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10/04/2024 18:44

SÉCURITÉ : Un chien anti-stupéfiants au milieu de voyageurs

L'opération «Place nette XXL» s'est déclinée en une intervention de gendarmes à la gare de Dijon, ce mardi 9 avril. Une vingtaine de consommateurs de stupéfiants ont fait l'objet d'une amende forfaitaire délictuelle sous le regard du préfet Franck Robine.
«Plus le chien prend de l'expérience, plus il est efficace !» Le berge belge malinois Mayden ce sera montré effectivement décisif, ce mardi 9 avril 2024, lors d'un contrôle organisé en gare de Dijon-Ville dans le cadre de l'opération de lutte contre les trafics de drogue «Place nette XXL», en cours dans la métropole dijonnaise depuis le 25 mars dernier.

«Il a eu un dressage hyper-exigeant», explique le maître de chien, à Franck Robine, préfet de la Côte-d'Or, venu à la rencontre des militaires en cours d'intervention. «Le chien détecte notamment tout ce qui contient du THC – la résine, l'herbe, l'huile de cannabis – ainsi que la cocaïne et les ecstasys.»


«Le chien est capable de se promener librement, sous la conduite de son maître, et de contrôler quasiment tous les passagers d'un train», constate le préfet.

Une méthode de recherche en flux libre


Dans le cadre d'une expérimentation conduite par la Gendarmerie nationale, l'équipe cynophile travaille effectivement sans laisse. Les gendarmes et le maître de chien se positionnent de façon à rester discrets, ce dernier commande à Mayden de se mettre en recherche et l'animal se déplace alors au milieu des usagers de la gare, pouvant même s'éloigner d'une vingtaine de mètres de son maître.

Quand il détecte une odeur pertinente, il modifie sa trajectoire et vient se placer devant l'individu concerné, étant même capable de marcher à reculons pour le faire ralentir jusqu'à ce qu'il s'arrête. Le tout sans aucun signe d'agressivité. Si l'individu en question tente d'esquiver voire de fuir, là, ce sont les gendarmes qui interviennent.

Quand le maître de chien repère effectivement l'individu désigné par le chien, il s'adresse à lui et l'oriente vers ses collègues pour procéder à une fouille – y compris des bagages – et à une vérification d'identité ainsi que, le cas échéant, à une délivrance d'amende forfaite délictuelle.

Le chien contrôle sans discrimination


En dehors de l'absence d'agressivité, en raison d'un changement de doctrine dans le dressage des chiens anti-stupéfiants au sein de la Gendarmerie nationale depuis quelques années, la particularité de cette détection en flux libre est l'absence de biais liés à d'éventuels préjugés ou discriminations de la part des agents.

Le chien s'intéressent aux odeurs identifiées lors de son dressage, indépendamment des conditions sociales ou des caractéristiques physiques des personnes. Ainsi, il peut même examiner une personne en fauteuil roulant, ce qui est toujours délicat à faire pour un gendarme ou un policier.

À noter que le seul moment où le chien aboie, c'est lors des phases de jeu avec son maître, récompenses qui suivent les phases de travail.

L'animal participe de l'acceptation du contrôle


Ce mardi, si certains passants marqués par le chien font un temps comme si de rien n'était, la plupart sont résignés dès l'approche d'un gendarme. Il semblerait que, d'un côté, il y ait une forme de reconnaissance des capacités du chien qui évite les contestations et que, d'un autre côté, la présence de l'animal dédramatise la situation.

Ainsi, bon gré, mal gré, les personnes verbalisées acceptent la fouille et la sanction. Certains avancent même d'emblée avoir consommé du cannabis peu de temps auparavant ou présentent spontanément le joint en leur possession.

L'acceptation de la situation va même jusqu'à ce que des personnes sanctionnées félicitent les gendarmes pour le flair du chien !

Un «dispositif léger» dans le cadre de «Place nette XXL»


Ce mardi, dans le cadre d'une réquisition ordonnée par le procureur de la République, les militaires ont effectué des trajets en train de Montbard à Dijon avant de terminer par cette opération en gare de Dijon-Ville, d'où leur présence dans un secteur relevant a priori de la Police nationale.

«Dans le cadre de l'opération ''Place nette'', nous avons intensifié les contrôles de zones et, spécifiquement, les contrôles de flux dans les transports en commun», explique le colonel Olivier Garoby, chef des opérations du groupement départemental de la gendarmerie de la Côte-d'Or.

«On a voulu un dispositif léger pour réaliser une opération de recherche de stupéfiants la plus efficace possible», précise-t-il. «On a un binôme, le maître de chien et son chien, avec un assistant maître de chien, et une équipe judiciaire de quatre militaires – deux d'active, deux de réserve – qui vont traiter les personnes qui ont sur elles des produits stupéfiants.»

Une vingtaine de sanctions en quelques heures


En quelques trois heures, les six gendarmes ont dressé 19 amendes forfaitaires délictuelles représentant la saisie totale de 38 grammes de résine de cannabis, 14,3 grammes d'herbe de cannabis et 0,5 gramme de cocaïne.

À cela s'ajoute deux procédures spécifiques concernant des adolescents : une pour détention de 3 grammes de cannabis, une autre pour la détention de produits de contrefaçon de marque de luxe, en l'occurrence une casquette et une sacoche.

Le boom des amendes forfaitaires délictuelles


«En Côte-d'Or, en 2023, on a dressé 1.045 amendes forfaitaires délictuelles, le nombre a augmenté de 145% par rapport à 2022», se félicite Franck Robine, notamment grâce aux interventions mobilisant Mayden. «On vise le consommateur», insiste le préfet, «s'il n'y pas de consommateur, il n'y a pas de trafic».

Instaurée en 2016 pour des délits routiers, le champ d'application de l'amende forfaitaire délictuelle a été étendu en 2020 au flagrant délit d'usage et de détention de petites quantités de stupéfiants.

Pour les petits délits, il s'agit d'une sanction pénale alternative aux poursuites judiciaires, donc sans procès au tribunal correctionnel. Elle est inscrite au casier judiciaire de l'individu sanctionné.

Dans le cas de l'usage illicite de stupéfiants, le montant forfaitaire est de 200 euros, minoré à 150 euros en cas de paiement dans les 15 jours, et majoré à 450 euros, en l'absence de paiement total dans les 45 jours. Selon le sénateur Pascal Allizard (LR), le taux de recouvrement de ces amendes serait d'environ 40%.

«La drogue est dangereuse pour la santé, c'est une addiction»


«La drogue est dangereuse pour la santé, c'est une addiction», insiste le représentant de l’État qui se fait l'écho de propos des ministres de l'Intérieur et de la Justice : «le consommateur a du sang sur les mains».

Et de développer : «le trafic de drogue, ce n'est pas les formes romancées comme on en a dans les téléfilms, c'est de la violence, du racket, parfois de la torture, voire du meurtre. Donc, le consommateur qui, parfois, prend sa drogue pour une consommation festive doit savoir qu'il est complice de ce genre d'actions, c'est pour cela que l'on réprime».

Jean-Christophe Tardivon

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