseillère départementale de la Côte-d'Or, représentant François Sauvadet (UDI), président du Département et président du comité de parrainage départemental du CNSRD.

«L'esprit de la Résistance doit être une source d'inspiration et d'engagement pour nos jeunes générations qui incite à la générosité, à l'enthousiasme dans l'action et à faire face aux défis de notre temps», a ajouté l'élue départementale.

Le préfet rend hommage au résistant-déporté Henri Mosson


«J'ai conscience que les préfets de la République ne seraient pas là si vous n'aviez pas été engagé, je vous rends hommage d'être là aujourd'hui et surtout d'avoir été là hier», a déclaré avec émotion Franck Robine en s'adressant directement au résistant-déporté côte-d'orien Henri Mosson.

«Nous sommes les dépositaires de cette mémoire collective, (…) la République apaisée, pas la République violente, doit vivre à travers cet héritage», a poursuivi le représentant de l’État.

Dans l'assistance, étaient également présents le général François Santarelli, commandant par intérim de la région de gendarmerie de Bourgogne-Franche-Comté, le colonel Pierre Égret, commandant en second de l'école de gendarmerie de Dijon, et le lieutenant-colonel Étienne Royal, délégué militaire départemental adjoint de la Côte-d'Or.

«L'école a été profondément touchée par la guerre et par l'occupation»


Le préfet de la Côte-d'Or s'est penché sur le thème de l'année qui «a engagé les élèves à mener une réflexion sur le développement de la Résistance dans l'école mais aussi sur la façon dont la Résistance à contribuer à la transformation de l'école en un lieu d'égalité des chances et de méritocratie, (…) dans la droite ligne des réformes déjà engagés sous la IIIème République».

«L'école a été profondément touchée par la guerre et par l'occupation», a développé avec gravité Franck Robine. «Dès septembre 1939, des milliers d'élèves d'abord quitte Paris, dans le cadre de l'exode, par crainte de l'invasion. Beaucoup de ces élèves, on les a retrouvés en Bourgogne dans des classes qui les ont accueillis. À partir de l'été 1942, des milliers d'enseignants sont radiés tout simplement parce qu'ils étaient juifs ou opposants politiques. La déportation, hélas, c'est sans doute le plus horrible, a touché de nombreux enfants puisqu'on considère qu'entre 1942 et 1944, ce sont pas moins 11.500 enfants qui sont déportés par le seul fait d'être juifs.»

«L'expérience de la Résistance a transformé durablement l'école»


«L'école fut aussi un creuset de la Résistance», a poursuivi le préfet. «De nombreux lycéens et étudiants entrent dans la Résistance et, bien sûr, de nombreux enseignants. Un des plus célèbres, est sans doute Guy Moquet, lycéen d'à peine 17 ans».

«L'expérience de la Résistance a transformé durablement l'école vers la recherche d'un lieu d'égalité des chances», a analysé Franck Robine en s'appuyant sur les travaux de historien Marc Bloch. «Dans son livre posthume 'L'étrange défaite', Marc Bloch décrit l'école comme l'une des causes de la défaite française, parce qu'elle était dans l'incapacité de permettre à tous les élèves – y compris les plus pauvres – de suivre un enseignement de qualité. C'est pourquoi le Conseil national de la Résistance proclame dans son programme de 1944 la possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l'instruction et d'accéder à la culture la plus développée, quelle que soit la situation de fortune de leurs parents. Cette possibilité s'efforce de devenir une réalité à partir de la Vème République.»

L'orateur n'a pas manqué de rendre hommage à Jean Moulin, qui a notamment présidé la première réunion clandestine du Conseil national de la Résistance, le 27 mai 1943, à Paris, célébrée ce jour par la Journée nationale de la Résistance.

«Il faut regarder le passé en face même dans ses heures les plus sombres»


«Devenir citoyen, c'est savoir ne pas faire table rase du passé comme certains pourraient le souhaiter», a lancé Franck Robine, revenant au présent et s'adressant aux lauréats du concours. «Il faut regarder le passé en face même dans ses heures les plus sombres, même pour l'administration française, pour mieux refléter ce que sont les valeurs de la République et des Droits de l'Homme, en faisant esprit critique pour nous interroger sur les grands sujets de société. C'est comme cela que l'on se montre digne de l'exigence éthique et civique qui doit être celle d'un jeune citoyen».

À la suite des discours, les prix ont été remis par les orateurs ainsi que par Benoît Bordat (FP), député de la Côte-d'Or, Jean-Philippe Morel (PR), adjoint au maire de Dijon, Bruno Dupuis, directeur du service départemental de l'Office national des combattants et victimes de guerre, Henri Mosson, des membres du comité de parrainage du CNSRD et des représentantes des services de l’Éducation nationale en Côte-d'Or.

Jean-Christophe Tardivon


Les lauréats

Deuxième catégorie : classes de tous les lycées (et assimilées) – réalisation d’un travail collectif pouvant prendre différentes formes et portant sur le thème annuel
Deux mémoires collectifs ont été proposés par des élèves de seconde du lycée Charles de Gaulle à Dijon.
- 1er prix départemental transmis au jury académique
Lauréates et lauréats : Ha Niêm Dinh, Kenza Hichami et Laetitia Ringeval, élèves du lycée international Charles de Gaulle de Dijon
- 2ème prix départemental
Lauréates et lauréats : Tess Attwood-Philippe, Maxence Doizon et Romane Tchuisseu Nana, élèves du lycée international Charles de Gaulle de Dijon

Troisième catégorie : classes de troisième (et assimilées) – rédaction d’un devoir individuel en classe, portant sur le sujet académique – durée deux heures
Les candidats avaient la possibilité de traiter au choix l’un des deux sujets suivants : sujet n°1 « L’école de 1940 à 1945 » ou sujet n°2 « Résister à l’École de 1940 à 1945 »
- 1er prix départemental transmis au jury académique
Lauréate : Lisa Lévêque, élève du collège Saint-Michel de Dijon
- 2ème prix départemental
Lauréat : Paul Bartet, élève du collège Saint-Michel de Dijon
- 3ème prix départemental
Lauréat : Antoine Belcourt, élève du collège Saint-Michel de Dijon
- 4ème prix départemental
Lauréat : Antoine Vacher, élève du collège Saint-Michel de Dijon

Quatrième catégorie : classes de troisième (et assimilées) – réalisation d’un travail collectif pouvant prendre différentes formes et portant sur le thème annuel
Dix mémoires collectifs ont été proposés.
- 1er prix départemental transmis au jury académique
Lauréates et lauréats : 16 élèves du collège Marcel Pardé de Dijon : Lyanna Autuoro, Sahel Bolot, Anaé Caseiro, Agathe Chevillars, Lucie Drachkovitch, Eléna Guerin, Victor Gutierrez, Yaël Hemeria-Clerc, Patricia Iancu, Garance Jacques, Amapola Ledezma, Jeanne Morize, Lili-Fleur Perrette, Coline Petitguyot, Salomé Seitz et Jeanne Thévenin
- 2ème prix départemental
Lauréates : 4 élèves du collège Camille Claudel à Chevigny-Saint-Sauveur : Iheb Gueneau, Marie Durnecker, Eléa Lefeuve-Ponsard et Telma Poublan

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