La Cité internationale de la Gastronomie et du Vin a passé son premier été. Le soulagement des équipes était palpable ce mercredi 14 septembre 2022 lors d'une conférence de presse établissant le bilan estival et présentant les animations d'automne.

L'échec de la Cité de la Gastronomie de Lyon – première des quatre cités du réseau d'interprétation du repas gastronomique des Français labellisé par l'UNESCO – avait provoqué des sueurs froides jusqu'à Dijon. Ouverte en octobre 2019, les tarifs élevés – plein tarif à 12 euros – avait dissuadé le public – seulement 150.000 visiteurs avec une large part de réductions et de gratuité. La crise sanitaire avait achevé l'équipement culturel. Les équipes de la Cité dijonnaise ont pu ainsi en tirer quelques leçons.

Décompte automatique aux entrées

À Dijon, François Deseille (Modem), adjoint au maire, revendique 200.000 visiteurs à la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin entre le 9 mai et le 8 septembre dernier (donc sans compter le week-end inaugural). Le nombre est établi à partir du comptage automatique effectué aux différentes entrées du site.

Ce décompte global inclut donc les visiteurs effectifs de la Cité ainsi que les spectateurs du cinéma Pathé Dijon et même une petite partie des clients de la boulangerie Le Moulin.

«On est hyper satisfait de cette fréquentation», signale William Krief, président du groupe K-Rei qui gère le Village gastronomique. «Les gens qui viennent et qui repartent d'ici sont tous ébahis, vivent un moment extraordinaire, sont remplis d'émotion et prennent beaucoup de plaisir.»

Les équipes du groupe K-Rei analysent qu'environ 35% des visiteurs viennent de plus de 100 km de Dijon.

Succès du 1204

Dans le détail, la Ville recense 92.000 entrées pour le pôle culturel. L'exposition temporaire sur la pâtisserie est la plus fréquentée des trois expositions proposées avec 26.000 visiteurs.

Avec 33.000 entrées gratuites rien que pour le centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine, «le 1204 est un succès», constate Christine Martin (PS), adjointe au maire déléguée à la culture, «cela raconte l'histoire de la ville, comment elle s'est construite». Déjà cent classes d'écoles maternelles et élémentaires se sont inscrites pour découvrir le 1204.

Pour sa part, le cinéma Pathé Dijon affiche 45.000 spectateurs depuis le 5 mai dernier. Selon Valérie Sutter, directrice des cinémas Pathé Gaumont de l'agglomération de Dijon, seuls 20% des spectateurs optent pour le plein tarif de 14,50 euros.

Objectif un million de visiteurs

«Ce sont des chiffres encourageants», estime François Deseille au vu du bilan depuis l'ouverture. Avant la crise sanitaire, la Ville de Dijon tablait annuellement sur 500.000 spectateurs pour le cinéma, 300.000 visiteurs pour le Village gastronomique et 200.000 pour le pôle culturel.

«On est à 600.000 visiteurs sur le trend», analyse William Krief en rapportant le bilan intermédiaire aux prévisions annuelles de fréquentation du Village gastronomique et du pôle culturel. «Si le multiplex fait des étincelles, on atteindra le million de visiteurs.»

Une relative «absence» des Dijonnais

«C'était l'été des touristes, nous souhaitons maintenant l'automne des Dijonnais», avance François Deseille. La formule résume le fait que les touristes ont été au rendez-vous alors qu'une relative «absence» des Dijonnais a été constatée. La Ville de Dijon entend donc orienter sa communication et le choix des animations pour tenter de séduire les habitants.

«La Cité doit être celle de tous les Dijonnais et toutes les Dijonnaises, c'est un grand quartier de la ville qui s'offre ici», insiste Christine Martin.

«Quelque chose d'aussi énorme, de nouveau, sur le territoire peut susciter autant de curiosité que de crainte. Dans cet univers-là, (…) on peut aussi prendre le temps avant de venir. (…) Je considère que tous les Dijonnais viendront à un moment ou à un autre. (…) Le moment où quelqu'un qui n'est pas venu viendra, il faut qu'il soit tellement bien accueilli qu'il en devienne un ambassadeur et qu'il ait envie de revenir», développe William Krief.

«Touristes et Dijonnais ne sont pas antinomiques», intervient Sladana Zivkovic (PS), adjointe au tourisme, «le tourisme est l'affaire des Dijonnais». «Les meilleurs ambassadeurs d'une ville, ce sont ses habitants.»

Début prometteur des dégustations immersives

Les dégustations immersives proposent quinze appellations bourguignonnes différentes comme le précise Brigitte Houdeline, directrice de l’École des vins de Bourgogne. Le bilan de l'été s'établit à 2.300 dégustateurs, principalement francophones. «C'est prometteur !» lance la directrice.

«On participe à ce que tout soit accessible puisque le tarif plein va de 20 à 29 euros pour des ateliers de 40 minutes à une heure», insiste Brigitte Houdeline.

Début des formations de l'école Ferrandi

Du côté de l'école Ferrandi, prenant place dans «le canon de lumière», les formations professionnelles longues ont débuté et «les cours sont pleins», signale François Deseille. Les formations pour les cuisiniers et pâtissiers amateurs seront lancées prochainement.

«On est dans un esprit food court»

«On est dans un esprit food court avec, dans les allées, 150 places assises et 200 dans la Cuisine expérientielle», précise Nadjoua Belhadef (PS), adjointe au commerce. «On peut venir consommer une planche, un poisson, de la viande avec un verre de vin de la Cave entre amis, comme au restaurant. C'est ouvert tous les jours avec le vendredi et le samedi des nocturnes.»

Pour sa part, la Librairie gourmande gérée par Déborah Dupont, propose régulièrement des animations comme des rencontres avec des auteurs d'ouvrages sur la gastronomie et le vin.

Dégustations gratuites à la Cave de la Cité

Pour la restauration plus conventionnelle, le groupe Épicure propose la Table des climats, le Comptoir de la Cité et la Cave de la Cité. Les trois restaurants ont totalisé une centaine de couverts par jour, ainsi que le précise Vincent Gally qui se dit «assez satisfait».

Le directeur de la restauration du groupe Épicure rappelle que la Cave de la Cité organise régulièrement des animations gratuites comme des rencontres-dégustations avec des vignerons.

Vincent Gally signale également que le lieu propose un brunch le dimanche de 11h30 à 14h30.

À partir du 22 septembre, chaque mois un chef régional tiendra la cuisine du Comptoir de la Cité le temps d'un dîner. Le premier sera le chef dijonnais Tomofumi Uchimura du restaurant Origine.

Gratuité pour les Journées du Patrimoine

Toutes les expositions du pôle culturel de la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin seront gratuites les 17 et 18 septembre pour les Journées européenne du Patrimoine.

La fréquentation de la Chapelle des Climats et des Terroirs amène la Ville de Dijon à expérimenter la gratuité de son accès durant quelques mois, à compter du 17 septembre prochain.

Saveurs d'automne

«Il se passe toujours quelque chose à la Cité», vante François Deseille en paraphrasant un célèbre slogan publicitaire.

Nadjoua Belhadef ne peut qu'abonder : «on a un programme d'animations et d'événements très riche pour effectivement inviter l'ensemble des Dijonnais, Dijonnais et, finalement, métropolitains à venir ici profiter d'un moment de plaisir».

Les temps forts de l'automne

24 septembre : début de l'événement du week-end Show les Papilles et de la Fabuleuse Tournée du comté, avant-première de l'émission «Les Papilles» au Pathé Dijon, lancement du cycle du «Cook Show»

du 20 au 23 octobre : une vingtaine de chalets présentant les savoir-faire de la ville italienne de Reggio Emilia

24 octobre : dernière phase du concours Jeunes talents maître restaurateur

fin octobre : Halloween à la Cité avec des soirées animées au Bamagotchi, des ateliers famille au Village gastronomique

9 et 10 novembre : ouverture du restaurant d'application de l'école Ferrandi

28 et 29 novembre : la Voie des Talents organisée par le campus des métiers alimentation, goût et nutrition pour les scolaires et les demandeurs d'emploi

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