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29/06/2023 19:26

RÉGION : La situation nationale imprègne les débats entre majorité et oppositions

Violences urbaines suite à la mort de Nahel, travaux de la ligne TER Nevers-Dijon et niveau d'investissement de la collectivité ont marqué le clivage entre la majorité et les oppositions réunies en session, ce jeudi 29 juin, à Dijon.
Le drame de Nanterre, survenu ce mardi 27 juin, où Nahel, 17 ans, a été tué par un policier dans des circonstances que l'enquête devra précisément éclairer, était dans toutes les têtes des élus régionaux, ce jeudi 29 juin 2023, pour le premier jour d'une assemblée plénière du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté.

Les propos liminaires ont été l'occasion pour la présidente de l'exécutif de poser les enjeux de cette session tandis que les présidents de groupe de la majorité comme des oppositions ont plutôt axé leurs interventions sur des sujets nationaux.



«Un simple contrôle de police ne doit pas mener à la mort», déplore Marie-Guite Dufay


Présidente du conseil régional, Marie-Guite Dufay (PS) introduit cette nouvelle session plénière du conseil régional en abordant la mort du jeune Nahel. «Un simple contrôle de police ne doit pas mener à la mort. La justice doit faire son travail», commente-t-elle, avant de condamner les violences urbaines qui émaillent le pays depuis deux nuits.

Depuis la précédente session plénière de janvier, cinq mois se sont écoulés, cinq mois que la présidente qualifie de «denses» et au cours desquels la Région a «avancé» sur des décisions budgétaires afin de dégager des marges de manœuvre, une programmation pluriannuelle ou encore des investissements.

Une renégociation avec la SNCF et un résultat gagnant-gagnant


Parmi les éléments cardinaux présentés par la présidente de Région : la capacité à renégocier une convention plus juste avec la SNCF.

«La Bourgogne-Franche-Comté est une grande région ferroviaire avec un réseau plus dense qu'ailleurs et donc une charge plus lourde pour notre collectivité. Au nom de l'intérêt général, en janvier, j'étais prête à orienter notre collectivité vers une ouverture progressive à la concurrence. Cette négociation a été longue et âpre parfois», précise-t-elle.

Les négociations ont abouti seulement quelques jours avant l'envoi des rapports de cette assemblée plénière. Pour Marie-Guite Dufay, il fallait aboutir à un accord gagnant-gagnant. «Nous y sommes parvenu !» indique-t-elle, avec une garantie annuelle de baisse de 30 millions d'euros, des pénalités plus contraignantes sur la ponctualité, un taux de régularité de 97,5% attendu, un paiement de l'énergie quasiment au coût réel et rétroactivement depuis 2021, enfin une ouverture d'un premier lot à la concurrence en 2027.

La nouvelle convention sera proposée au vote à l'assemblée d'octobre.

PPI et soutien aux agriculteurs


La présidente de la Région poursuit avec les avancées sur le plan pluriannuel d'investissement avec une économie de fonctionnement à la clé. Le sujet sera abordé au dernier trimestre.

Il faudra aller plus loin dans les économies, mesurer les dépenses supplémentaires et poursuivre le soutien à la transition écologique pour la cheffe de l'exécutif régional.

Dans ce sens, elle souhaite veiller à favoriser les soutiens régionaux sur les structures et les projets soutenus par la Région. «L'exercice qui se présente n'est pas simple. Le filet de sécurité mis en œuvre par le gouvernement n'est pas calibré pour répondre aux contraintes des régions. La Bourgogne-Franche-Comté ne peut pas y avoir accès. Pourtant les régions ont été très sollicitées. Elles ont répondu aux urgences», déclare-t-elle.

Et d'ajouter sur les conditions budgétaires qu'elles jugent dégradées et «qui mériteraient plus de bienveillance de la part de l’État.»

Marie-Guite Dufay s'arrête sur plusieurs rapports sur lesquels elle souligne le volontarisme sur la solidarité et la transition écologique. Elle a ainsi abordé la solidarité auprès des agriculteurs, en premier lieu aides et problèmes de pluviométrie dès ce printemps.

«Je n'ignore pas que le transfert du FEADER [NDLR : des fonds européens] de l’État vers la Région les inquiètent. Ce transfert  est chaotique. Pour autant,  nous le faisons en parfaite collaboration avec l’État. Ce problème n'est pas un problème propre à la Bourgogne-Franche-Comté. En témoigne une réunion hier tenue en Région de France.Toutes les régions sont vent debout», signale-t-elle.

Et d'ajouter : «Le plan d'action que nous proposons repose sur un appui de l’État pour reprendre la mise en paiement des 211 dossiers les plus en retard.» Ensuite, la Région mettra en œuvre une logique de simplification pour les agriculteurs, en traitant plus rapidement les aides inférieures à 5.000 euros.

En outre, la Région renforce ses effectifs portant à 80 postes, le nombre de personnes en charge du suivi de ces dossiers. Et de conclure sur «une grande priorité du mandat», en évoquant le volontarisme des agriculteurs pour innover et prendre en compte les enjeux climatiques.

220 millions d'euros pour l'aménagement du territoire


La présidente poursuit avec l'importance des contrats métropolitains dans l'investissement régional en matière d'aménagement du territoire.

Marie-Guite Dufay rappelle le poids de ces investissements : 220 millions d'euros en direction des territoires ruraux et urbains. «Dans des territoires ruraux, le Nivernais ou le Morvan, le niveau d'aide est quatre fois supérieur aux zones urbaines plus favorisées», martèle-t-elle.

Et de poursuivre : «Ces contrats sont caractérisés par notre engagement dans la transition écologique. Nous savons où nous voulons aller.»

Elle précise les conditions d'accès aux financements : «un travail qui repose sur une concertation large, très large des territoires. Nous avons refusé quelque chose qui aurait pu être beaucoup plus simple. Nous avons choisi d'avancer de manière différenciée et fine. Un travail enfin dont la qualité a été reconnue par France stratégies lors d'une récente venue sur notre territoire.»

Et d'ajouter : «Si je suis très volontaire sur ce sujet, je ne suis pas naïve. C'est un changement de logiciel profond qui s'impose à tous pour peu que l'on soit convaincu d'agir avec détermination pour mener le combat de la transition écologique. Je suis déterminée à ce que l'on mette en place une politique de gestion du foncier autour de la gestion des friches. Si nous ne le faisons pas, nous risquons de voir le privé s'emparer des friches les plus faciles à traiter nous laissant les plus lourdes à traiter».

Des investisseurs, la filière hydrogène et les formations


En fin de discours, Marie-Guite Dufay pointe quelques actualités dans l'action de la collectivité.

Elle envisage des éléments «positifs» issus de l'engagement de la Région, en direction de la diversification de filières industrielles. «Notre Région figure parmi les Régions qui accueillent le plus de projets dans le cadre de France 2030.» On dénombre 133 projets nouveaux d'investisseurs extérieurs à la région pour 2022.

Concernant la filière santé innovante : «nous avons des atouts exceptionnels à Dijon et Besançon sur les bio-thérapies».

Concernant la filière hydrogène, de «très bonnes nouvelles» en termes d'arrivée des entreprises que ce soit à Chalon-sur-Saône ou à Belfort par exemple. Dijon devrait accueillir les prochaines journées nationales de l'hydrogène.

«C'est la confirmation de la stratégie déployée sur notre territoire, une stratégie payante, qui va dans le sens de la décarbonation... que je souhaite approfondir. Je propose que notre région porte une candidature pour être labellisée école nationale de l'hydrogène (du bac pro à bac+ 5, de la formation continue à la formation initiale). Je compte m'appuyer sur la réforme du lycée professionnel», indique la présidente.

S'agissant des formations professionnelles, la présidente insiste sur la nécessité de diversifier les engagements en terme de formations. Elle ajoute que la formation des demandeurs d'emploi  et son financement sont en jeu.

«Le fait de ne pas savoir ce que l’État veut faire, nous laisse dans l'incertitude. Nous ne pouvons pas attendre décembre prochain pour lancer nos appels d'offre. Nous avons donc lancer nos appels d'offre. Il a fallu faire des choix dans ce qui relève des personnes les plus éloignées de l'emploi», justifie-t-elle.

Un dossier important porte sur l'augmentation de la rémunération des agents de la Région. Cela fera partie de l'ordre du jour de cette session plénière.

Enfin, la présidente a mis en avant la problématique de l'attractivité de la région : «Nous avons un diagnostic partagé, notamment sur la baisse démographique. Il s'est fait aussi sur la nécessité de créer les conditions de mobilisation très larges du territoire, sur  les enjeux démographiques.».
Cela passera par la prospection de nouveaux arrivants, l'attractivité.

Et de conclure : «Il faudra prévoir des moyens. Dès l'an prochain, nous lancerons des actions concrètes à titre expérimental.».


Gilles Platret dénonce «des violences inadmissibles de la part de bandes dans un certain nombre de quartiers»


Comme la présidente de l'exécutif, Gilles Platret (LR), président du groupe d'opposition de l'Union des républicains et du centre et écologistes indépendants, évoque le «drame» de la mort de Nahel et les «résonances» dans la région, sous forme de violences urbaines, vues comme des «agitations».

«Si nous nous inclinons devant une vie qui part, nous devons aussi être très prudents dans nos expressions et bien voir l'impact qu'elles peuvent avoir. Le procès que le président de la République a intenté, hier, dans ses déclarations hasardeuses sur la responsabilité et l'inexcusabilité des policiers avant même que l'enquête ait pu établir les faits dans leur réalité sans doute, hélas, été un ferment d'agitation cette nuit», développe-t-il.

«Cette nuit, des policiers Bourguignons et Francs-Comtois, les sapeurs-pompiers de Bourgogne et de Franche-Comté ont dû faire face à des violences inadmissibles de la part de bandes dans un certain nombre de quartiers», dénonce l'élu des Républicains en apportant sa «solidarité» aux forces de sécurité intérieure et de sécurité civile.

«Si leurs confrères de Nanterre ont commis la faute que certains voudraient leur avoir vu commettre, ils devront être sanctionné avec toute la rigueur des lois. La République, pour assurer l'ordre partout sur le territoire, doit être intransigeante avec ceux qui, en son nom, le transgresserait. Nous devons aussi assurer l'ordre pour l'ensemble des populations, (...) je pense aussi aux habitants des quartiers qui subissent ces violences au quotidien», poursuit-il.

«La Région est asphyxiée», selon Gilles Platret


Revenant à l'ordre du jour, Gilles Platret relaie «la voix du terrain» pour critiquer la «suppression» de 32 règlements d'intervention qui «commence à peser lourdement» car il s'agit de «très mauvaises nouvelles pour l'économie et la vie en société dans notre région». Et de citer la rénovation urbaine, les aides aux entreprises, les aides à l'investissement des lycées privés ou encore les aides aux clubs sportifs pour l'achat de véhicules.

«La Région est asphyxiée», estime-t-il avant de regretter la «nouvelle présentation du compte administratif» considérée comme une façon de «brouiller les pistes» pour les opposants.

Celui qui est aussi maire de Chalon-sur-Saône s'empare de la polémique concernant l'interruption des circulations de TER sur la ligne Nevers-Dijon, en particulier la marge de manœuvre concernant la gare de Montchanin, «de l'avis des cheminots», et demande à l'exécutif «interroge la SNCF» à ce sujet (lire notre article).


Selon Julien Odoul, «notre pays s'embrase et notre République perd le contrôle»


«Nous avons vécu une nuit de violences et de cauchemars partout en France», lance avec gravité Julien Odoul (RN), président du groupe d'opposition du Rassemblement national, «notre pays s'embrase et notre République perd le contrôle».

Dénonçant des actes de violences urbaines «intolérables» et «inexcusable», l'élu de l'Yonne évoque l'«attaque» du commissariat de Sens par «une centaine de racailles». Lui aussi apporte son «soutien» aux policiers.

«L'émotion est légitime à la suite de la mort d'un homme. (…) Est-ce que cette émotion peut engendrer ce déchaînement de violence, est-ce que sous couvert de l'émotion, on peut tuer du flic ? (…) Ce n'est pas l'émotion qui motive tout ça, (...) c'est une guerre délibérée contre ce que nous représentons, l’État, la République, les forces de l'ordre et tout ceux qui portent l'uniforme de la République. (…) Il y a un échec qui vient de loin qui est celui de l'effondrement de l'autorité de l’État dont le macronisme a poursuivi cette opération de délabrement», analyse l'élu populiste.

«Ces refus d'obtempérer sont des mises en danger de la vie d'autrui», pour Julien Odoul


«Ces refus d'obtempérer sont des mises en danger de la vie d'autrui, sont bien souvent des tentatives de meurtre contre la vie de nos policiers. Il faut aussi mesurer ce contexte extrêmement périlleux aujourd'hui dans la mission essentielle de nos policiers et de nos gendarmes», poursuit-il.

Dans ce contexte, «il y a une responsabilité majeure accablante dans les déclarations du premier représentant de l’État, Emmanuel Macron a failli a sa fonction» car «seule la justice est capable de déterminer ce qui explicable ou inexplicable, seule l'enquête est capable de déterminer ce qui est excusable et inexcusable».

«Aux Champs-Plaisants, des Français issus de l'immigration demandent à la République de les protéger», relate Julien Odoul


«Il y a aussi des irresponsables politiques (…) qui jettent de l'huile sur le feu, (...) je pense à l'extrême-gauche NUPES, aux députés de La France insoumise qui, toute honte bue, sont allés récupérer le deuil de la famille de Nahel (…) et qui n'appellent pas au calme, se félicitant des émeutes dans tous les quartiers», estime le soutien de Marine Le Pen.

«Ces gens-là sont sortis du champ républicain», déclare gravement Julien Odoul, «ils ont choisi leur camp qui est celui des ennemis de la République». «Les propos de Monsieur Mélenchon, les propos de ses amis NUPES sont inqualifiables, comme les propos d'officines d'extrême-gauche comme la Ligue des droits de l'Homme déclare que 'les violences sont inéluctables', elle cautionne les émeutes.»

«Modérez-vos propos», intervient Marie-Guide Dufay, interrompant la diatribe qu'elle écoutait stoïquement jusque-là alors que les protestations s'élevait progressivement parmi la majorité.

«Cette officine qui, depuis bien longtemps est sortie du champ républicain effectivement, mérite d'une part la suspension de toutes ses subventions publiques et, d'autre part, peut-être sa dissolution», renchérit Julien Odoul en référence à des propos tenus par le ministre de l'Intérieur à la suite des affrontements à Saint-Soline.

Alors que le brouhaha se calme dans les rangs de la majorité, l'élu du RN fait référence à «un ancien socialiste» : «en quittant le ministère de l'Intérieur, il y a quelques années, Gérard Collomb avait déclaré que l'on se retrouverait bientôt face à face, aujourd'hui, c'est fait, nous sommes face à face. Nous sommes face à des individus, des bandes, des populations qui prennent en otage la vie des honnêtes gens. (…) Aux Champs-Plaisants [NDLR : un quartier populaire de Sens], ce sont des Français issus de l'immigration qui demandent à la République de les protéger».


Pour Denis Thuriot, «on ne peut transformer la mort d'une personne en un prétexte de saccage»


Présidant le groupe d'opposition des élus progressistes à la Région, Denis Thuriot (REN) est un soutien de la majorité présidentielle au niveau national. Il prend donc la parole pour regretter que ne soient pas plus abordés «des sujets régionaux» tout en étant amené à réagir à son tour au drame survenu à Nanterre.

«Il est inacceptable de constater le grand développement des refus d'obtempérer», déclare celui qui est avocat de profession, «quand les forces de l'ordre ont décidé de contrôler quelqu'un, c'est leur droit, si elles le font dans le cadre de leurs fonctions, c'est souvent un facteur déterminant.»

«Il est inacceptable d'être tué, quelque soit son âge, lors d'un contrôle routier», ajoute aussitôt l'élu progressiste, «laissons faire l'enquête».

«Il est tout aussi inacceptable de constater toutes les violences commises qui ne contribueront nullement à la manifestation de la vérité, on ne peut, en aucun cas, transformer la mort d'une personne en un prétexte de saccage», poursuit-il.

«Monsieur Odoul, c'est vous qui êtes défaillant sur votre rôle d'élu local, et désormais national, d'apaisement», réagit celui qui soutien Emmanuel Macron. «Ce genre d'événement, on en a connus. Vous qui ne votez jamais aucun dispositif sur les quartiers politique de la ville. (…) Que proposez-vous ?  Rien, le rien n'a jamais rien réglé.»

«Des territoires sont freinés dans leur développement», analyse Denis Thuriot


Revenant justement aux sujets régionaux à l'ordre du jour, Denis Thuriot indique constater «une réduction draconienne» des investissements : «nous nous retrouvons avec des territoires qui sont freinés dans leur développement».

Les sujets budgétaires étant abordés plus tard durant la session, l'élu d'opposition passe directement au thème de l'eau et appelle à en faire «une grande cause» en évoquant le plan gouvernemental (lire le communiqué) : «nos concitoyens ne se rendent pas compte de la rareté vers laquelle nous allons, du coût réel qu'ils ne paient pas»

L'élu progressiste prolonge son propos liminaire en rappelant la réforme du lycée professionnel pour laquelle l’État mobilise un milliard d'euros.



Claire Mallard revendique de «maîtriser les crises grâce à cette écologie des solutions»


Présidente du groupe Écologistes et solidaires, participant de la majorité, Claire Mallard (EELV) préfère évoquer «l'histoire» de Paul François, céréalier ayant fait condamner Bayer-Monsanto, afin d'attirer l'attention sur les dangers encourus par «les militants écologistes» et «les lanceurs d'alerte» pour avoir dit «stop aux pollutions».

«Depuis notre dernière assemblée, nous continuons à dialoguer et apaiser grâce à des solutions qui tiennent compte du réel», déclare Claire Mallard au nom du groupe en évoquant «la crise écologique» se traduisant cet été par des incendies de récoltes et des restrictions d'eau.

«Nous nous donnons les moyens de maîtriser les crises grâce à cette écologie des solutions. Chaque jour, nous créons des alliances avec les entrepreneurs, salariés, naturalistes, élus locaux, paysans, sportifs, artistes mais pas que, avec la faune, la flore, ces espèces non humaines qui nous aident gracieusement à relever le défi du climat», analyse l'écologiste qui espère «une transition juste et régénérante pour notre pays».

Claire Mallard déplore un «raidissement autoritaire» à l’œuvre ainsi qu'un «écolo-bashing» : «ce truc où, tout le monde vit dans son quotidien l'embrasement de la planète, mais, pour Renaissance, les Républicains et le Rasseemblement national, la contrainte, ce n'est pas la crise écologique mais les écologistes».

Claire Mallard fustige «la surenchère de la violence» de Gérald Darmanin


Généralisant la démarche du ministre de l'Intérieur concernant la dissolution des Soulèvements de la Terre à l'ensemble des militants écologistes, Claire Mallard fustige «la surenchère de la violence» de Gérald Darmanin.

«La disproportion de la réponse face à celles et ceux qui agissent au nom de la nature qui se défend montre une seule chose : ce gouvernement vit dans une réalité dévolue et fait de la vieille politique au service du vieux monde. (…) En s'attaquant à ceux qui nous défendent, le gouvernement fait un tout autre choix, celui d'une fuite en avant préoccupante de répression des écologistes et d'atteinte aux libertés d'association et de réunion. Cette dérive illibérale est dans la droite ligne des menaces faites à la Ligue des droits de l'Homme, à l'interdiction des casserolades et refus d'agrément à l'association Anticor», estime-t-elle.

«L'extrême-droite, avec le djihadisme, est la seule menace terroriste clairement identifiée», souligne Claire Mallard


«En bons castors que nous sommes, les écologistes continueront de faire des barrages aux côtés de celles et ceux qui défendent les libertés publiques au nom du droit à vivre une planète habitable», lance Claire Mallard en maniant l'autodérision puisque, dans le vocabulaire politique, un «castor» est un militant se concentrant sur le «barrage» à faire potentiellement au Front national puis Rassemblement national.

L'élue écologiste mobilise les analyses d'Europol pour déclarer que «l'extrême-droite, avec le djihadisme, est la seule menace terroriste clairement identifiée en raison de sa violence consubstantielle».

Haussant progressivement le ton, Claire Mallard cible le groupe du Rassemblement national : «vous, les élus d'extrême-droite, vous tentez par tous les moyens, de faire de la souffrance sociale une angoisse identitaire. Ériger un principe de préférence nationale sur les conditions d'accès aux services publics est fondamentalement raciste alors que, dans une République, on est libres et égaux en droit».
 
Alors que montent les protestations dans les rangs du Rassemblement national, l'élue écologiste renvoie aux votes du RN au Parlement européen : «vous êtes avant tout les élus du Renoncement national». «Ce n'est pas parce que vous glissez du pétainisme au poutinisme que par votre fierté, celle d'être des élus des lotos, que vous aidez les citoyennes et citoyens en pouvoir de vivre».

«Vous pouvez toutes et tous vous détendre, car ça va bien se passer en Bourgogne-Franche-Comté», nargue Claire Mallard, «nous construisons ensemble ces solutions sérieuses, éclairées par la réalité scientifique».

«On n'est pas au cirque ! Dix minutes ! Le spectacle est terminé !», lance alors hors micro Julien Odoul en réaction à la vindicte tandis que l'oratrice parvient à la conclusion de son propos dans le brouhaha.


«Les policiers et les gendarmes font un métier difficile dans des conditions dégradées», constate Muriel Ternant


Présidente du groupe des élus communistes et républicains, participant de la majorité, Muriel Ternant (PCF) partage d'emblée son «émotion» et «sa solidarité avec la famille du jeune Nahel» et «appelle au calme et à une justice indépendante et impartiale».

«Le temps est venu de sortir de cette spirale dramatique de la violence. Les policiers et les gendarmes font un métier difficile dans des conditions dégradées. Ils sont parfois la dernière présence de la République dans des quartiers gangrenés par la précarité, qui s'installe de génération en génération, l'absence de perspectives et de reconnaissance de la part de la nation», analyse l'élue communiste.

«S'il faut manger moins de viande, il faut en manger mieux», glisse Muriel Ternant


La présidente de groupe préfère aborder le thème de l'agriculture et exprime également sa «solidarité» avec les agriculteurs et les agents de la collectivité qui traitent les fonds européens, déplorant «une inflation administrative au détriment de l'opérationnalité».

L'élue communiste insiste sur la «crise» que traverse le monde agricole en mentionnant «le renouvellement des générations», «l'épuisement des sols», «le bouleversement climatique», «la mondialisation des achats» ou encore «les prix fluctuants»...

L'oratrice renouvelle son soutien à «l'élevage sur des exploitations de taille humaine dans une conception humaniste de l'environnement» et alerte sur «la situation alarmante» de l'élevage bovin.

«S'il faut manger moins de viande, il faut en manger mieux», glisse-t-elle avant d'insister sur la restauration scolaire comme levier de commande publique locale.


«L'effort équitable pour la transition écologique n'est pas au rendez-vous», estime Jérôme Durain en visant le gouvernement


Dernier à prendre la parole, en tant que président du principal groupe de la majorité, Notre Région par cœur, Jérôme Durain (PS) aborde la mort de Nahel : «Je veux avec beaucoup de retenue et de sobriété partager l'émotion des proches de Nahel. Nous comprenons la demande de justice qui s'exprime. Les manifestations de colère n'apporteront en rien une solution à ce drame de Nanterre».

Et de poursuivre sur l'apaisement et le cap de cent jours fixé par le président de la République, Emmanuel Macron.

«La réforme visant à faire des économies vient déjà d'être désavouée. Comment accorder de crédits quand tant de textes se cumulent qui poursuivent la fracture sociale ? L'effort équitable pour la transition écologique n'est pas au rendez-vous. Le chantier de la transition énergétique nécessite une participation supérieure de 10% des foyers les plus aisés. Des moyens auraient pu être mobilisés. En moyenne de 2011 à 2021, 71% de bénéfices d'entreprises ont été reversés sous forme de dividendes alors qu'ils auraient pu contribuer à la transition écologique», développe Jérôme Durain.

Néo-nazisme et extrémisme pointés du doigt par Jérôme Durain


Le socialiste poursuit en évoquant les actes de violence, anti LGBT, «un défilé  néo-nazi» à Belfort.
 
En outre, celui qui est sénateur de la Saône-et-Loire signale que le Conseil d’État dénonce «des attaques contre l'indépendance de la justice».

S'agissant les cent jours et la réforme de France Travail : «nous ne partageons pas cette tentation de stigmatiser les demandeurs d'emploi de longue durée», poursuit-il, rappelant les différents facteurs contribuant aux difficultés des allocataires du RSA (santé, logement, mobilité etc.).

Et de poursuivre sur les critiques et distillées à l'encontre de la collectivité : «Il y a un sport national : se faire la Région. Profiter toutes les tribunes pour distiller des contre-vérités sur l'action régionale en passant par des dossiers ne correspondant pas à des missions-compétences de la Région. Les deux rapports rétrospectifs de cette session vont dans ce sens et torpillent ces dires.»

L'élu revient sur l'accroissement des investissements de la Région avec un ajout de 137 millions d'euros, portant les investissements à 688 millions d'euros pour 2023, après une suspension des nouveaux investissements pendant six mois.

Jérôme Durain rappelle les engagements de la Région en termes de transition écologique, agricole, de natalité, aussi les 100.000 entrées en formation professionnelle, 12.000 familles accompagnées par le versement de bourses de l'enseignement supérieur, aussi les biodéchets et l'économie circulaire ; enfin l'adaptation très rapide dans un contexte de guerre en Ukraine et en revoyant nos chiffres.

Et de revenir sur les négociations réalisées par Marie-Guite Dufay avec la SNCF : «il faut saluer les négociations conduites pendant plusieurs mois et des fruits inespérés : réduction des charges, des recettes en hausse de 20%».

Et d'achever sur les investissements en direction des territoires : «Je veux terminer cet inventaire par le développement du territoire : 170 millions d'investissements et le volet métropolitain. La région ne distribue pas un petit peu à toutes les communes. Nous avons préféré prendre une méthode plus fine, propre aux spécificités de chaque territoire.»

Jérôme Durain cible le Rassemblement national


Jérôme Durain conclut son propos liminaire en s'adressant à Julien Odoul : «Je terminerai par le Rassemblement National : vous avez peu parlé de Région. La Région ne vous intéresse pas beaucoup. Est-ce que le rassemblement national est entrée dans l'ordre républicain ? Vous trahissez ceux qui croient en vous. Je crois qu'un jour l'imposture cessera. Nous avons lu votre vœu : stop aux violences aux élus. Votre parti est directement ou indirectement lié aux mauvais coups portés à la République. Vous exaltez à bas bruit des sentiments sombres. Vous vous faites le premier opposant à Emmanuel Macron. Mais vous êtes un des groupes ayant apporté le plus de voix à ses politiques. En région Pays de la Loire, on trouve les mêmes vœux que vous déposez contre la situation migratoire».

Et de poursuivre : «Pour terminer sur ce sujet, votre attitude lors de l'assemblée nationale où vous ne vous êtes pas levé en soutien au maire agressé, vaut l'absence de soutien. Vous nourrissez l'insécurité».

Jérôme Durain tient à souligner que partout dans le monde, il y a une corrélation entre un dynamisme économique et la présence d'étrangers dans le pays.

Et de conclure son propos en évoquant le lien entre le Rassemblement National et Vladimir Poutine, le président de la Fédération de Russie : «En matière de financement du Rassemblement national, vous vous êtes fait prendre le doigt dans le pot de confiture [...]. Vous n'êtes en rien la solution, vous êtes le problème. Des solutions vous n'en apportez pas. Vous vous attachez à une France fermée alors que nous voulons une France écologique, moderne».

Le ton montant, Julien Odoul s'exprime hors micro pour reprendre la main conduisant Marie-Guite Dufay à rappeler les règles de prise de parole.

Les travaux de la ligne TER Nevers-Dijon reviennent dans le débat


Bien que les propos liminaires soient terminés, la présidente de la collectivité rebondit sur le sujets de la ligne TER Nevers-Dijon pour répondre notamment à Gilles Platret sur la proposition concernant la gare de Montchanin.

Tout en partageant, «le mécontentement» des usagers, Marie-Guite Dufay insiste sur le financement de 137 millions d'euros pour régénérer la voie ferrée par «des travaux conséquents».

«C'est sûr, ça ne fait pas plaisir de prendre le car plutôt que le train pendant sept mois», concède-t-elle, en défendant «les concertations» aboutissant à des «amendements» à l'offre de substitution pour «amoindrir la gêne des usagers». «Le vice-président s'est mouillé dans cette affaire», appuie-t-elle à l'adresse de Michel Neugnot (PS), premier vice-président chargé des mobilités.

En conséquence, la présidente insiste sur les offres tarifaires proposées durant les travaux sous forme de «bons plans» valables tant pour les voyageurs occasionnels que pour les abonnés.

Marie-Guite Dufay indique que la commission permanente continuera de siéger à Besançon, quitte à modifier les horaires pour les usagers touchés par les modifications liées aux travaux.

«Il y a un service qui se dégrade, la SNCF n'est pas à la hauteur, ça suffit le mépris des territoires et du mépris de la Nièvre», proteste le Neversois Denis Thuriot.

Marie-Guite Dufay revient sur le sujet en soulignant qu'il s'est passé «un siècle» sans travaux - «c'est bien le problème», selon Denis Thuriot hors micro - «je fais confiance à celui qui est l'opérateur, c'est SNF Réseaux», indique-t-elle, écartant de facto la proposition du Chalonnais sur la gare de Montchanin.

Pour répondre sur le second aspect de l'interpellation du Neversois, cette fois, la présidente rappelle le principe de différenciation des contrats d'aménagement de territoire avec la Nièvre qui en «bénéficie le plus» : «vous ne pouvez pas parler de mépris à l'égard du territoire de la Nièvre».

Émilie Mondoloni et
Jean-Christophe Tardivon

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Photographies Jean-Christophe Tardivon


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